Sursaviors {En pause}

Chapitre 12: Danaë

3 jours.
72 heures.
259 200 secondes.
Déjà.
Qui pourrai croire qu'un jour il se réveillerai dans un étrange bâtiment sans souvenirs et sans explications ?
Pourtant c'est ce qui m'arrive et ça fait déjà 3 jours.

Je suis allongée sur mon lit en attendant que le programme annonce l'allumage des spots. Ils sont sensés imiter la lumière du soleil et j'ai plus que hâte qu'ils démarrent pour que le noir profond qui a régné dans ma chambre toute la "nuit" se dissipe enfin et que je puisse prendre mon petit déjeuner.

Jour 4 .
Allumage des spots, Luminosité : 45%
Ambiance : aube, 8. am

Enfin.
Je me lève et me dirige vers le mur en face de mon lit qui émet un petit bip, prévenant l'arrivé du plateau repas.
Je me met à mon bureau et essaye d'imaginer notre dernier coéquipier qui ne devrai pas tarder à arriver.
Je me saisi du carnet - ce fameux carnet - posé devant moi et cherche des yeux un crayon, j'en trouve un blanc laqué juste a côté du cahier et commence à dessiner le visage du garçon créé par mon esprit.
Un jeune homme entre 12 et 14 ans aux cheveux longs blonds légèrement ondulés.
Un air de surfeur californien, les yeux bleus Pacifique et la peau matte, légèrement bronzée.
Une fois fini, je suis plutôt fière de ce que j'ai fait. C'est comme si ma main avait parfaitement retranscrit ce que mon cerveau a imaginé, traits pour traits.
Il faut croire que j'ai un talent inné pour le dessin ! 

Après avoir fini mon petit déjeuner, je sort de ma chambre - que je qualifierais davantage comme cellule - et toque à la porte de celle d'Axelle qui se situe juste à côté.
Elle vient m'ouvrir, encore à moitié endormie.
J'ai l'impression que je suis la seule à me sentir mal ici.
Je lui propose d'aller chercher les garçons pour pouvoir nous préparer à l'arrivé du garçon.

Une fois arrivées à leur étage, nous les voyons déjà assis devant sa porte, à discuter, sûrement l'imaginer.
Nous les rejoignons et attendons tous ensemble 09h38, l'heure à laquelle tout à commencé pour chacun de nous, où la poignée émettra un léger declique d'ouverture.

                                   ***

Ted se tient devant la porte, l'index sur sa bouche pour nous inciter a faire le moins de bruit possible. Il toque doucement sur le battant, une petite voix ettoufée nous souffle d'entrer. Ted enclenche la poignée et entre calmement dans la chambre suivi de moi puis Ted et Axelle.Un jeune garçon est assis en tailleur sur le lit, les mains sous les genoux, la tête  baissé, il lève ses yeux vers nous et se saisi rapidement de la chaise du bureau pour s'en servir de bouclier, ou d'arme...
Mais ce garçon ! C'est lui, que j'ai imaginé, les mêmes traits du visage, identiques à l'adolescent dessiné sur mon carnet ! Mes pensées sont brouillées par une voix, je lève la tête et le vois entrain de nous parler :
-"Restez où vous êtes." Marmonne-t-il, d'une voix basse.
Nous nous arrêtons mais Ted continue d'avancer, je lui attrape le poignet mais il se retourne et me fait un hochement de tête, avant de me chuchoter "je gère". Je le relâche mais le garçon se met cette fois à crier :
-"Reste là, recule ou je te lance la chaise !"
Ted s'imobilise et met ses mains devant lui en signe de retrait. Il lui explique rapidement la situation comme il l'a fait pour chacun de nous avant.

Le garçon secoue la tête...
-"Vous me prenez vraiment pour un con, vous croyez réellement que je vais avaler toutes vos histoires, mais qui me dit que vous ne me mentez pas, pourquoi je devrai avoir confiance en vous hein, pourquoi ?" Nous dit-il, en élevant la voix au fur et à mesure de son discours.
-"Ecoute, on est tous seuls ici, alors soit tu viens avec nous, soit tu te débrouilles pour survivre isolé dans ton coin, sans compagnie, coincé dans cette immeuble toute ta vie.Nous on fait tout pour comprendre ce qu'on fait là, qui sommes nous, pourquoi Yann et Axelle sont reliés et ont développé de la télépathie et tout ce qu'il nous arrive, tu nous crois si tu veux, mais je pense que c'est la meilleure chose à faire." Lui répond Ted.
Le garçon rebaisse sa tête qu'il coince entre ses deux paumes.
Curieuse de savoir son nom, je m'approche du bureau et me saisi du carnet, je l'ouvre à la première page et découvre son prénom, je me tourne vers lui, qui me fixe déjà et annonce à tout le monde :
-"Il s'appelle Josh."