CALIETOSS - Renaissance

Airelle S.: Le feu du départ

Précédemment :

Airelle reste cloisonnée dans sa chambre de peur de croiser cette vieille femme. Elle a un mauvais pressentiment mais le jour de son anniversaire, elle est bien forcée de mettre les pieds dehors et ce qui devait arriver arriva. La vieille dame lui révéla que lors de La Grande Guerre elle avait 18 ans. Aujourd'hui elle en a 66. Airelle quand à elle a 16 ans. Quand, dans deux ans elle fêtera ses 18 ans, la Grande Guerre fêtera ses 50ans. L'ancienne lui apprend avoir fait parti des 5 ans ayant déclenchés cette guerre et à l'avoir perdu. Aujourd'hui si elle est ici c'est pour aider la jeune fille à ne pas répéter les mêmes erreurs.

De nos jours :

J'avais repris l'habitude de vaguer à mes occupations comme avant. Je m'occupais de mon petit frère et de mes petites sœurs, j'assurais les cours avec Aiden, allais en cours et passais du temps avec mes parents et mes amis.

Cependant une chose avait changé par rapport à avant. Tous les soirs après les cours, je prétendais aller faire mes devoirs dans un chêne pour avoir un peu de calme alors qu'en réalité j'avais rendez-vous avec Fairhiade, l'ancienne qui auparavant m'effrayait.

Elle me racontait chaque jour une anecdote, un pan de sa vie et me faisait faire des exercices pour, je citais « m'aider à me découvrir tel que je suis vraiment ». J'avoue ne pas avoir tout compris mais tant que ça lui convient et qu'elle ne se met par en colère, alors ça me va aussi.

Je suis allongée sur la mousse les mains sur le cœur et les yeux fermés.

- Ressens la vie au plus profond de ton être, murmure-t-elle. Sens cette petite boule brûlante au fond de toi qui n'attend qu'une chose c'est d'être découverte et libérée de ses chaînes.

Je levais les yeux au ciel à travers mes paupières closes et souriais malgré moi. Ça faisait maintenant plusieurs semaines que tous les soirs elle me répétait les mêmes choses. Et tous les soirs j'avais le droit à une réprimande pour ne pas faire les choses correctement puisque rien ne se passait. Mais à quoi s'attendait-elle au juste ?

- Concentre toi Airelle ! Ce n'est pas un jeux !

Elle prit mes mains et les posa à plat sur l'herbe.

- Maintenant, je veux que tu me dises ce que tu perçois au contact de la nature.

J'avais un grand respect pour celle-ci, plus que pour n'importe qui. Je ne supportais pas être séparée d'elle.

Alors pour faire plaisir à Fairhiade, je laissais mon esprit errer, tout en me concentrant sur mon ressentie, sur les émotions qui m'envahissaient.

Elle me rappelait mon premier vol, mes premières roulades dans la boue et la tête navrée de mon père lorsqu'il m'avait vu rentrer se soir là. Elle me rappelait aussi toutes ces après-midi avec Adam passaient à jouer ou à se baigner.

Un léger sourire naquit sur mes lèvres et au bout de plusieurs minutes j'ouvris les yeux. Fairhiade était assise silencieusement à côté de moi et me fixait.

- A quoi pensais-tu ? Finit-elle par demander.

J'haussais les épaules.

- Rien de particulier, quelques souvenirs heureux de mon enfance.

- Bien cette fois nous allons faire le même exercice mais tu penseras à quelques choses de plus tristes.

Je soupirai, n'en voyant clairement pas l'intérêt mais je me pliais malgré tout à ses exigences.