Part XVII

538 11 0
                                    


Pris de peur, je la reposai brusquement, et elle s'empressa de redresser sa jupe. J'étais et embarrassé. C'était la panique et je n'arrivais pas à rester aussi calme que madame Yvonne face à cette situation.

_ Désolé madame, je suis désolée. Bredouilla Carole, la caissière, prise de peur également. Surprendre sa patronne dans un état pareil doit être très gênant. Elle l'était et sa manière de se tenir le montrait. Elle se retourna et essaya de sortir en courant mais madame ne la laissa pas. J'avais honte. Je filai à l'anglaise pendant que madame Yvonne s'adressa à la dame qui tremblait.

Les remords ne viennent qu'après les actes, mes pas devinrent lourds et ma tête tournait.

La dame risquait son poste. Moi si j'étais à la place de madame Yvonne, c'est ce que je ferai. Je ne pourrais pas supporter de voir mon employé qui m'a découvert en action avec un autre employé. C'était risqué. Je ne m'imagine pas à sa place. Je restais dans mon bureau plusieurs heures, sans sortir et je n'avais même pas remarqué qu'il était l'heure. J'attendais que tout le monde parte avant de sortir pour éviter les questions.

Mais quand je sortis du bureau, elle était toujours là. Madame Yvonne. On dirait un ange du diable.

_ Tu n'es pas parti? Me lança-t-elle.

_ Non madame.

_ D'accord. Je te dépose.

Je n'avais pas pris ma moto à cause un panne alors sa proposition était la bienvenue mais je refusai.

_ Mais ce n'était pas une proposition, c'est un ordre. Me dit-elle avec un petit sourire.

Si c'était un ordre, je n'avais pas le choix. Je montai avec elle malgré moi. Les quelques minutes passés dans cette voiture m'ont paru aussi longue qu'une éternité. On était surpris en pleine action et ce n'est pas quelque chose à prendre à la légère. J'étais anxieux. Et si ma femme venait à l'apprendre ? Il y avait tellement de question dans ma tête mais pas de réponses.

_ Tu t'inquiètes. Remarqua-t-elle.

_ Oui mais pas vous on dirait.

_ Tu sais, ce qui est fait est fait, il n'y a plus de retour en arrière, on ne peut jamais changer le passé, il faut juste avancer.

_ Vous m'inquiétez. Avec tout ce qui vient de se passer, je me demande comment vous faites pour rester aussi calme. Moi, c'est plus fort que moi.

_ Tu verras que demain, ça passera.

_ Espérons-le. On dirait qu'elle a fait cela toute sa vie.

_ En fait, la semaine prochaine, tu m'accompagnes pour un travail à Kpalimé, on part pour une semaine.

MA PATRONNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant