Draco courut jusqu'à sa chambre, verrouilla sa porte par magie, puis, allant beaucoup plus loin, il bloqua l'entrée avec un lourd buffet, juste au cas où Hermione le suive jusqu'ici. Qu'elle essaie de lui dire son secret maintenant.
Il soupira et se dirigea vers son lit. Sur l'oreiller, se trouvait l'enveloppe avec la photo de son enfant, il y avait aussi un mot de son père. Il se pencha, ramassa le tout et lu le mot.
« Draco, à l'intérieur de cette enveloppe se trouve la photo de ton enfant. Je regrette de ne pas t'avoir parlé de cela il y a de ça quatre ans. Je regrette de ne jamais avoir poursuivi cet homme qui a essayé de me faire chanter. Cependant, une chose que je ne regretterais jamais, c'est d'avoir tout fait pour te protéger. Tu es mon fils et je t'aime, un jour tu comprendras ça. Je tiens à te protéger encore un peu en te donnant ce conseil. N'ouvre pas cette enveloppe avant ton mariage avec Miss Granger. Cherche cet enfant et sa mère seulement après ton mariage, et enfin, ne demande pas à Miss Granger de te dire son secret avant le mariage. Ça serait tout sauf utile. Là-dessus, tu peux me croire. Je t'aime fils, et je t'aimerais toujours. Ton Père. »
Draco froissa le mot de sa main et le jeta au sol, changea d'avis, le pressa contre sa cuisse pour lui redonner sa forme originelle et le plaça dans le tiroir de sa table de nuit. Il s'assit sur le lit, ouvrit l'enveloppe et en sortit la photo. C'était la photo d'un nouveau-né très chauve, mais aussi très beau. Son bébé. Alice.
Les larmes lui montaient aux yeux. Il tenta de faire partir le nœud qui commençait à lui serrer la gorge, émit une sorte de gémissement étouffé, puis remit la photo dans l'enveloppe. Cette dernière alla rejoindre le mot de son père dans le tiroir de la table de nuit.
Alice était sa fille, sa petite fille et il ne savait pas trop quoi penser.
Il marcha jusqu'à sa salle de bain, enlevant ses vêtements tandis qu'il avançait. Tout ce temps, il ne pensa à rien d'autre qu'Alice. Cette petite fille si belle, intelligente, séduisante était vraiment la sienne. Elle lui ressemblait. Il avait remarqué ça au moment où il avait posé les yeux sur elle, sur ses cheveux blonds, ses yeux gris et ses mains collantes.
L'eau chaude de la douche tomba en cascade sur ses muscles fatigués, son visage levé vers le jet d'eau, il ferma les yeux. Hermione Granger était en réalité sa femme mystérieuse. Il s'était souvent demandé si c'était le cas. Il avait longtemps suspecté que ça le soit. Après tout, il était allé dans la même école que cette femme pendant six ans. Il l'avait connu pendant une grande partie de sa vie, 18 ans, pour être exact presque 19. Même avec son visage caché derrière un masque, et même si sa voix n'avait été qu'un faible murmure ce soir-là, au plus profond de son âme, il avait toujours su que c'était elle.
En tout cas, il avait toujours espéré que c'était vrai.
Draco Malfoy avait passé toute sa vie à éviter les choses déplaisantes. Il essuya son corps avec sa serviette et, se tenant debout devant le miroir embué de la salle de bain, il leva la main et écrit sur le miroir. E-V-I-T-E-R. Quel drôle de mot. Il détestait faire face aux choses désagréables, il avait toujours détesté et il détesterait toujours.
Comme le dit le proverbe, c'est au pied du mur que l'on reconnait le maçon. Il savait depuis qu'il était tout jeune qu'il devait se marier avant d'avoir trente ans pour hériter, mais il avait attendu deux mois avant son anniversaire pour le faire, et c'est simplement parce qu'il avait tout fait pour l'éviter jusqu'ici.
Eviter. Il effaça une partie du mot à l'aide de se main, laissant seulement la lettre « A » (cette fanfiction est la traduction d'une fiction écrite en anglais, et éviter se dit « avoid »). Puis, verticalement, il écrit le nom de sa fille, A-L-I-C-E. il essora ses cheveux, les peigna, alla jusqu'à sa chambre, mit un pantalon et un tee-shirt noir, une paire de pantoufle et après avoir retiré le sort de verrouillage et avoir enlevé le buffet, il sortit de sa chambre. Il était temps d'arrêter d'éviter tout. Que le ciel lui vienne en aide, il était temps d'être un homme maintenant qu'il était un père.
Il passa discrètement devant la porte de la chambre d'Hermione. Il se dit à lui-même qu'il n'était pas en train de l'éviter. Il voulait simplement ne pas la déranger. Elle dormait probablement. Même si elle ne dormait pas, il ne voulait pas risquer de la voir. Si ça c'était évité, alors qu'il en soit ainsi.
Il marcha jusqu'au troisième étage, le long du couloir, jusqu'à la porte de la nurserie. Il ouvrit doucement la porte et regarda à l'intérieur. La petite Alice se tenait sur le lit massif, dormant profondément, son dragon en peluche et sa tortue en peluche à côté d'elle. Il y avait un livre partiellement caché sous l'oreiller. Il s'avança dans la pièce. Elle ressemblait à un petit ange. Elle avait l'air plus jeune quand elle dormait. Elle semblait différente quand elle n'avait pas la bouche qui bougeait, ce qui n'arrivait pas souvent. Il sourit à cette pensée parce qu'il avait souvent pensé la même chose de la mère d'Alice.
Il pensa à la photo du bébé caché dans sa table de nuit, et il éprouva légèrement de la colère et du regret quand il commença à s'interroger sur ce à quoi ressemblait Alice quand elle était bébé. Quel avait été son premier mot ? quand avait-elle commencé à apprendre à marcher ? quand avait-elle eu des cheveux, parce qu'apparemment, comme tous les Malfoy, elle était chauve à la naissance ? il se pencha et toucha ses longs cheveux blonds. Il se sentit soudainement sur le point de pleurer.
Il avait tellement manqué de choses. Kevin McKenzie avait tous les souvenirs de son enfance, le salaud, et pas Draco, ce n'était pas juste et à qui était-ce la faute ? il voulait blâmer Hermione mais quelque part, il ne le pouvait pas. Il savait qu'elle avait probablement ses raisons. Elle avait sûrement de très bonnes raisons pour avoir prétendu qu'un autre homme était le père de sa fille.
Excepté que cet homme n'était pas son père. Draco l'était, même si cette petite fille disait ne pas vouloir d'un autre père. Dommage. Draco était son père, son vrai père, et il ne voulait rien d'autre qu'être un « Papa » pour elle. Il se laissa tomber au sol, à genoux, à côté du lit, prit sa petite main dans la sienne, et pleura en silence.
Hermione Granger était assise dans un coin de la pièce, dans le noir, invisible pour Draco, et elle commença elle aussi à pleurer.
Parce qu'elle savait qu'il savait.
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Un mariage de convenance
FanfictionHermione Granger avait déjà du vivre un premier mariage désastreux, et n'était pas à la recherche d'un autre, toutefois, lorsque son mari l'a quitté, il lui a aussi laissé beaucoup de dettes. Si Hermione veut garder son commerce et sa maison, elle d...