Il se souvenait que trop bien de la soirée. De la pièce plongée dans la demie obscurité. De son corps en fusion. Du sang qui pulsait dans son corps, dans leurs corps. Il sentait encore la pression délicieuse en bas, les frissons dans son cou et la chaleur. Il entendait encore leurs souffles tremblants, leurs gémissements murmurés dans le noir et le bruit des vêtements qui se froissent. Il aimait ça et il avait l'impression de briser les règles.
Qu'est-ce qu'il avait pu en rigoler et s'en taper... Qu'est-ce qu'ils avaient pu être con... Les autres allaient le renier, le détester. Parce que oui, il l'avait fait avec un garçon et il avait aimer. Et pourtant pendant des années avec ses amis il en avait ri, il en avait insulté.
Oh que oui.
Mais il se rendait compte que cette période là était finie. Ça allait être lui le prochain, à se faire pousser et insulter par d'autres comme lui. D'autres jeunes cons comme on en trouve partout. Il ne pourrait jamais l'assumer. Il eut un frisson.
Les odeurs de transpiration et d'excitation étaient encore fraîches dans sa mémoire.
Il soupira. Ça y est, il était parti pour prendre une douche froide avant de dormir.
"Super..."
Ça faisait même pas 24h que ça s'était passé et malgré ça, il ne regrettait pas tant que ça. De quoi l'affoler un peu plus... Il était là, dans son lit, les yeux rivés sur le plafond. Ce fameux plafond ne le jugerait jamais, il ne lui dirait rien. De toute manière, il était dénué de conscience donc bon. Il se sentait un peu con de penser à son plafond. Mais il se disait que si les gens étaient comme des plafonds ça serait plus simple pour lui.
Une scène lui revint. Il était aussi allongé sur le dos, les yeux rivés sur le plafond. Des baisers parsemés sur son torse. Il n'osait pas regarder, de peur de se rendre compte de ce qu'il se passait réellement. Tout était plus simple si il ne voyait pas.
Finalement l'idée des gens plafonds était pas si mal. Pas de jugement, pas de problèmes. Il se leva et se dirigea à la salle de bain. Comme il ne croisa personne, il en déduit que sa mère dormait déjà.
Tant mieux.
Disons que croiser son fils en pyjama avec une érection ne doit pas être terrible. Il ferma la porte et commença par se regarder dans le miroir. {J'ai devant moi un gay}. Ouais c'était dur à se l'avouer. Il avait toujours penser qu'il avait juste pas trouver la bonne. Mais apparemment il avait besoin d'un homme dans sa vie.
Il revoyait son amant embrasser son cou face au miroir et passer sa main sous son haut.
Il secoua sa tête et alla à la douche. Au moins ils n'avaient rien fait là-bas. Il laissa d'abord couler l'eau chaude. Il n'aimait pas vraiment les douches froides à la base. Et il n'en prenait pas en réalité. Il posa son front contre le carrelage froid et se laissa faire. Après tout il ne faisait rien de mal. Enfin pas à ce qu'il sache.
Un souffle plus fort. Une lèvre mordue. Sa main n'était plus la sienne. Il ressentait les baisers, les marques, les caresses. Jamais il n'oublierait.
