𝓤𝓷𝓭𝓮𝓻 𝓡𝓪𝓲𝓷 [𝓣.𝓗.]

𝓕𝓲𝓯𝓽𝓮𝓮𝓷

—Oui, Edith. C'est Stark qui me l'a donnée en partant avec Clint.
—Wow, je peux voir ?
Elle hocha la tête et me tendit la paire de lunettes. Je les mis, et une voix féminine et robotique me dit :
—Bonjour. Veuillez activer l'empreinte ophtalmologique pour confirmer votre identité.
Tom et Natasha me fixaient, sérieux. Suivant son ordre, j'ouvris mes yeux le plus grand possible et appuyai sur un bouton. Un rayon passa sur ma prunelle tandis qu'elle continua :

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—Ambre Williams. Fille de Florence et Jonathan Williams. Parents divorcés quand elle avait 12 ans, fille unique. Plat préféré : les lasagnes au saumon. Voulez-vous savoir qui est l'homme fait pour vous ?
—Merci merci, ça suffira ! la coupa-t-elle, aussi rouge qu'une tomate.
Tom sourit discrètement, ses yeux s'attardant sur le sourire gêné et mignon tout plein de la jeune femme.

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—Bien, Edith, est-ce que tu pourrais me rendre un service ?
—Seulement si vous me donnez une information à propos de Tony Stark que lui seul et son entourage savent.
Je haussai les sourcils vers Nat. Elle s'assit à côté de moi puis me dit à l'oreille :
—Il m'a dit de te dire que pour ses huit ans, il a eu une voiture télécommandée rouge.
Je répéta à Edith :
—Euh... pour ses huit ans il a eu une voiture télécommandée rouge !
La paire de lunettes fit un petit bzzz puis dit :
—Autorisation accordée. Que puis-je faire pour vous, mademoiselle Williams ?
Je me rassis correctement en prenant ma voix la plus sérieuse possible.
—J'aimerais que vous repériez, euh....
Je me tournai vers Tom, qui était adossé à un mur, l'air pensif.
—Comment je peux lui demander ?
—La puissance la plus élevée des êtres vivants dans les environs, peut-être.
—Bonne idée ! Trouve-moi l'être le plus puissant dans les environs, s'il te plaît.
Les verres bleus furent soudain couverts d'inscriptions et de chiffres, qui me firent tourner la tête. « Recherche en cours ». Tom, toujours aussi préoccupé, vint s'assoir sur le siège à côté de moi. Je rougis à son approche et détournai le regard.
—Résultat obtenu. L'homme le plus puissant physiquement au Royaume-Uni est exactement à 4 miles d'ici vers le Nord. Il est enregistré dans mes fichiers, voulez-vous son nom ?
—Évidemment, fit Tom alors que j'allais répondre.
Edith réfléchit un moment puis une photo portait s'afficha sur les verres.
—Bruce Banner.

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—Ensuite, Edith ?
—Tournez à gauche.
Tom, n'ayant pas vu le chemin étroit sur notre gauche, vira si brusquement que je dû m'accrocher à mon siège de toutes mes forces en serrant les dents.
—Désolé, fit-il avec un petit sourire malicieux.
—Hum hum. Je vous retiens.
Nous ricanions, tandis que Nat, derrière, se tenait sur ses gardes. Depuis que nous étions partis de l'auberge, la belle Jaguar blanche -enfin, marron maintenant- faisait du tout terrain dans les bosses, les creux et la gadoue, et nous montions d'interminables collines.
—Votre voiture va être super sale !
—Ce n'est pas grave, je la nettoierais.
Je souris puis demanda aux lunettes :
—C'est encore loin ?
—Continuez encore 200 mètres tout droit, et vous serez arrivés à destination.
—Merci Edith, tu peux t'éteindre maintenant.
—Heureuse de vous avoir servie, mademoiselle Williams. À bientôt.
Les inscriptions -extra-terrestres pour moi- disparurent, et les lunettes ne firent plus aucun son. Je décidai de les porter quand même, juste pour le fun. Je me sentais si forte avec ! Tom arrêta la voiture devant une cabane en ruine, qui surplombait la mer, en haut d'une falaise. La mer, d'ailleurs, brillait de mille feux, éclairée par la lune. Je frappai sur la porte, qui s'écroula à cause du bois pourri en faisant un bruit sourd.
—Niveau discrétion, on peut faire mieux, sourit gentiment Romanoff.
—Désolée, répondis-je avec un sourire gêné.
Je resserrai mon écharpe, à cause du vent qui me chatouillait le cou. Tom nous dépassa et entra dans la cabane en criant :
—Il y a quelqu'un ?
Parfois, dans ses comportements, il me faisait beaucoup penser au captain James Conrad, dans Kong: Skull Island, l'un de ses films. Protecteur, prêt à en découdre, toujours calme et concentré. Je l'admire beaucoup.

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Tom Hiddleston et les deux filles entrèrent dans la cabane abandonnée. Ça sentait le pourri, et les poutres étaient couvertes de mousse.
—Il n'y a personne ici à part des insectes, grimaça Ambre.
—Il y avait quelqu'un, regardez, répondit Natasha en pointant les restes d'un feu de bois encore fumant.
—Il est parti il y a moins d'une demi-heure, déduit alors l'acteur britannique.
Ils se regardèrent un instant, les bras croisés.
—En route, fit Ambre. On ferait bien de regarder s'il y a quelqu'un sur la plage, et si non, on ira fouiller les landes. Il ne doit pas être très loin.
Les deux autres acquiescèrent. Ils sortirent du cabanon et se placèrent au bord de la falaise, cherchant du regard quelque chose qui pourrait attirer leur attention sur la longue langue de sable blanc, éclairée par l'astre de la nuit. Ambre se sentit soudain attirée vers le vide, elle eut un frisson. Tom plaça rapidement sa main légèrement au-dessus de son ventre mais juste sous sa poitrine et exerça une légère pression, gentleman. Ambre paniqua : bon sang, il allait sentir ses battements de cœur tambouriner dans tout son corps ! Il murmura, tandis que Natasha s'éloignait pour continuer ses recherches :
—Soyez vigilante, Ambre, vous avez failli tomber.
La jeune femme adorait quand Tom disait son prénom comme ça. Elle retint un frisson et lui répondit sur le même ton :
—Merci.
Leurs regards étaient plongés l'un dans l'autre, quand Romanoff cria plus loin :
—Je l'ai trouvé ! Il est sur la plage, et j'ai débusqué un escalier pour descendre la falaise.
Ambre et Tom échangèrent leur dernier regard assoiffé d'être toujours plus proche l'un de l'autre, puis ils trottinèrent vers Natasha qui commençait déjà à descendre un petit escalier étroit en pierre.

~~~

Nous courions sur la plage tandis que je criais :
—Monsieur Banner ! Monsieur Banner !
Mais la tache noire avec un sac à dos en face de nous se retournait et marchait de plus en plus vite en nous ignorant. Tom le rattrapa et le força a se retourner, pendant que la peau de Banner devenait de plus en plus verdâtre. Son regard était désemparé, renfermé et perdu.
—Hiddleston, stop ! s'écria Black Widow qui arrivait derrière lui.
Quand le regard du scientifique se posa sur la belle Natasha en train de courir sur le sable pour rattraper les garçons, son expression devint décomposée.
—Qui êtes-vous, que me voulez-vous !?
Sa voix semblait se déformer, devenir plus grave et gutturale. Je vis Tom reculer instinctivement d'un pas.
—Nous ne vous voulons pas de mal, essaya vainement Tom. Nous voulons juste...
Il se prit la tête dans ses mains en grognant.
—Vous n'êtes pas réels ! Arrêtez !
—Bruce... essayais-je à mon tour.
—Taisez-vous ! nous cria Nat.
—ARRÊTEZ !
Bruce devenait vert, musclé, gigantesque et il se tordait dans tous les sens en hurlant. Je lâcha un hoquet de peur tandis que Tom me prit par la taille et me fit reculer. J'étais pétrifiée. Il me dit platement :
—Reculez.
Les vêtements de Bruce Banner craquaient et se déchiraient de plus en plus, il n'avait sur lui que son pantalon qui résistait.
—LAISSEZ HULK TRANQUILLE ! hurla l'immense non-humain vert.
Il courut vers des rochers et les lança avec une force phénoménale dans l'eau salée. Il donna de grands coups dans le sable, nous en mettant partout.
—Natasha, fais quelque chose ! cria Tom.
Quand à moi, impossible de bouger : ma peur me clouait au sol.