Comme d'habitude je marche seul. J'emprunte ce même chemin bordé d'arbres qui m'emmène à la maison. Je vois ces gens dans la ville qui se disputent sur des sujets futiles, mais bon, c'est la routine habituelle. Ces visages tristes que j'aperçois dans le bruit et le désordre de la ville me rappellent ma propre tristesse. Je regarde tout ce beau monde et je me dis: "ça ne sert à rien de comparer le bonheur d'un chacun". Alors je continue ma marche solitaire, en marge de la société et là, j'aperçois la maison.
Ça fait "dix huit Septembre" que je me pavane ici et là sur la terre, alors que le temps passe sans que je ne puisse l'arrêter, je me souviens de tout ce que j'ai appris et que j'ai perdu... Ces choses qui me rendent honteux au point de baisser les yeux, je me demande si je peux en parler ou en rire maintenant. C'est ainsi que chaque jour passe, me sentant seul, pleurant toute les nuits.
Regardant mes pieds, allant de l'avant seul, c'est la rentrée des classes. Marchant dans le bahut, je cherche ma classe. Une certaine classe de Terminale située à côté des secondes. La trouvant, je retrouve mes "amis" ou du moins mes camarades de classes. J'ai toujours tout donné en amitié, mon temps et mes moyens pour le meilleur des amis que l'on puisse avoir. Je dis bonjour à tout le monde, se faisant des câlins et des bisous pour marquer les retrouvailles comme il se fait couramment.
Je me choisis une place sur laquelle j'allais passer toute l'année. Un choix difficile, car j'étais Indécis, je voulais éviter de m'asseoir près de quelqu'un qui ne me plairait pas. Il y avait de tout dans ma classe. Ces trois filles qui traînaient toujours ensemble, il y avait "la chieuse" , toujours en train de croire qu'elle vaut mieux que les autres. "La simple d'esprit" : elle était toujours discrète et silencieuse mais n'arrivait pas à s'imposer, elle suivait toujours la chieuse dans tout ce qu'elle faisait et elle n'avait aucune opinion personnelle. "La naïve": elle était toujours en contradiction avec la chieuse mais ne l:exprimait pas, elle le pensait dans son coeur car elle n'aimait pas le comportement taquin de la chieuse. Elle était aussi naïve car elle sortait avec un mec qui l'a trompait tout le temps et devant elle, mais elle ne voulait pas voir la réalité en face. Bref ! C'était mes potes plein de problèmes de problèmes et avec des fonds d'hypocrisie.
La journée poursuit son cours incessant, les profs défilent et à chaque on a droit au traditionnelle instant où les élèves se présentent. Me voici à chaque fois répétant: "je m'appelle : Cahill Eness." C'est dans ces moments que je vois que ma vie est monotone et sans couleur. La journée s'achève en fin. C'est le moment où tout le monde se dit: "Au revoir et à demain". Et pour ceux pour qui le fait de se voir et se parler en cours ne suffit pas ils se disent: "Au revoir, on se textote". Et dans tout cela, je ne suis pas très différents d'eux sur ce point.
Et comme d'habitude je marche seul. J'emprunte ce même chemin bordé d'arbres qui m'emmène à la maison. Je continue d'endurer la solitude, pourtant j'ai des "amis". J'ai du mal à rire comme les autres, alors je marche la tête baissée. Et la terre séchée sous mes pieds absorbe mes larmes. Et j'ai tant de fois voulu mettre un terme à mes jours, mais si je continu à vivre, c'est parce que ce n'est pas simple.
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