Fausse amitié

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Une sombre ombre saute à la première occasion pour étouffer la lumière.

Maxime entra dans le manoir, referma la porte et s'assura qu'elle était bien fermée. Il voulait s'en aller et ne plus jamais revenir. Sa main lui faisait extrêmement mal et le sang ne coulait plus aussi abondamment qu'avec l'insecte. Rien qu'en y pensant, cela lui donna des frissons dans son dos.
Le jeune chercha au plus vite quelque chose pour désinfecter sa plaie et la cacher de l'air ambiant. Par malchance, le bâtiment semblait n'être utile à personne, il n'y avait ni désinfectant, n'y chiffon.

Rosalie rejoignit son frère où elle le trouva dans un mauvais état. Elle le trouva en sueur et presqu'en pleure assis sur le plancher de la salle à manger, près de la trappe.

- Qu'est-ce qui s'est passé?! demanda-t-elle.

- Il faut partir d'ici et au plus vite! Nous allons mourir ici!

- Il faut que je trouve mes amis avant tout! Je ne peux pas les abandonner! Ils sont sûrement en dessous de cette trappe! J'en suis certaine.

Rosalie eut une idée pour remédier au nouveau problème qui se présentait à eux. Elle déroula son foulard mauve et le tendit à son frère.

- Mets ça autour de ta main. C'est la seule chose que j'ai trouvé pour l'instant.

Maxime, fâché de la décision de sa petite sœur, enroula le bout de laine autour de sa main ce qui lui fit tirer une grimace et regarda la trappe toujours fermée. Le frère se leva et alla poser une de ses deux mains sur la poignée en barre de la trappe, il tira et elle s'ouvrit presque par miracle. Les deux jeunes n'en croyaient pas leurs yeux. Ils avaient l'impression d'avoir gaspillé leurs efforts.
Maxime laissa la plaque tombé sur le sol et mit directement son pied dans l'escalier qui menait vers les profondeurs. Il y faisait sombre et on aurait dit que c'était la descente aux enfers. Le manoir était déjà dans un état obscur, mais le sous-sol devait être trois fois pire. Avec une lampe de poche, Maxime descendit en premier les marches. Le faisceau de lumière n'atteignait même pas le fond. Il avait l'impression d'être menacé. Il avait le sentiment que quelque chose l'observais depuis le bas de l'escalier. Tant qu'à Rosalie, elle descendait avec plus de précaution pour ne pas trébucher et ramasser son frère au passage. Il y avait une douzaine de planches et tout en bas une ombre se formait prêt à sauter sur sa proie.
Maxime continua sa descente jusqu'à apercevoir la forme sombre se trouvant au bas de l'escalier. Elle ne bougeait pas. Elle restait immobile telle un prédateur attendant le bon moment. Le jeune homme mit un pied sur une marche plus bas avant de voir l'ombre mettre une sorte de bras allongé sur la première planche. Maintenant, la lumière éclairait tout le haut du corps de la chose, cela effraya et terrifia le jeune. Il était paralysé, il ne sentait plus son corps, il ne pouvait même plus bougé son petit doigt de sa lampe de poche. Rosalie ne comprenait pas, elle venait de rattraper son frère qui ne bougeait plus du tout, il semblait même plus respirer. Elle le secoua et soudainement il remua et se vira vers elle. Il avait les yeux noirs, noirs comme les ténèbres. Puis, après quelques secondes ses yeux revinrent normaux, de couleur brun. En bas des marches, plus aucune trace de la chose. Elle s'était volatilisée.

Maxime et Rosalie finirent leur descente et mirent les pieds dans la cave. Il y faisait noir, l'obscurité totale. Leur faisceau de lampe torche n'éclairait qu'une partie de celle-ci où ils y aperçurent quelques tonneaux et une porte à la diagonale qui menait à l'extérieur du manoir. Ils remarquèrent aussi une flaque rouge sur le sol qui semblait être identique que la précédente en haut de l'escalier. Puis derrière les tonneaux, une jambe humaine dépassait, la chaussure à semelle blanche illuminait dans le halo de lumière. Maxime et Rosalie prirent leur temps par peur de découvrir un cadavre étendu sur le béton. Le frère prit les devant pour en quelque sorte protéger sa sœur bien-aimé de ce qui pourrait se retrouver derrière les barils.
Il s'avança lentement, prenant tout son temps, plus il faisait de pas plus ses battements de cœur accéleraient. Il était à présent à moins de 2 mètres. Il souffrait à la main et sentait ses battements se répendre dans toute sa paume. Il pensait même que le foulard allait rompre pour laisser place à une mare de sang.
Soudain, la jambe se rangea et trois têtes firent leur apparition au dessus des tonneaux.

- Bouh!!!

Maxime tomba sur le sol et regarda avec terreur les amis à sa sœur rire. Tant qu'à Rosalie, elle, s'apprêtait à courir dans l'escalier, abandonnant son frère aux mains des malins.

- On vous a bien eu! Qu'est-ce que vous faisiez en haut pendant tout ce temps? On s'est bien fait chier! dit Amélie.

Les deux surpris ne parlèrent pas, croyant qu'ils étaient face à une apparition de fantômes. Ils les regardaient stupéfaits, les yeux hors d'orbite.

- Ce n'est pas drôle! Il y a quelque chose de pas normale ici! se mit à crier Rosalie.

- Il n'y a rien de normale ici! C'est une maison hantée! Hahahaha! dit Alexandre.

- Il faut partir! Tout de suite! cria à son tour Maxime.

Les trois jeunes se mirent à rire presqu'en tomber par terre. Puis ils se regardèrent avant d'essayer de raisonner le frère et la sœur.

- Vous êtes sûr de ce que vous avez vu? Nous on va rester, on s'amuse bien, dit George.

- Vous ne devriez pas. Vous allez mourir ici. Cette maison nous en veut.

- Et moi, le mur m'en veut parce que j'ai mis mes mains dessus tant tôt, ironisa Alexandre.

Maxime se releva, dévisagea les jeunes et partit en direction des escaliers. Tant qu'à Rosalie, elle essaya d'expliquer à ses amis ce qui s'était passé et ce qu'elle avait vue, mais ceux-ci étaient têtus et ne voulurent rien entendre.
Le frère se mit à monter les marches menant au rez-de-chaussée en regardant la sortie du regard quand tout à coup elle se ferma. La lumière disparut et le frère manqua sa marche et se mit à débouler l'escalier, mais une chance qu'il n'était pas rendu haut.
Les autres jeunes, avec leur lampe de poche puivent s'orienter et aider le jeune homme qui se trouvait sur le sol de béton.

- Est ce que ça va? demanda Rosalie.

- Ah merde! Ma tête! Quelqu'un a fermé la trappe. On est pas seul!

- C'est le fantôme de tout à l'heure! J'en suis sûr! dit la sœur.

Puis quelque chose se produisit. Quelque chose que les jeunes n'avaient pas prévus. La trappe se rouvrit lentement laissant entrevoir une lumière sombre et cruelle. Elle laissa aussi entendre un instrument joué presqu'à la perfection. Il n'y avait plus rien d'amusant à ce moment et les jeunes étaient tous en train d'écouter le son qui provenait d'en haut. Maxime savait ce que c'était, c'était le piano aux cordes brisées qui jouait d'un air gaiement.

Au Bout D'une CordeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant