Mon enfance, ma torture.

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De nombreuses personnes osent se plaindre d'être orphelin, personnellement, ce serait mon souhait le plus cher.

À ma naissance, je n'étais pas ce qu'on pourrait appeler un enfant voulu. Mes parents ne se gênent pas pour me le rappeler chaque jours de l'année, d'ailleurs.

Ils n'ont pas voulu me donner car, selon eux, je cite :"quitte à avoir un enfant, pourquoi ne pas en profiter ?".
Pfff.... Que j'aurais aimé les voir disparaître, à cette époque-ci.

À l'âge de 3 ans, je devais me levée à 4 heures du matin, pour faire le ménage. Il fallait que tout soit parfait, pour éviter que ma peau blanchâtre ne vire au bleu en l'espace de quelques secondes.
Je vivais séquestrée et ne sortait que rarement, pour rapporter le journal ou acheter quelque chose.

Lorsque mes parents se décidèrent enfin à me mettre à l'école pour, selon leur dire, se débarrasser de moi au maximum.

J'avais désormais 6 ans, bien évidemment, rentrant très tard dans un établissement, je n'avais pas d'ami et j'étais totalement perdue. Je ne comprenais rien aux cours, et je restais dans mon coin sans prononcer la moindre parole à autrui.

Étant toujours à l'écart des autres, j'avais bien sûr le droit aux moqueries et aux bousculades de quelques de mes camarades de classe.

Heureusement, il y avait madame Mor, ma maîtresse de maternelle. Je la considérais comme, ma deuxième mère. Ou, comme ma mère, tout simplement.
Lorsque quelqu'un disait ne serait-ce, qu'une simple méchanceté envers moi, elle intervenait et le punissait sérieusement. Elle ne supportait pas l'harcèlement, me disait-elle.

Aux récréations, j'adorai rester avec madame Mor pour lui exposer mes problèmes d'apprentissage, elle m'expliquait tout avec plaisir.

Cette situation a eu lieu pendant de très longs mois, malheureusement, tout à une fin. Un jour, madame Mor, m'a demandée pourquoi je ne voulais pas rester avec les autres enfants de mon âge. Je lui ai répondu que je n'avais pas l'habitude de rester avec des enfants.

Ma phrase la titillait :

- Comment ça Lina? Tes parents ne t'emmènent jamais au parc? Tu n'es jamais allée à la crèche ? Tu n'as pas de cousins de ton âge?

- Non, jamais. Mes parents, disent qu'allait au parc ne sert à rien. Et ils n'aiment pas les enfants.

- Mais, ce n'est pas d'eux qu'il s'agit, mais de ton développement au sein du monde. Ils doivent le comprendre !
Je vais prendre rendez-vous avec tes parents.

- Quoi? NON ! NE FAÎTES PAS ÇA MADAME, S'IL VOUS PLAÎT !

- Je suis désolée, mais c'est pour ton bien Lina.

- Non, madame, vous ne comprenez pas, dis-je les yeux larmoyants, si vous les convoquer, c'est à moi qu'ils vont s'en prendre !

- S'en prendre à toi? Que veux-tu dire par là?

- Humm... Rien, rien, ne vous inquiétez pas, ils vont juste m'engueuler. Ai-je dit en détournant mon regard, le posant sur mes baskets.

- Ne t'inquiètes pas, je leur demanderai de ne pas le faire. Tu verras, tout s'arrangera.

- J'espère.

- Mais si, ne t'inquiètes pas. Tiens, enfiles ton manteau, je t'emmene à la cours.

Elle m'aida à l'enfiler, soudain je me mis à pousser un cri, me bondissant en arrière, et pleurant de douleur.

𝑳'𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒎𝒐𝒊-𝒎𝒆̂𝒎𝒆.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant