Chapitre 111 : Je suis papa pour la seconde fois.

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HARRY

- Ok, Maëlle, on va y aller.

- Quoi ? Non, non, attendez – je ne suis pas prête. Harry !

Elle tend la main vers moi, les larmes aux yeux.

- J'ai trop mal, je peux pas...

J'entrelace nos doigts et colle nos mains contre ma poitrine.

- Ça va aller, mon cœur. Tout va bien se passer. Pourquoi elle a autant mal ? demandé-je à une sage-femme. Je pensais que la péridurale faisait effet.

- Ça marche sur certaines femmes, mais d'autres continuent à avoir mal, même avec.

Elle se tourne ensuite vers ma petite amie :

- Tu es en plein travail, Maëlle, alors il va vraiment falloir y aller. Je sais que c'est dur, je sais que ça fait mal, mais tu es une femme courageuse, ok ? Tu vas y arriver.

Maëlle hoche frénétiquement la tête en serrant de plus en plus fort mes doigts entre ses mains.

- A chaque contraction que tu auras, je veux que tu pousses de toutes tes forces vers le bas et tu ne t'arrêteras que quand je te le dirai, d'accord ?

- Ouais, ok... dit-elle difficilement. Harry, je t'aime.

- Je t'aime, bébé. Tu peux le faire.

Je lui embrasse le front.

- On va commencer — cette petite a hâte de s'échapper, plaisante-t-elle. A mon signal, je veux que tu pousses de toutes tes forces, Maëlle.

- Ok.

- Ok ? C'est parti. Pousse !

Elle hurle, elle pousse, elle jure. J'ai tellement mal pour elle et j'aimerais tant pouvoir prendre sa douleur et la faire mienne, mais je suis impuissant. Je suis juste là, à ses côtés, à lui tenir la main et éponger son front, mais je ne peux rien faire d'autre.

- C'est bon, tu peux arrêter.

Maëlle reprend son souffle. Elle pleure, elle tremble, mais elle est tellement forte putain. Je ne réalise pas ce qu'elle fait, je ne peux même pas le comprendre parce qu'en tant qu'homme, je ne vivrais jamais un moment aussi douloureux.

- Ok, on va recommencer. Pousse !

- AHHH, mais PUTAIN DE MEEERDE !

J'ai mal à la main, putain, mais je fais abstraction de la douleur. Ce ne sera jamais aussi fort qu'elle.

- Tu te débrouilles très bien, Maëlle. C'est génial.

J'aimerais parler aussi, la rassurer, mais je suis comme tétanisé. Je n'ai jamais vu ça. C'est le premier accouchement auquel j'assiste. Et ça me fait flipper, putain.

La sage-femme lui demande encore une fois d'arrêter. Elle respire difficilement, les sanglots secouent son corps.

- Pourquoi est-ce qu'elle ne sort pas ? J'ai tellement mal. J'y arrive pas.

- Mais si, tu t'en sors très bien. Tu n'en as plus pour très longtemps. Papa, quelque chose à ajouter ?

Quelque chose à ajouter ? Putain, mais non, je n'en sais rien moi. Je ne sais pas quoi dire. J'ai juste l'impression d'avoir été mis sur pause et de vivre dans un corps qui n'est pas le mien.

- Harry !

Maëlle me flanque un coup dans le bras et soudain, je me réveille. Je la regarde.

Never shed tears » h.s ─ TOME 3 (PARTIE 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant