La mariée et l'enfant

Début et fin.

Une histoire des plus rocambolesques, les plus effrayantes, oh oui, ce que je vais vous raconter sors de tout ce que vous avez pu entendre. Non, ce n'est pas l'histoire de Sawney Bean ou d'une petite fille au regard en bouton. Non, c'est encore plus effrayant, prêt à vous hanter. Êtes-vous prêt pour un doux tour de manège les plus... particulier ? N'ayez pas peur, nous allons vous attacher. Un, deux, trois... Bon voyage dans les airs.

Vous tournez, tournez dans la grande roue, dans le train, vous montez haut dans le ciel et redescendez sur les rails. Pendant votre chute, je vais vous raconter un Halloween jamais vu, une époque légendaire. Un soir du 31 octobre, une lune pleine. Parfaite pour les sorcières, zombies, loups-garous, vampires et autres créatures. Les rues étaient devenues l'heure où les humains se déguisaient pour se fondre dans la masse. Une petite fille se promenait en robe de mariée, un ange devant tout ces monstres. Des grands yeux bruns, la taille d'un enfant de cinq années. Des doigts fins, un visage rond et des canines. Non, ce n'était pas un vampire. Seulement une mariée attendant son âme-soeur. Elle se promenait, demandant des bonbons à chaque maison. Elle était seule, sa robe dansait, oui, elle était la seule lumière dans les sombres rues. Une âme argentée, menant une troupe, une troupe en hypnose. C'est l'histoire d'une petite fille qui, sans en avoir conscience, portait en elle le yin et le yang, la pureté et les péchés pour l'instant de quelques heures.

<< Joyeuse Halloween madame! Puis-je avoir des bonbons s'il vous plaît ?>>, dis la petite fille.
La dame ne répondit pas. Ce qui serait la vérité, c'est qu'elle ne répondit jamais. Un mannequin, un démon, non, un monstre était à la porte, les yeux pervertis, un étrange sourire aux lèvres, déguisé en humain. Ce que ne savait pas la fillette, c'est qu'il ne faut pas se promener seule. À moins d'être suicidaire. Ce qui lui répondu cette nuit-là, reste un mystère. Mais moi, je le sais. Ce n'était pas une dame qui lui avait répondu. C'était un autre enfant.

Votre manège, se passe-t-il toujours aussi bien ? Pas de mal de coeur ? Et si on ajoutait un peu de piquant à votre siège ? Et si maintenant j'étais le manège et vous mon prisonnier ? Ne me regardez pas comme ça... Attention, nous allons danser... Quelques turbulences à venir.

La petite fille était entrée dans la maison. L'autre enfant, un petit garçon, n'était pas un marié. Il n'était pas son âme-soeur. Non, contrairement à elle, il guidait la troupe en obscurcissant les rues. Il avait usé de stratégies, de jolis mots et de bonbons au bout de la ligne de pêche. Peut-être vous a-t-on dit de ne pas entrer dans la maison d'un inconnu. Mais en serait-il pareil si c'était un enfant qui vous y emmenait ? Je me souviens très bien de cette mariée, de cette jeune princesse. Elle avait été droguée par les bonbons offerts. Il attendait ce moment depuis longtemps, le jour où il pourra se lier avec une fille, le jour où il sera devenu le maître du monde, du monde de quelqu'un. Il s'appelait Lionel Tate. Ils jouaient ensemble, le temps passait, il avait même oublié le prénom de sa compagne de jeu. Mais ce n'était pas important. Lionel avait emmené son amie dans la cave. Et il lui fit les pires sévices. Cette petite fille a été tâchée, la petite lumière qui guidait le monde avait ternie et elle n'en était même pas consciente. Ce n'était qu'un jeu.. n'es-ce pas ? La seule chose qu'elle pouvait entendre, c'était une musique de mariage. Il l'aimait n'es-ce pas ? Ils allaient se marier ? En faisant ce qu'il veut, ils vont être ensemble pour toujours ? Et avant qu'elle puisse continuer à questionner, elle l'a vu.

Elle m'a vu monsieur. Un regard fou. Un regard désespéré, innocent. Un regard de dernier espoir et pour finir, un regard éteint. C'était une mariée qui attendait son âme-soeur. Heureusement, elle m'a rencontré. Les âmes-soeurs n'existent pas. Sentez-vous coupable ? Coupable d'avoir menti à un jeune enfant ? Vous savez-bien que ça n'existait pas. L'amour n'existe pas, mesdames et messieurs ! Oh oui, levons haut les mains, dansons la valse sur une musique romantique en mémoire de ma victime. Pourquoi criez-vous donc ? Appréciez la chute! Oui, appréciez pour cette petite fille! Tournons, donnez-moi votre main.