Amonantzias- Le Rat

5 0 0
                                    

-Depuis les éternités que je voyage, j'ai eu l'heureuse chance et le déplaisir de discuter de choses infinies avec nombres d'espèces. Mais j'en reviens toujours à la votre, à la mienne. Nous et nos conneries, nos tentatives de fards et d'esprit. Vraiment, je n'aime pas quand je me vois.

L'homme à la barbe argentée, assit dans son fauteuil d'airain, n'avais cessé de parler et de se plaindre depuis que le roi était entré dans sa tour, illicitement apparue sur les territoires royaux à deux jours de la fête de Saint Benoît. La mauvaise humeur du maitre du donjon avait aliéné toute bonne volonté que le monarque aurait pu avoir envers ce vagabond qui marchait, semblait-il, avec sa pierrerie sur le dos. L'exaspération lui montait, l'inquiétude aussi, il avait perdu ses gardes de vue en entrant dans la bâtisse et un roi sans escorte est à la merci du traître monde.

- Sieur, il suffit, le roi avait eu la dignité de laisser le barbu parler mais il n'aurait pas l'indignité de se laisser insulter, vous êtes sur mes terres, sur mes champs. Vous devriez avoir l'amabilité de recevoir l'invité qui vient se présenter à votre porte avec toute la courtoisie et l'honneur que son statut commande. Avoir un roi ouvrir sa porte est un présent pour lequel vous devriez remercier les cieux.

- Et vous pensez que vous avez ouvert la porte ? Qu'importe, la parole de l'homme s'accompagnât d'un soupir d'air chaud, vous êtes entré, vous êtes maintenant de mon ressort. J'aurais préféré le loisir d'un humble mais si la chance tombe sur une forte tête alors que puis-je faire ?

S'apprêtant à répondre, le roi perçu un trou s'ouvrir dans le sol, il y vit un océan d'engrenage couleur de braise portant un siège de bronze jusqu'au parquet de bois qu'il avait jusqu'alors eu la mauvaise joie de fouler.

- Vous pouvez vous y asseoir, l'homme s'étirait de tout son long dans son trône avant de s'en jeter pour crapahuter entre les tables qui longeait les murs de la salle dans lequel ils se trouvaient, ne faites pas attention à mes mouvements, ma voix est le seul instrument qui devrait vous préoccuper.

- Rien ne m'indique que vous ne soyez assassin.

- Alors restez debout et soyez alerte.

L'homme passait entre les tables remplies d'outils et de machines inconnues aux yeux du roi, ses sens et son esprit se perdaient dans leur architecture bien avant qu'ils ne puissent en comprendre le but. L'étrange énergumène qui se faufilait entres les dispositifs et mécanismes ne s'arrêta point avant d'avoir mis la main sur une boîte sylvestre dont les cotés étaient gravés de mots qui ne faisaient sens au monarque.

- Avez-vous une question à poser ?

- Vous auriez du avoir la décence et le respect de me donner votre nom à mon arrivée, et je ne vous le demanderai point, je vous ordonne maintenant de me le faire savoir.

- Je demande une question, vous me donnez un ordre, c'est une bien belle espèce à laquelle j'appartiens.

- Vous devriez faire attention à vos mots, la langue qui les forme n'est attachée qu'a de la peau, ce n'est pas assez armuré pour une dague.

- Je vous taquine majesté. Il est probable que ma matinée eut un rude commencement. Avez-vous un fils ?

- Je pensais que les questions m'appartenaient ?

-Je répondrai à une des vôtres plus-tard. Et je vous donnerai mon nom mais en cet instant ce n'est pas là ma priorité. Je veux parler, tuer les idées noires de mon esprit. Et je veux un mot de votre cœur, rien qu'un seul, il m'en suffit de peu pour ne pas haïr. Encore moins pour aimer.

Le barbu était maintenant assis à terre, son dos contre une table, dans ses mains la boite tournait entre ses doigts, ses yeux n'en bougeaient pas. Ils étaient fixes, les paupières semblaient se refermer petit à petit.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Oct 27, 2019 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

AmonantziasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant