Je fixai mes parents.
« - Quoi? Demandais-je faisant sourde oreille.
- Tu es anorexique ? Répondit Jean à la place de mes parents. Tu es... »Il se coupa brutalement et me regarda terrifié. Non...
« - Jean je-... »
Il ne prit pas la peine de m'écouter, il disparu aussitôt de la chambre, me laissant les bras squelettiques, pantelant le long de mon corps. Je n'osais plus quoi penser.
« - Marco, susurra ma mère la voix enrouée, tu vas rester quelques temps ici, le temps de faire ta cure, annonça-t-elle en se blottissant dans les bras de son mari. »
Mon visage pâlit. Rester ici?
« - P-Pendant combien de temps ? Balbutiais-je ne sachant quoi dire d'autre.
- Au moins 3 mois, assura mon père la voix grave. Le temps que tu reprennes du poids et que tu puisses à nouveau prendre goût correctement à la nourriture. »Ma mère éclata en sanglot, ne pouvant plus retenir ses larmes. Je restais bouche-bée, plongeant mes mains dans mes cheveux bruns. Mon coeur souffrait, repensant au départ de Jean, je ne pouvais m'empêcher d'angoisser. Je me retrouvais seul, coincé ici, sans mes amis. Et si eux l'apprenaient ? Que penseraient-ils de moi à présent.
•••
Après avoir passé la journée allongé dans mon lit, discutant du planning des visites de mes parents, ceux-ci finissèrent par quitter la chambre m'annonçant qu'ils reviendraient donc demain soir.
"- Rapportez moi mon téléphone et quelques bouquins en passant s'il vous plaît. Leur quémandais-je."
Ma mère m'embrassa sur le front, puis referma la porte derrière elle le regard désolé.
J'expirai brusquement l'air que j'avais trop longtemps retenu. Mon coeur s'emballa, mes yeux cherchèrent vainement un moyen de m'enfuir de cet endroit. Ma tête tourna, et les larmes me montèrent rapidement aux yeux. J'étais seul.J'agrippai rapidement mon coussin de lit et plongeai mon visage dedans, suffoquant et pris au piège par une angoisse constante.
Trois coups toquèrent à la porte. Je ne savais pas combien de temps j'étais resté à me calmer, la tête enfouie dans l'oreiller.
Une silhouette féminine rentra dans la pièce. Sa main vint se poser sur mon crâne et un murmure compatissant me parvînt dans l'oreille :"- Bonjour Marco, je suis Hanji Zoe ton infirmière. Je vais être là pour m'occuper de toi, et vais faire en sorte que tu te rétablisses le plus vite possible."
Je gémis comme simple réponse.
"- Je sais que c'est difficile à digérer, mais si on fait tous les deux notre taf, ça ira."
Elle se releva et me fit un clin d'œil accompagné d'un sourire complice.
"- Le dîner est servit dans une demi heure. Tu as le choix dans le menu que je viens de t'apporter."
Elle me tendit le papier que je scrutai un instant. Je n'avais pas faim. Une expression de dégoût se dessina sur mon visage pour qu'Hanji me dise :
"- Marco écoute moi, pour que tout se passe comme prévu, j'ai besoin de toi. Alors s'il te plaît, commençons sur un départ positif."
Pas convaincu, je décidai de choisir au hasard sur le menu, le regard vitreux.
"- Riz et poisson ça m'ira."
Elle hocha simplement la tête, et avant de sortir de la pièce se retourna vers moi :
"- A tout à l'heure mon grand."
Comme simple réponse je détournai le regard, fixant la fenêtre. Je l'entendis souffler puis refermer la porte derrière elle.
Une question s'immisça rapidement dans ma tête. Jean m'en voulait-il? Est ce que notre amitié devait se finir là?
Non. Il en était hors de question, je ne pouvais pas laisser ça.Je pris la télécommande et décidai de mettre un programme télé des moins divertissant. Mes yeux se fermaient tout seul, et instinctivement, je me laissai emporter dans un sommeil agité.
J'ouvris brusquement les yeux lorsqu'une main vint frotter mon épaule. Mon regard chercha une tête familière, et croisa les yeux noisettes de Hanji.
"- Désolée, s'excusa-t-elle confuse. Je ne voulais pas te réveiller aussi brusquement."
Ma bouche encore pâteuse ne pouvait rien répondre. Une odeur écoeurante agressa mes narines, je posai ainsi ma main sur le plateau afin de l'écarter légèrement de mon visage.
"- Tu n'es pas obligé de tout manger, mais essaie de faire ce que tu peux. Je compte sur toi."
Sans un mot de plus, elle quitta la chambre. Une fumée âcre s'échappait de l'assiette. Je fus pris de nausées, et je du me faire violence pour ne pas me lever et foncer aux toilettes. De toute façon, j'étais sûrement incapable de tenir debout à ce stade de la journée.
Je pris une fine bouchée du plat en face de moi à contre coeur. Hanji avait raison. Si je voulais sortir à tout pris et le plus vite possible de cet hôpital, je devais faire ce qu'on me demandait. Je savais que l'anorexie était une maladie dévastatrice et rien qu'en apprenant que j'en étais atteint, ça m'avait mis un sacré coup.
Le riz n'avait pas de goût, alors je décidai de le manger en priorité, tandis que je préférai laisser le poisson de côté. Des antibiotiques traînaient sur le coin du plateau, accompagnés d'une bouteille d'eau. Je me saisis donc des cachets et les avalaient cul sec avec une gorgée d'eau.
Cette sensation était désagréable, le liquide glissant difficilement dans la gorge, je ne pu m'empêcher de tousser un coup, et des frissons me parcoururent l'échine.
Ces trois mois s'annonçaient longs.•••
La journée était déjà bien entamée, mes parents entrèrent dans ma chambre, un sac à dos dans la main de ma mère. Elle le déposa sur le fauteuil près de la fenêtre et vint près de mon chevet. Elle plongea sa main dans mes cheveux, et me demanda :
"- Tout s'est bien passé hier ?
- Oui, maman. Répondis-je sec"Je n'avais pas envi de les voir. Ils ne s'étaient jamais souciés de moi jusque là, et voilà que ma mère tentait les gestes doux ?
Ayant compris, celle-ci retira alors sa main et se recula confuse. Quelques secondes après, elle se jeta sur le sac qu'elle ouvrit."- Je t'ai pris ton téléphone, ton ordinateur, tes écouteurs. Ton père a insisté pour que je t'amène tout de suite tes livres de cours alors les voici. Ajouta-t-elle. Et enfin, j'en ai profité pour glisser quelques romans qui traînaient dans ta chambre sur ton étagère, j'espère que tu ne les pas à déjà lu."
Elle déposa tout le matériel sur le meuble de la télé puis se posta près de mon père. Celui-ci était resté silencieux depuis leur arrivée, à croire qu'il avait été forcé pour venir me voir.
"- Tu peux me passer mon téléphone ? Demandais-je a ma mère."
Elle me le tendit alors, ainsi que mon chargeur.
"- Je crois qu'il n'a plus de batterie, annonça-t-elle."
Je soufflai d'impatience et m'empressai de le brancher sur la prise derrière mon lit.
Jean m'avait-il contacté? Je priai intérieurement que oui, mais mon anxiété gagna du terrain lorsque l'écran de mon téléphone s'alluma.
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Daydreamers
FanficOn a tous un rêve. Un rêve de jour, ou bien un rêve de nuit ? Qu'en est-il du leur ? Et qu'en est-il du votre ? #1 mentalité #37 JeanxMarco