L'effroi

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Une femme maigre au visage blanc et émacié, les cheveux longs, raides, bruns et sales, sort l'air ahuri de l'ancien hôpital désaffecté. Elle marche sans but, les yeux exorbités et simplement vêtue d'une blouse d'hôpital informe et terne. Je l'observe, cachée derrière le bunker aux murs tagués et tâchés d'urine encore fraiche et odorante.

Je suis là depuis l'aube, après avoir été réveillée en sursauts par des cris inhumains et perçants. Après avoir tiré le rideau de ma chambre, j' aperçu des lumières clignotantes et syncopées provenant de l'ancien hôpital militaire abandonné à la fin de la guerre. Depuis deux heures, j'observe, transie de froid et de peur, l'horreur qui semble s'y dérouler.

Je vois des corps maigres et blancs aller et venir entre le jardin de l'hôpital et son intérieur. J' entends de cris de douleurs, brefs et stridents, puis je vois des patients sortir prendre l'air et errer comme s'il ne s'était rien passé. Leurs corps sont de couleur marbre et sans aucune tâche de sang ou trace de torture. Ils marchent, pieds nus, sur l'herbe grasse et fraiche du jardin et ne semblent pas souffrir physiquement. Au bout de dix minutes, une discrète sonnette retentit et un autre groupe fait son apparition. Au bout de deux heures, ils sont une centaine à fouler le sol, les yeux fixés au sol, effectuant des aller retours sans fin.

Profitant de leur état léthargique, je file vers le hall d'entrée en logeant discrètement les haies du jardin. Une fois arrivée, je me faufile dans le bâtiment en rasant les murs. A l'intérieur, on plonge dans le chaos: l'endroit est si humide que de l'eau ruisselle sur les murs glacials, les lumières clignotantes rouges proviennent des différents blocs d'opérations désaffectés, les couloirs eux son plongés dans l'obscurité. Du matériel chirurgical souillé est posé sur des dessertes métalliques en plein milieu du chemin. Des draps tâchés de sang jonchent le sol, ainsi que des bassins remplis de compresses sales. J' ai enfin là la preuve de l'existence de tortures!

Je m'approche de l'entrée de bloc numéro 5, quand soudain un homme massif au visage couvert d'un masque de clown, et aux cheveux rouges et hirsutes, me saisit par le bras...

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⏰ Last updated: Oct 27, 2019 ⏰

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L'hôpital abandonnéWhere stories live. Discover now