Prologue

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" Je crois en la couleur rose. Je crois que le rire est la meilleure façon de brûler des calories. Je crois aux baisers, beaucoup de baisers. Je crois qu'il faut être forte quand tout semble aller mal. Je crois que les filles joyeuses sont les plus jolies. Je crois que demain est un autre jour et je crois aux miracles."

Audrey Hepburn.


On a gagné, putain de merde !

Le buzzer qui marque la fin du match retentit dans l'immense patinoire de la British Columbia University où nous nous entraînons habituellement quatre fois par semaine. Le panneau du score clignote, m'éblouissant presque. Mon cœur bat à toute vitesse, encore secoué par la traversée spectaculairement rapide de la glace jusqu'au filet ennemi. Le public est en liesse et leurs hurlements de joie retentissent dans ma tête comme le feu d'artifice du 1er juillet (1). Les banderoles rouges et blanches s'agitent autour de nous dans tous les sens, créant ainsi un raz de marée coloré qui m'étourdit. 

4-3 pour St. George. On a lutté mais on a finalement réussi à les niquer et à domicile en plus.

Je souris comme un imbécile heureux avant d'enlever mon casque quand Parker, l'un de mes coéquipiers et accessoirement meilleur ami, fonce sur moi pour me sauter dessus. Très vite, il est rejoint par Roy et Tanaka. Les trois enfoirés me secouent comme un prunier, me tapent dans le dos et malgré les gnons que je me suis pris tout au long du match, je m'esclaffe, le cœur léger. J'ai marqué à la dernière seconde dans un lancer frappé décisif, scellant définitivement le sort de l'équipe adverse.

— Mec, t'es un Prince ! s'exclame Parker en ébouriffant ma tignasse brune, ruisselante de transpiration.  

Notre démonstration de franche camaraderie déclenche une nouvelle salve d'acclamation dans les gradins. Je les cherche des yeux dans la foule extatique mais avant que je puisse y parvenir, je suis tiré vers les bancs où nous attendent le Coach Brody et son adjoint, Carriker. C'est la troisième victoire de la saison, de quoi finir l'année en beauté. Je suis fier de notre équipe, plein d'espoir pour la suite et à voir l'expression du Coach Brody, je ne suis pas le seul. Ce dernier me tape sur l'épaule et me congratule, tout sourire mais mon esprit est déjà ailleurs. Auprès d'eux, d'elle.

Je vais fêter cette victoire entre ses cuisses et ne plus en sortir pendant des jours. Ça sera elle mon cadeau de Noël. Je me retourne brièvement dans l'espoir d'enfin les entrevoir, en vain. Bizarre. Ils ont pourtant toujours l'habitude de s'asseoir au même endroit dans les tribunes. Convaincu qu'ils ont dû changer de place pour une raison x ou y, je me dirige vers les vestiaires avec les autres. La bonne humeur générale explose dans ce lieu clos qui nous est réservé. Les rires et les blagues fusent alors que nous commençons à enlever notre lourd et encombrant équipement.

— Putain, mon pote, je vais me mettre une bonne grosse race pour fêter ça !

Je ris en regardant les petits pas de danse ridicules de Kowalski avant qu'il ne se laisse tomber lourdement à côté de moi sur le banc. Ce type est un ogre. Deux mètres dix de muscles et un lancer balayé de malade mental. C'est un attaquant hors pair qui fout la trouille à nos tous nos adversaires.

— On va tous chez Roy, tu en es ?

Désormais torse nu, je secoue la tête.

— Désolé, je passe mon tour ce soir, j'ai autre chose de prévu.

— Lizzie ?

Je lui fais un clin d'œil avant d'enlever ma culotte et mes bas.

— T'es un enfoiré de chanceux ! se marre-t-il en balançant son maillot dans son sac.  

Risky Love (Sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant