Question de point de vue

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            Étendus sur le lit, l'un contre l'autre, ils regardent défiler le générique de Darkest Mind. Les deux lycéens ont vu un nombre incalculable de dystopie étant tous deux fans incontestables de science-fiction.

« Alors t'en a pensé quoi de celui-là ? » Demande Tony en plantant son regard noisette dans celui émeraude de son amant.

« C'est un bon film, seulement on ne peut pas nier que tous ces films se ressemblent »

Loki, s'étire et se tourne pour faire face au futur ingénieur, « Honnêtement, ça ne vaut pas le livre comme à chaque fois... Il manque pleins de détails important en plus l'héroïne est beaucoup plus confiante dans le film que dans le livre, ça change le complètement caractère, enfin passons, ça reste quand même un bon film dans l'ensemble. Après c'est toujours le même type de dystopie, il en existe plusieurs types en plus, mais ils font toujours la même chose plus ou moins. Même si j'ai un peu la même image qu'eux, en pire. » Il termine sur un sourire qui étire ses lèvres, et dépose un doux baiser sur la bouche tant aimée.

« Tu sais reprend Tony, j'ai une image totalement inverse des dystopies, je ne sais pas ce qui est le plus probable pour le futur, se serait un monde sans règle et sans gouvernement...

- Le paradis quoi, dit le brun en rigolant

- Pas tant que ça figure-toi, ce serait un monde où suite à une grosse révolution dans le globe, tout gouvernement a été balayé, plus d'inégalité, plus de règle stupide me dirais-tu, certes mais en contrepartie se serait vraiment un contexte de vie terrible.

C'est un monde où il faudrait se cacher en permanence. Les hommes sont fous et sans limites ils vont toujours trop loin. Pour avoir de la nourriture il faudrait chasser ou se mettre dans certains groupes de personnes qui se seraient formés. La loi du plus fort serai en place. De la peur et de l'angoisse permanente. Impossible de vivre tranquille et heureux de cette façon.

Le problème avec la liberté de chacun c'est de ne pas empiété sur celle de l'autre.

Par exemple, tu es libre d'aller où tu veux et faire ce que tu as envie, mais si tu as envie d'aller voir quelqu'un et l'embrasser alors qu'il ne veut pas, si tu le fais de force alors tu empiètes sur sa liberté de refuser. De même si tu te pointes chez quelqu'un et tu prends une statuette que tu trouves très jolie, techniquement, tu es libre de faire ce que tu veux, là nouveau problème cette statuette appartient déjà à quelqu'un, ta liberté devient envahissante. Dernier exemple encore plus flagrant, quelqu'un t'énerve tellement que tu veux le faire disparaître, tu es libre d'exprimer ta colère, cependant, tu ne peux pas la tuer, même si tu en as envie. Tout ce que je viens de dire sont des choses logiques pour la majorité d'entre nous aujourd'hui, mais ce sont les règles qui nous ont appris ça. Ce sont grâce aux lois qui régissent tout ce beau monde que nous ne nous entre tuons pas à la moindre contrariété. Je ne dis pas que toutes les lois sont bonnes, bien au contraire, certaines sont vraiment dans l'abus, mais sans ces règles, l'humain ne survivrai pas. Je pense que l'humain a besoin de règle pour survivre et il a besoin d'un état pour diriger le plus grand nombre. Beaucoup peuvent dirent le contraire, mais je n'en pense pas moins. Nous sommes un troupeau de mouton qui a besoin d'un berger.

- Tu a une bien piètre vision de l'homme dit moi, rétorque Loki, malgré tout je ne peux que te suivre là-dessus. Je n'avais jamais réellement pensé à ce type de futur, c'est assez original et pourquoi pas. Il y a des chances pour qu'on termine comme ça aussi. Laisse moi te raconter ma vision de la dystopie, s'exclame-t-il d'un air triomphant.

Il y aurait des caméras de partout, le moindre de nos faits et gestes seraient observés, personne ne pourrait rien faire sans l'accord du gouvernement. La terre est agonisante, les IA sont partout, dans les maisons, les rues, même les toilettes t'imagine ! » Un petit ricanement échappe de la bouche de Tony.

« Non mais, c'est vrai imagine, reprend Loki. Les humains n'ont plus le droit de parole ni même de penser. Chacun naît et meurt sans vivre entre temps. Son moment sur terre il le donne au compte de l'état. Plus d'amour ni de famille, plus de passer ni de futur. L'histoire n'a jamais existé, les livres ne sont plus. A quoi serviraient-ils au fond ? L'enfant grandit en étant conditionné et formé en fonction du besoin de chaque pays, seuls quelques dirigeant ont la capacité de vivre en tant que tel. Toute relation charnelle pour le « plaisir » serait proscrite, la seule échappatoire seraient des petits cachés, de la drogue qui les font partir en « vacances » de temps en temps. Tu imagines un monde où au premier pas de travers on te met dans une structure pour te reconditionner, au deuxième on te drogue et on te relègue à faire les durs labeurs et troisième on t'élimine par ce que tu dysfonctionnes comme une machine. L'homme irait mal c'est un fait et ce quel que soit les coins du globe, mais autour se serait pire, les animaux sont presque tous éteint, les forêts rasées pour la majorité et une pollution monstrueuse tout autour de la Terre. Les déchets commencent même à être envoyés en orbite autour de la Terre, sur la lune et dans l'espace à la dérive. L'humain est vraiment pourri jusqu'à la moelle. Pire que « 1984 » et « le meilleur des mondes » réunit, un monde terrible. Même les films n'ont jamais fait ça, c'est ce que je crains pour l'homme, qu'il soit victime de lui-même et de son ambition.

- Ah ouais, tu ne rigoles pas dit moi ! s'exclame Tony, Malheureusement c'est aussi une possibilité, comme celle des IA qui envahissent le monde, ou encore explosion du soleil et on meurt tous, voire même grosse guerre nucléaire et on finit tous difforme à mourir de cancer.

- Sympa...»

Loki enlace son amant, et lance dans le silence de la chambre :

« Franchement on a intérêt de profiter du moment, j'ai bien peu d'espoir pour le futur des gugus de notre espèce.

- Tu as malheureusement raison mon amour, mais je te jure de profiter de chaque instant à tes côtés. »

Ils restent l'un dans les bras de l'autre, s'imprégnant de l'odeur de chacun, profitant de chaque minute passée avec l'autre, jusqu'à ce que Morphée vienne les chercher chacun à leur tour.

De glaces et de flammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant