Ensorcelé

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Bonjour/Bonoir, nous sommes actuellement le 1er décembre ce qui signifie ls début de ce Christmas Challenge ! J'ai décidé de le débuter avec le thème suivant : marc de café ! Ce chapitre a été amélioré ! Bonne lecture !

De retour de ses courses, il s'enferma chez lui à double tour. Le dos collé à sa porte d'entrée, il soupira les yeux fermés. Cela avait été une véritable épreuve pour lui. Il ne supportait point de côtoyer tous ces êtres abominables. Ce que tout le monde appelait la société l'exécrait au plus haut point. Ne voulant pas s'appesantir sur ça, dès que son envie de régurgiter son petit-déjeuner passa, il se déchaussa, enleva son manteau, son bonnet et il déposa ses achats de fortune sur le sol. Pourtant, il n'oublia pas de saisir un de ses nouveaux livres avant d'aller s'asseoir sur son canapé. Une fois dans la bonne position, il entama sa lecture tout en laissant une mélodie classique envahir son salon. Il serait resté comme cela toute la nuit, mais son organisme ne semblait pas du même avis. Vers neuf heures du soir, il dut se faire à manger pour se rassasier. Dès que son estomac fut plein, au lieu de regarder une émission de télé, il emporta sa lecture dans son lit et tandis que les douze coups de minuit sonnèrent, il rejoignit les bras de Morphée. Lorsque ses prunelles s'ouvrirent, il sentit que quelque chose avait changé. Au début, cela ne le perturba pas plus que de raison, mais il se rendit rapidement compte que quelque chose clochait. Il remarqua que ses cheveux étaient plus longs que d'ordinaire, il crut aussi avoir rapetissé, ce qui fut toutefois impossible. Il décida donc de se lever et de se poster face à un miroir, ce qui le stupéfia. Il vit que son aspect avait littéralement changé. Né homme, il se retrouvait pourtant avec un corps de femme. Ses yeux aux couleurs si spéciales étaient alors ornés d'un sobre marron. Il, ou plutôt elle, avait de longs cheveux aux couleurs de jais, une peau d'une teinte caramel et des formes sulfureuses. En d'autres conditions, cette vision l'aurait charmé, en ce moment-là, cela ne fit que l'effrayer...

Pourtant, ce ne fut qu'un simple rêve, cette apparence charnelle ne serait que temporaire alors qu'elle lui semblait si vraie. Il devait se calmer. Il serait stupide de croire que ce serait permanent. Le plus étrange, outre la réalité de ce songe, c'était que cet alter ego continuait sa routine sans se préoccuper de celui qui logeait dans son esprit. Il paraissait impuissant, ce qui ne faisait que l'enrager. Il tâcha de lever son bras droit, de faire remuer le petit orteil de son pied gauche, mais rien n'y fit. Au lieu d'être le marionnettiste qui tirait les ficelles de ce protagoniste, il était le simple spectateur, condamné à observer la situation sans pouvoir agir. Il ne se rendit pas compte de cet état tout de suite car il retenta de nombreuses fois de plier cette sylphide à sa volonté sans succès. Lorsqu'il se retrouva à bout de souffle et résigné, il décida simplement de voir là où cette situation allait le mener.

Il laissa donc cette demoiselle la guider. Elle mena sa routine matinale. Après s'être lavée, elle s'habilla d'une longue robe noire, de collants noirs quelque peu effilochés et elle enfila une veste de la même couleur. À ce moment-là, il remarqua que cette jeune fille, à priori normale, entreposait de vieux livres. Elle eut la clémence d'assouvir sa curiosité en se saisissant de ce livre ancien dont il put percevoir le titre : Charmes en tout genre. Alors qu'elle continuait à ramasser ses affaires, les prunelles du jeune homme s'agrandirent. Il se demanda sur quelle planète il avait atterri. Tout comme il croyait que les sorcières n'existaient pas et, à moins d'avoir changé de dimension, tout ça était impossible. Il se dit que ce ne devait être qu'un rêve, mais il eut un doute. Aussi onirique que cela fût-il, tout lui semblait si réel... Comme si cela pouvait se dérouler sans que je ne me sois assoupi, pensa-t-il. Il fut arraché de ses pensées lorsqu'elle finit son petit-déjeuner et que, pourvue de son chapeau pointu, elle demanda à sa mère et à sa sœur aînée :

« Alors, comment est-ce que vous me trouvez ?

— Tu es superbe ma chérie ! s'exclama sa génitrice.

Hiver de débaucheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant