JE FUS la dernière à quitter le bâtiment. Le gardien referma la porte derrière moi soulagé et heureux d'avoir enfin terminé sa journée. Le froid de janvier m'assaillit de toute part et je frissonnai, déjà frigorifiée. Pour la centième fois de la journée, je me maudis d'avoir oublié mon écharpe chez moi, m'obligeant à m'emmitoufler dans mon cardigan tout au long de la journée et au moindre courant d'air. Je revissai mon bonnet en laine sur mes cheveux puis pris la direction de la station de métro la plus proche.
Les rues de New York étaient bondées de monde et le métro n'échappait pas à tous les touristes et locaux qui avaient eu le courage de sortir pour affronter le froid. Je passai sans encombre le portique avant de descendre les escaliers pour venir me poser dans un coin de la station, attendant l'arrivée de la prochaine rame.
Des reflets roux au loin me firent lever les yeux des rails. Il n'était pas rare de voir des personnes rousses dans la mégapole, mais ça faisait longtemps que je n'avais pas aperçu une couleur de cheveux aussi flamboyante. L'inconnu endossait un long manteau brun foncé et de sa poche dépassait ce qui me paraissait être un fin bout de bois... Une baguette ! Et soudain, mon visage se figea. Carrure imposante, taches de rousseur et chevelure rousse : ça ne pouvait être qu'un des Weasley.
« Merde, merde, merde, murmurai-je en me détournant aussitôt pour ne pas attirer l'attention du sorcier. Bordel, mais qu'est-ce qu'il vient faire ici celui-là ? »
Je n'avais pas eu le temps de reconnaître lequel de la fratrie se tenait à quelques mètres de moi, mais je ne souhaitais en aucun cas que ce dernier me voie ni qu'il me reconnaisse. Je n'avais vraiment pas envie qu'on vienne me chercher des noises ce jour-là. Surtout que je n'avais rien pour me défendre si ce n'était mon caractère bien trempé et mon don pour me substituer aux situations trop compliquées. Serpentard jusqu'au bout après tout : le courage n'avait jamais fait partie de mes qualités.
Et puis, comment se faisait-il qu'un membre aussi actif de la communauté sorcière se retrouvait à prendre le métro ? Ce qui me surprenait le plus, c'était qu'il avait l'air d'être parfaitement à son aise, comme s'il avait fait ça toute sa vie. Moi, il m'avait fallu des semaines pour m'habituer aux souterrains et à leurs trains modernes et avancés.
Des lumières apparurent bientôt dans mon champ de vision, indiquant que la rame de métro venait d'arriver. Sans réfléchir, je m'engouffrai à l'intérieur, me postant dans un coin et essayant de me faire toute petite. Au point où j'en étais, autant rentrer le plus vite possible chez moi. Pas question de rester plus longtemps dans le froid.
D'autres personnes vinrent se poster à mes côtés, dont un type à l'air pas très net qui sentait fort le whisky. Je me cramponnai un peu plus à mon sac et évitai le regard sombre qu'il me lança. En temps normal, j'aurais soutenu celui-ci sans problème, mais cette soirée-là ne ressemblait pas à ce que je pouvais qualifier de normale.
Je tournai les yeux vers la droite et faillis mourir d'une crise cardiaque. Le grand roux était posté de l'autre côté, indifférent. Par chance, il ne sembla pas avoir remarqué ma présence. Il s'agissait bien d'un Weasley. Et pas n'importe lequel s'il vous plaît. Mesdames, messieurs : le meilleur ami d'Harry Potter, Auror de renom et issu d'une des familles les plus connues d'Angleterre, je cite : Ron Weasley.
Nom de Merlin, il fallait que ça tombe sur moi. J'allais continuer à le maudire silencieusement quand je sentis quelque chose, ou plutôt quelqu'un, venir poser une main sur mon postérieur. Je me figeai d'effroi avant de tourner la tête vers le pervers alcoolique à côté de moi. Il me regardait comme si son action était d'un banal à pleurer.
J'avais souvent entendu parler de personnes témoignant contre des agressions sexuelles dans le métro de New York, mais de là, à en être moi-même victime... Non, l'odieuse pensée ne m'avait jamais effleurée. J'avais déjà eu affaire à ce genre de personnes durant la guerre. Croyez-moi, certains Mangemorts ne faisaient pas dans la douceur quand il s'agissait de vouloir charmer une jeune femme. Mais ils avaient vite regretté d'avoir touché ce à quoi ils n'auraient jamais droit.
Ni une, ni deux, ma main partit toute seule claquer contre sa joue. Les conversations autour de nous se turent et un silence de mort prit possession de l'habitacle tout entier. Il retira aussitôt sa paume baladeuse, conscient d'être soudain en mauvaise posture.
« Je peux vous aider peut-être ? cinglai-je d'une voix glaciale. Vous savez ce que vous êtes en train de faire ? Ça s'appelle de l'attouchement sexuel et c'est puni par la loi. »
Si j'avais eu ma baguette sur moi, ce petit con serait déjà mort et enterré. Enfin façon de parler, mais il aurait passé un sale quart d'heure. En tout cas, mes yeux devaient lancer des Avada Kedavra et le rendre toute chose, parce qu'il n'osait pas en placer une. J'avais envie de lui hurler ma rage à la figure. Comment faisaient les Non-Maj' face à ce genre de situation ? Elles qui n'avaient pas de pouvoirs et qui ne pouvaient que s'en remettre au jugement de la Justice.
Deux hommes en costard cravate prirent aussitôt mon parti et s'approchèrent de l'importun pour l'éloigner. Quelques insultes fusèrent à son encontre, les autres passagers semblant aussi choqués que moi par tant d'incivilité.
Je croisai les bras, le toisant aussi froidement que je pus. Les deux inconnus m'indiquèrent qu'ils emmenaient le type à un policier posté à la prochaine station. Ils me demandèrent si je voulais les accompagner pour porter plainte. Je reniflai avec dédain. Bien sûr que j'allais venir avec eux. Hors de question que ce pervers recommence et prenne pour cible une autre personne, plus fragile que moi.
Durant tout ce fâcheux événement, j'évitai de regarder dans la direction de Weasley, priant toutes les divinités magiques pour qu'il ne pose pas un nom sur mon visage. Franchement, ce n'était pas ma journée.
En descendant à la station, j'eus quand même le courage de jeter un œil vers lui. Le roux me transperça du regard.
Et je sus qu'il m'avait parfaitement reconnue.
Si je m'étais doutée à cet instant de toutes les embrouilles dans lesquelles il allait me mettre, j'aurais sûrement choisi de me jeter sous les roues du métro.
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NDA : et voilà comment commence notre histoire chères lectrices et chers lecteurs
vous verrez, pansy n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds
et elle déteste qu'on vienne bouleverser ses petites habitudes
à votre avis : est-ce que ron va la laisser tranquille ?
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Dépossession | Fanfic Harry Potter | Terminée
FanfictionPansy Parkinson a vu ses rêves tomber en poussière. Réfugiée aux Etats-Unis, elle a décidé d'abandonner le monde sorcier pour reconstruire sa vie auprès des Non-Maj'. Elle tente de mener une existence normale, entourée de gens qu'elle aime et évite...