Épilogue, Partie 1,5.

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Octobre 2017.

Guillaume hésitait à toquer à la petite porte de bois qui se dressait devant lui. Derrière, il pouvait entendre les bruits de la fête qui se déroulait dans le nouveau chez-soi de son ex-colocataire. L'appart d'Orel. D'Aurélien et d'Ahélya. Il sentit comme une piqûre dans son cœur à cette pensée et serra la mâchoire de colère. Aurélien était passé quelques jours après leur violente dispute à la maison pour venir chercher ses affaires et les avait déménagé en plusieurs temps. La première fois, il avait été là et il avait essayé de l'en dissuader. Il pensait que c'était une blague, qu'Aurélien n'allait pas vraiment partir. Il savait qu'Ahélya lui avait demandé des dizaines de fois auparavant mais jamais Aurélien n'avait cédé. Mais lorsqu'il s'était aperçu à quel point son meilleur ami avait l'air sérieux, il avait compris : Aurélien allait le quitter, et c'était pour de vrai cette fois. Il était resté debout, les bras ballants, dans le salon alors qu'Aurélien était allé chercher des affaires à lui qu'il avait mis dans un sac de sport. Je ne peux plus Gringe, désolé. C'est au-dessus de mes forces. Il lui avait dit qu'il viendrait chercher le reste quand il ne serait plus à l'appart, un jour où il serait sorti, et Guillaume était resté silencieux se demandant où c'est qu'il avait merdé pour qu'Aurélien se comporte à présent comme ça avec lui.

Un mois plus tard, l'appartement était vidé des affaires d'Aurélien et il lui en avait voulu. Il m'a abandonné. Il m'a laissé. Pour Ahélya. Alors, il lui en avait voulu à elle aussi. Il s'était répété cette même phrase encore et encore, pendant des semaines, avant de se rendre compte que ce n'était pas à eux qu'il devait en vouloir, mais à lui et à lui seul. Parce qu'Aurélien le lui avait dit, non ? S'il partait c'était pour se sauver, lui. Parce qu'il n'arrivait plus à garder la tête hors de l'eau par sa faute. Gringe serra sa main en poing. En quoi c'était de sa faute si Aurélien avait l'impression de se noyer, d'abord ? Ça n'avait aucun sens.

***

Il toqua trois coups à la porte de bois, avant de se dire qu'avec tout ce bruit, ses amis ne l'entendraient pas. Ses amis... Il les avait à peine vu ces derniers mois, entre sa recherche d'appartement et sa motivation à plat. Ceux-ci avaient arrêté de lui courir après pour l'album et à chaque fois, Skread ou Claude lui envoyait un message pour lui dire qu'ils allaient à L'Embuscade avec le reste de la bande. Il n'était venu que de rares fois. Et dans ces moments-là, il parlait à peine avec Aurélien. Ça lui faisait de la peine de se rendre compte à quel point leur relation avait changé avec le départ abrupte du plus jeune. Ou peut-être celle-ci avait déjà commencé à changer bien avant ça, avant qu'il ne s'en rende compte. Il appuya sur la sonnette en voyant que personne ne venait lui ouvrir et moins de trois secondes plus tard, la porte s'ouvrit sur son ami aux cheveux poivre et sel.

« Putain, ma biche ! s'écria l'homme en face de lui. Ça fait un baiiiiiil.

— Salut Deuklo... dit Guillaume en affichant un petit sourire en coin en voyant son ami Claude, déjà bien éméché. On s'est vus la semaine dernière, hein.

— Bah et alors ? Avant, on se voyait tous les deux jours Gringo ! Ça me manque cette époque... lui dit Claude en passant son bras par-dessus ses épaules pour l'entraîner à sa suite. Ça m'étonne que tu sois venu d'ailleurs ce soir. Quelle mouche t'a piqué ? »

Guillaume perdit son sourire en entendant la question de son ami. C'est vrai que lorsqu'Aurélien avait parlé de cette soirée il y a deux semaines, il avait fait comme s'il s'en foutait. Aurélien lui avait demandé s'il pensait qu'il pourrait venir et il avait seulement haussé les épaules, répondant qu'il verrait sur le moment. Son ami avait hoché la tête, semblant fortement déçu par sa réponse et quelques minutes plus tard, ce dernier s'était levé pour partir. À la surprise de ses amis qui étaient en train de revenir du bar et qui avaient tenté de le retenir en vain. Ablaye lui avait demandé s'il s'était passé quelque chose en leur absence et Guillaume avait secoué la tête d'un air exaspéré. Non, il n'avait absolument rien fait.

Fiction OrelxGringe - Épilogue.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant