CHAPITRE 11 (NV)

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Kalie

Même si Jonathan m'avait donné des hauts les cœurs, il avait bien assuré la course. On avait effectué trois tours et Strep n'avait pas eu l'occasion de le dépasser ne serait-ce qu'une seule fois. Une fois le troisième tour fini, on avait changé en toute vitesse de place. Jonathan était reparti se cacher à l'arrière et un homme est venu prendre la voiture pour la remettre dans la salle principale.

À mon arrivée, j'étais extrêmement remontée contre lui. Mais avec cette course, j'avais pu apercevoir que le Jonathan d'avant semblait toujours être là. J'en avais presque oublié que je me trouvais dans son corps. Je trouvais ça presque amusant. Presque.

Cette journée m'avait ouvert les yeux. J'en rigolais peut-être maintenant, mais ça aurait pu très mal finir pour moi. Il était de mon devoir de retrouver ma vie, il fallait qu'on se mette à chercher, à creuser sur cette nuit où tout a dérapé, car au fond de moi, je savais que je n'allais pas tenir.

J'attendais Jonathan, on s'était donné rendez-vous dans un café non loin du bâtiment. Les garçons étaient restés avec Cassidy. Je leur ai donné un prétexte comme quoi j'allais retrouver Victoria au café et qu'on se rejoindrait dans quelques heures.

Une ombre au loin s'avançait et je pus deviner que c'était Jonathan. Je reconnaissais mon corps tout de même.

— Kalie !

— Jonathan, te voilà enfin.

— Bon, on peut dire que tout est bien qui finit bien, ajouta-t-il.

Je restais silencieuse face à son constat, le regard par terre.

— Écoute, je ne sais vraiment pas combien de fois je dois m'excuser, Kalie. Je n'avais pas prévu que ça nous arrive. Qu'est-ce que tu veux que je fasse de plus que ce que j'ai fait ?

Honnêtement ? Je ne savais pas non plus. Tout ce que je ressentais, c'était de la panique et de la peur.

— On doit activer Jonathan. Regarde, ce n'est que le premier jour et j'étais déjà en danger de mort. Oui, c'était drôle cinq minutes, mais là, c'est sérieux, Jonathan. Et si... Et si on restait comme ça à vie ? Et si, je devais encore faire cette course ? On aurait pu nous attraper cette fois. On a eu de la chance.

— Kalie, si je savais ce qu'il se passait, crois-moi, je ferais tout pour retourner à ma vie d'avant, mais il faut que tu comprennes que je suis aussi paumé que toi.

— Très bien, dans ce cas, il faut qu'on cherche ce qu'il s'est passé cette nuit-là, il faut qu'on se documente sur ce qui se passe, qu'on fasse tout notre possible pour nous sortir de ce cauchemar, car il y a une chose que j'ai apprise par cette journée c'est que plus jamais je ne veux vivre ta vie, crachai-je, en cédant à la panique.

Il gloussa amèrement.

— Pourquoi ? Parce que ma mère est une traînée selon toi ?

J'écarquillai les yeux face à sa réponse. Il pensait vraiment que je parlais de ça ?

— Je n'ai jamais dit...

— Mais tu le penses haut et fort, Kalie. Et si, tu me l'as dit. Je m'en souviens.

— Je rêve... c'était sous le coup de la colère, Jonathan ! C'est ta faute si j'ai explosé comme ça. Si tu ne peux pas accepter mes excuses pour ça, pourquoi tu veux que j'accepte les tiennes ?

Il resta silencieux face à ma réponse, son regard perdu dans le vide. Je ne comprenais vraiment pas Jonathan et sincèrement, je ne me comprenais pas non plus. Toute cette journée était juste un cauchemar.

Rends-moi mon corps ! TOME 1 #Wattys2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant