Fiction OrelxGringe - Épilogue.

Épilogue, Partie 8.

1er aout 2018.

Lorsque Guillaume sonna à la porte du petit appartement d'Aurélien, il eut l'impression d'attendre une éternité avant qu'on ne vienne lui ouvrir. La musique résonnait fort contre les murs de l'appart, ainsi que les rires. Finalement, la porte s'ouvrit et Guillaume tomba nez-à-nez avec Aurélien, un grand sourire aux lèvres.

« Griiiinge !! »

Guillaume n'eut pas même le temps de répondre quoique ce soit que le plus jeune le prit dans ses bras.

« Tu m'as manqué... Pourquoi t'es autant en retard ? »

Guillaume posa une main hésitante sur le dos de son ami qui semblait légèrement pompette avant de se reculer, redoutant que la panique d'être aussi proche de lui ne reprenne aussitôt possession de Aurélien, comme la dernière fois qu'ils s'étaient vus.

« Eh Orel... Ça va ? demanda-t-il au plus jeune en posant sa main sur son épaule.

— Oui, lui répondit son ami en acquiesçant avant de se passer une main sue les yeux furtivement. Mais j'ai cru que tu ne viendrais pas...

— Si, si, bien sûr que j'allais venir. J'aurais raté ton anniversaire pour rien au monde, tu le sais, non ? »

Aurélien le regarda un instant d'un air surpris avant de lui offrir un large sourire et de le prendre par la main subitement pour l'entraîner jusqu'à la pièce principale.

***

La vérité était toute autre en réalité. Il avait longuement hésité à venir, se demandant si c'était une bonne idée de se pointer chez Aurélien après ce qu'il y avait fait la dernière fois qu'il s'y était retrouvé avec le plus jeune. Mais finalement, c'était son envie de le revoir qui avait remporté sur son esprit. De plus, depuis la dernière fois, il avait l'impression que quelque chose avait changé en lui. Dans la façon qu'il avait de regarder son ami. Il ne pouvait s'empêcher de ressentir une sorte de tendresse particulière lorsqu'il observait le plus jeune, et ses lèvres s'étiraient alors en un grand sourire. Mais finalement, cette tendresse, ne l'avait-il pas toujours ressenti au fond de lui ? Alors pourquoi s'exprimait-elle autant à présent ? Était-ce parce qu'il n'était pas passé loin de le perdre à jamais ? Guillaume pensait à tout cela en regardant Aurélien danser de manière complètement désinhibée au milieu du salon avec quelque uns de ses amis, un verre de limonade dans la main droite.

Il sursauta légèrement quand Aurélien se tourna vers lui et l'aperçut en train de l'observer. Celui-ci lui offrit un large sourire et s'avança vers lui sans le lâcher des yeux avant de s'affaler à ses côtés sur le canapé. Son ami laissa sa tête reposer contre le dossier du canapé, le souffle court et un large sourire sur les lèvres à son intention, et Guillaume ne put s'empêcher de penser à quel point ses cheveux ressemblaient à une pluie d'étoiles ainsi.

« Tu ne danses pas ? lui demanda Aurélien gentiment.

— Ah... Non... Tu sais bien que je ne suis pas très doué pour ça... répondit Guillaume en se passant une main sur la nuque d'un air embarrassé.

— C'est pas vrai... Mais bon, c'est comme tu veux, dit Aurélien en souriant doucement. Tu bois quoi ?

— Euh... C'est de la limonade...

— De la limonade ? répéta Aurélien avant de froncer les sourcils. Mais pourquoi tu prends pas une bière, comme d'habitude ?

— C'est que... J'ai commencé un stage... expliqua Guillaume d'un air gêné en se passant le verre d'une main à l'autre. J'ai commencé à me rendre compte que... Que je buvais trop... Et que c'est en partie à cause de ça que j'avais tous ces comportements violents... Envers les autres... Et toi...

— Tu vas chez les Alcooliques Anonymes ? demanda Aurélien dans un murmure, afin que personne ne l'entende et Guillaume prit un moment avant de hocher la tête, honteux. Vraiment ?

- Oui, regarde. »

Guillaume souleva la manche de sa veste pour découvrir un petit bracelet tressé de couleur verte et son ami resta silencieux, l'observant sans savoir que dire, avant d'avancer sa main pour toucher délicatement le bracelet.

« Mais... depuis quand, Guillaume ?

— Depuis la dernière fois qu'on s'est vus. C'est trop parti en couilles au studio... Si j'avais été maître de mes moyens, j'aurais pu t'empêcher de finir aussi mal. Mais non, j'ai préféré me bourrer la gueule. Je suis désolé, Orel...

— Hein ? Mais dis pas n'importe quoi, s'exclama Aurélien qui semblait avoir décuvé d'un coup depuis qu'il lui avait annoncé la nouvelle. C'est pas à toi de me gérer, t'as assez de problèmes comme ça sans que les miens viennent s'y ajouter. Je peux m'en prendre qu'à moi-même si j'ai fini aussi mal...

— Alors... Pourquoi t'as fini aussi mal, Orel ? Tu fais attention, d'habitude, non ?À pas mélanger l'alcool et le joint...

— Ben... J'étais juste un peu stressé... A l'idée de te revoir, en fait... Ça faisait longtemps et puis... A chaque fois qu'on s'était vus ces derniers temps, ça ne s'était pas particulièrement bien passé... balbutia Aurélien et Guillaume lui offrit un petit sourire coupable. Mais bon, j'ai 36 ans ! Je suis plus un gamin et si je fais de la merde, c'est entièrement de ma faute ! De toute façon, je ne me souviens plus de rien de cette soirée... »

Guillaume sourit en se rappelant comment Ablaye avait porté Aurélien comme s'il ne pesait pas plus lourd qu'une plume et se dit que malgré tout ce que le principal intéressé pouvait dire de lui, si, il restait un gamin.