Épilogue, Partie 9.

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Septembre 2018.

Guillaume était en train de vérifier les derniers préparatifs pour l'arrivée d'Aurélien quand il entendit trois petits coups contre sa porte d'entrée. Il lui avait envoyé un message plus tôt dans le mois pour l'inviter à venir manger chez lui et, contre toute attente, Aurélien avait accepté. Alors Guillaume s'était mis à paniqué en voyant l'état de son appartement et en se rappelant qu'il ne savait rien cuisiner mis à part les pâtes à la bolognaise. Il savait que Aurélien allait bientôt repartir en tournée et il n'avait pas envie d'encore attendre deux mois avant de le revoir. Il se dirigea vers la porte d'entrée pour aller lui ouvrir, s'arrêta dans le couloir pour se regarder rapidement dans le miroir, et fit une grimace en voyant à quel point il était mal coiffé. Satanés cheveux rebelles. Il finit par ouvrir la porte d'entrée et tomba sur son ami qui lui souriait timidement :

« Salut, Gringe... J'ai ramené une baguette. »

Guillaume lui sourit et se pencha vers lui pour le prendre brièvement dans ses bras. Il sentit le plus jeune se tendre un instant avant de se laisser aller dans l'étreinte. Il se recula et lui fit signe de le suivre dans le salon, où il avait dressé la table.

« Les autres sont pas encore là ? s'étonna Aurélien en entrant dans le salon et Guillaume lui jeta un regard confus.

— Les autres ?

— Ben oui, Claude, Skread, Ablaye... commença à énumérer Aurélien avant de sembler réaliser quelque chose. Oh. Il n'y a que moi... C'est ça ? »

Guillaume se tourna vers la petite table dans un coin de son salon où il avait mis le couvert pour deux.

« Euh... Oui, Orel. J'ai pas invité les autres en fait, dit Guillaume d'un air embarrassé, se demandant tout à coup s'il avait bien fait d'inviter Aurélien seul.

— D-D'accord... balbutia Aurélien pour toute réponse. Je n'avais pas compris... Mais c'est pas grave, ça me fait plaisir d'être là. Tu me fais visiter ? »

Guillaume hocha la tête puis lui prit la baguette des mains pour la poser sur la table avant de lui faire signe de le suivre. Il lui montra rapidement les quelques pièces qui composaient son appartement et vit le regard d'Aurélien s'arrêter sur les cartons éparpillés un peu partout avant que celui-ci ne lui sourit d'un air timide. Il savait bien que son ami se demandait pourquoi il n'avait pas déballé complètement ses cartons depuis le temps qu'il habitait là maintenant. Mais la réponse était toute simple : parce qu'il ne serait jamais chez lui tout à fait quelque part où le plus jeune n'était pas.

***

« Et sinon... Ça se passe bien avec Ahélya ? demanda Guillaume alors qu'il venait de finir son assiette de pâtes, hésitant à se resservir.

— Mmh ? Oui, très bien, lui répondit Aurélien en lui souriant. Mieux que ce que j'aurais imaginé tout d'abord en fait...

— Ouais, mais ça fait quand même sept ans que vous êtes ensemble. Ça commence à faire, là.

— Oui, c'est vrai... Mais vu que... commença Aurélien en semblant chercher ses mots. Vu que je n'ai jamais habité avec quelqu'un d'autre que toi auparavant... Je savais pas vraiment à quoi m'attendre.

— Je suis vraiment désolé, tu sais. Si tout c'est passé ainsi, c'est de ma faute.

— Dis pas ç-

— Orel. »

Guillaume vit son ami baisser les yeux sur son assiette et il sourit tristement.

« C'est de ma faute, je le sais. C'est moi qui t'es poussé à partir. Et je tenais à m'excuser. »

Aurélien ne répondit rien et au bout d'un petit moment, Guillaume le vit relever le visage pour lui jeter un regard intimidé. Ils se regardèrent ainsi un long moment sans rien dire l'un comme l'autre avant que Aurélien ne détourne le regard et ne glisse une mèche derrière son oreille en toussant doucement :

« Est-ce que... On peut aller en studio ? Pour faire Déchiré ?

— Mais... Je croyais que tu voulais pas... Enfin, tu m'as déjà envoyé ta maquette, non ? balbutia Guillaume, surpris de la demande de son ami.

— Oui, mais... Je pense qu'il y aura un meilleur rendu si on est tous les deux dans la même pièce et qu'on enregistre au même moment. Tu ne veux pas ?

— C'est... C'est pas ça...

— C'est trop tard, alors ? dit Aurélien d'un air attristé.

— Non, non, pas du tout. Ce serait avec plaisir, Orel. »

Un grand sourire prit place sur le visage de son ami et Guillaume sentit son cœur se réchauffer à cette vision.

« Je ne veux pas gâcher ton album.

— Tu ne le gâcheras pas, Orel. Bien au contraire.

— Il va être merveilleux, tu vas voir. »

Le sourire confiant que lui adressa son ami lui réchauffa un peu plus le cœur encore et Guillaume lui sourit à son tour. Il posa sa main sur celle de son ami sur la table et la serra brièvement. Celui-ci avait toujours eu une confiance aveugle en lui et il se rendait compte à présent à quel point il avait de la chance d'avoir un ami comme lui dans sa vie.

Fiction OrelxGringe - Épilogue.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant