La cheminée de pierres diffusait une chaleur réconfortante dans la pièce. Un homme, assis sur une chaise à bascule, fumait sa pipe, le regard perdu dans les flammes. De sa main gauche, il triturait un fil décousu de son veston. L'autre homme, à sa gauche, lui-même assis sur un sofa noirs lui tendis une coupelles remplies de biscuits à la cannelles. L'autre refusa poliment. Alors, le jeune homme reposa l'assiette et prit une gorgé de whisky. Puis il contempla fixement le vieillard. Il lui demanda:
"Ernest, que ce passe-t'il?"
Il ne lui répondit d'un geste de main. Puis enchaîna:
"Je ne sais. A vrai dire, je crois avoir peur.
-Peur? Mais de quoi?
-La mort. Je la sens me frôlait, me caressait la joue, s'en que j'en pusse quelque chose. Je quitterait tellement de chose...Et puis, que serait-t'elle sans moi? Elle n'a nul part où aller, personne à qui se confier, elle est trop jeune pour être seule...J'ai peur Marius, très peur.
-Mais de qui parlez vous Ernest?
-Et bien! De Eva! De qui voulez-vous que je parle! Il n'y a qu'elle...
-Eva? Mais qui est-ce?
-Moi."
L'homme se retourna. Devant lui se tenait une jeune fille d'une douzaine d'années, les cheveux noués en un haut chignon, le regard encore vivant, mais le corps marquait par la vie.
A la vue de la jeune fille, Marius se releva, la salua et déclara:
"Et bien! Je ne savais pas que vous aviez une fille Ernest!
-Cela est normal, ce n'ai pas fille. Je l'ai trouvé, seule, abandonnée dans un fossé. Je n'ai jamais eu la connaissance de là d'où elle vient. Elle était nourrissons quand je l'ai sauvée, elle n'a donc aucun souvenirs.
-Oh! Très bien! Et bien enchanté mademoiselle!
-Moi de même, dit-elle si faussement. Ernest, puis-je sortir désormais? J'ai nettoyé la totalité de la cuisine, cuisiner votre pot-au-feu, nettoyer l'étable et sortit les vaches. Sans oublier que la totalité de mes devoirs sont finit.
-Non, tu n'as point fait ta lecture latine, et réciter ta poésie. Je te veux dans le salon, dès que Marius sera partit."
La jeune fille retint ses émotions, mais ne lâcha pas le regards d'Ernest. Elle sentit bouillir en elle la rage et sera si fort ses poings que ses ongles déchirèrent sa peau et firent dégouliner un fin filet de sang. La gorges nouée, elle conserva la tête haute et ne lâcha pas des yeux le regard froid de l'homme. Soudainement, elle se sentie faible, elle eut l'impression que Ernest se levait pour la frapper de nouveau, la sensation que son corps allait de nouveau souffrir, pour peut être la dernière fois, car elle savait, elle savait bien, qu'un jour, elle ne pourrait pas tenir debout sous un énième coup. Un jours, elle succomberait. Mais elle n'avait pas d'autres choix, la vie avait décidé de la casait chez un monstre, et rien ni personne ne pourrait le changer.
Le duel de regard dura de longue minutes, pendant lesquelles le feu semblait accroître toujours plus, au rythme de la haine qui naissait dans le cœur de la jeune fille. De plus, Marius, spectateurs de cette drôle de scène, préféra reculer vers la porte, pour essayer certainement de se persuader qu'il n'avait rien vue. Après tout, son salaire était en jeu, et cette jeune fille n'avait pas l'air surmenée ni maltraitée? A quoi bon s'inquiéter! Il salua, d'un geste de main Ernest et quitta la maison presque en courant et claqua la porte.
Eva, n'avait pas lâcher les yeux de son tuteur. Celui-ci, comprenant que la voie était libre et voulant cesser ce jeu de regards puérile à son goût, se leva et mit son visage bien en face de celui d'Eva. Puis, en pliant légèrement les genoux, lui dit d'un ton calme et impérial:
"Tu sais Eva. Tu perds toujours à ce jeu. Pourquoi? Tu es une perdante Eva. Tu n'es rien, une erreur, un bug dans le système, alors, quand les gens de ma qualité te voient, ils savent. Ils savent comment on traite une simplette, une idiote. Tu n'es rien, Eva. Tu ne le sera jamais. Alors baissent ces yeux, de suite, sinon tu connais le prix, le prix cher, certes, mais le prix."
Eva plongea son regard dans celui d'Ernest. Elle avait peur. Comme à chaque fois. Mais, de quoi au juste? D'avoir mal? Elle avait déjà eu pire. Mais en elle, une autre émotions prenait le dessus sur la peur, la haine. Ses mains tremblaient de rage, le sang vacillait au bouts de ses doigts. Mais si elle baissait les yeux, si elle faisait cette erreur, il aurai tout gagner, et là, alors, elle serai la perdante dont il parlait. elle ne voulait pas perdre, car cette douleurs et plus forte que celle de n'importes quel coup. Alors, elle resta, face à lui. Grande, forte, incassable.
"Dommage, je te croyais plus intelligente que ça tout de même. Peut être, aime tu souffrir Eva? Tu aimes avoir mal? Tu aimes me craindre? Et pourtant c'était si simple..."
Il redressa sa manche et lui planta, rudement mais sûrement un violent coups de poings dans la joue gauche. Eva ne l'avait pas quitter du regard, et pourtant la douleur était si forte qu'elle aurait volontiers pleurait. Mais pas devant lui. Soudain, elle sentie au fond de l'homme de l'angoisse. Non il n'avait pas gagner. Il le savait, et cela l'effrayer terriblement. Voyant bien son désarrois, Eva eu une vague de joie. Elle avait presque gagnait la manche. Alors, elle décida, pour achever le vieillards, de faire la pire chose qui soit. La chose qu'elle n'avait pas fait depuis si longtemps. Elle sourit. D'un sourire haineux, presque effrayant. Du sang dû à la blessure dégoulinait le long de la commissure des lèvres. Elle lui faisait peur, elle le sentait. Cela lui suffit à grandir en elle. Pendant quelques secondes, elle se sentie si forte. Mais l'homme était un monstre, et les monstres n'ont pas peur. Il lui flanqua deux coups de poings dans les deux joues. Puis, un grand coups de pieds dans le ventre. Et un autre dans le nez. Il l'a battu. Violemment. Mais le pire de tout ça, c'est qu'il avait gagner.
Le jour se leva. Une neige épaisse était tombée sur le territoire entier, laissant un tapis blanc masqué la végétation. Pour qui conque, cette neige aurait-était symbole de joie, mais, pour Eva, elle n'était que synonyme d'emprisonnement au près du monstre. Ce dernier avait laissé sur son corps de fâcheuse marques bleutés et ses draps étaient tâchés de sangs séchés. Elle avait pleuré toute la nuit, laissant sous ses yeux de grandes poches violettes qui se confondaient mal avec son coquard. Quand elle se redressa sur son lit, une douleur intense lui crispa le bras. Son poignet était cassé, mais cela n'arrêterait en rien Ernest qui la laisserait travaillé durement. Avec grand courage elle se leva et ouvrit discrètement la porte pour voir l'heure. Il était six heures et quart. Soudain, une idée folle lui vînt. Une idée qu'elle avait toujours repoussée de peur d'être prise la main dans le sac. Mais, cette longue insomnie lui avait laissé le temps de réfléchir. De comprendre à quel point cela devenait vitale. Elle devait fuir. Loin très loin. Persuadé que nulle part ailleurs elle serait plus en sécurité. Alors, elle saisit un petit sac de toile, y enfourna son unique pull et l'édredon fin de son lit. Puis, elle prit une petite boîte d'allumettes, et une boîte en ferraille rouillé avec à l'intérieur, quelques sous récupéré sur la chaussé. Puis, silencieusement, elle descendit les escaliers de bois et se dirigea vers la cuisine. Elle fouilla les placards, et prit du riz, des gâteaux, une petite gourde, un verre (elle pensait qu'un récipient pouvait toujours servir), et un petit couteaux. Puis elle se vêtit de plusieurs couche de pull, ce qui lui brûla la peau à chaque contact avec les hématomes. Puis elle enfila un bonnet, des gants, et la paire de bottes d'Ernest, rembourrée de laine de mouton. Elle se dirigea précipitamment vers la porte, le cœur battant, puis, se retourna, une dernière fois. Devant elle, quelques braises brûlés encore dans la cheminée. Soudain, elle aperçus la petit bouteille de verre à laquelle elle n'avait jamais eu le droit de goûter. Elle s'empressa, de la saisir, l'ouvrir et sentit. C'était très fort. Puis, elle porta le goulot à sa bouche, et avala. La liqueur la fit toussotait. Elle eut l'impression que sa gorge se réchauffa. Cela la réconforta. Elle décida alors d'enfournait la bouteille dans le sac, et, repartit. Lorsqu'elle sortit dehors, un froid glaciale l'attaqua. Un bon mètre de neige était tombé cette nuit là. Elle si enfonça courageusement. La neige jusqu'aux genoux, elle se dirigea vers la grande forêt, que l'on voyait au loin, couverte par la neige. Cette forêt, interdite d'accès depuis son enfance. Cette forêt sombre, que tout villageois redoutés, dans cette forêt, elle en était sûr elle serait en sécurité.
