Au fil des vacances d'été, Stefan vit son père prendre ses affaires et quitter la maison avec sa sœur qui préfère le suivre. Mickaël, quand à lui, profite d'être libre pour lire toujours plus afin de rattraper tout ce qu'il a manqué durant son séjour en hôpital psychiatrique. Quand à Jean, il reste seul en prison, sans aucunes nouvelles de personne, pas même de son soit disant meilleur ami.
-Maman, sourit Stefan en descendant les escaliers, avec mes économies grâce au baby-sitting, je m'étais dit que je pourrais t'inviter au restaurant. Ça pourrait nous, il se stoppe en la voyant devant le miroir de l'entrée, houa maman... Tu es... Très jolie.
-Tu aimes, sourit-elle en se retournant vers lui.
-Oui, elle te va très bien. Pourquoi tu ne l'as jamais mise avant cette robe ?
-Je n'avais plus le temps avec la maison à m'occuper et puis... À qui plaire si ce n'était pas à mon mari ?
Stefan sourit tristement en coin.
-Maintenant que je suis seule et libre mais surtout avec mon grand garçon, je vais en profiter, assure Anna en posant ses mains sur les joues de son fils.
-Tu as mis de la couleurs sur tes paupières, remarque ce dernier, tu es rayonnante...
-Oh... Merci, dit-elle touchée, je suis d'accord pour aller au restaurant. Seulement si c'est moi qui t'invite.
-Ah... Bon, si tu veux. Allons-y alors.
Anna saisit son petit sac blanc en bandoulière qu'elle pose sur son épaule et croise son bras avec celui de son fils. Stefan reste un peu surpris de la beauté de sa mère et ne cesse de la regarder. Elle qui a toujours eu l'air terne et fatiguée jusqu'à maintenant, remet un coup de fraîcheur dans sa jolie robe blanche, son maquillage d'été et ses cheveux qu'elle a soigneusement ondulés.
-Comment est ce que tu te sens en ce moment, maman ?
-Plutôt bien. C'est un peu dure le soir mais... Je vais aller mieux.
-Tu as parlé à Sacha ou papa ?
-J'ai eu ton père au téléphone, oui. La semaine dernière pour demander des nouvelles de ta sœur et il m'a dit qu'elle allait pas trop mal. Un peu seule. Je m'inquiète tout de même.
-Ok, répond simplement le brun.
-Tu as appelé toi ton père ?
-Nan et j'veux pas.
-Se serait bien pourtant Stefan, insiste Anna en s'asseyant sur la terrasse.
-J'en ai pas envie pour l'instant, gronde ce dernier en s'installant en face d'elle.
-Bon, soupire-t-elle, prend ton temps. Tu m'accompagnes à la messe demain j'espère.
-Oui, bien sûr, sourit Stefan.
-Bien.
-Bonjour, est ce que je peux vous proposez un apéritif, sourit un serveur.
-Hum... Eh bien, hésite la brune.
-Je vais prendre un pac à l'eau, répond Stefan.
-Deux, rectifie sa mère.
-C'est noté. Je vous laisse les cartes.
Ils les saisissent.
-Tu serais contente si je deviens serveur maman ?
-Se serait tellement amusant et mignon. Je ne te vois dans rien d'autre.
-C'est vrai, s'étonne agréablement le brun.
-Petit déjà tu adorais servir quand nous étions tous à table avec tes grands parents.
Stefan souffle du nez.
-Je suis allé sur leur tombe mardi.
-Ah oui ?
-Oui et je leur ai apporté des fleurs. On voit de moins en moins la photo de papi tu sais.
-Oui, j'ai vu. Le verre est endommagé et la pluie est rentré dedans, je m'en occupe ne t'en fait pas. Ils vont changé la photo et mon père sera comme neuf, sourit Anna.
-Par contre j'aimerais bien retourner un jour en Bretagne pour aller sur la tombe de mes grands-parents paternels, avoue Stefan.
-On verra ça, ne t'inquiètes pas, assure sa mère en lui prenant la main.
-Dis, quitter Paris pour papa et partir en Bretagne pour lui n'a pas été trop dur. Ce n'est pas bien loin mais quand même. Tu étais proche de mami.
-Un peu mais après tout, c'est la vie, j'ai fondé ma famille moi aussi. Puis nous avons passé de bon repas de famille une fois tous réunis. Tu veux retourner en Bretagne ?
-Je ne pense pas, je me suis fait à Paris maintenant.
-Anna, bonjour, fit une voix derrière Stefan.
-Marc, quelle surprise, dit-elle mal à l'aise en voyant cette magnifique femme à ses côtés et sa fille, comment allez vous ?
Stefan ne prend pas le temps de se tourner. Il préfère les ignorer et regarder la place.
-Plutôt bien. Quelle coïncidence. J'emmène Sacha pour lui changer un peu les idées et lui remonter le moral, sourit-il en frottant l'épaule de sa fille, au faite, Anna voici Priscilla. Et Priscilla voici Anna, mon ex femme.
-Enchantée, sourit la blonde dans un poli sourire.
-De même.
-Alors Stefan, commence nerveusement son père, j'ai essayé de t'avoir au téléphone, tu es occupé ?
-Ouais, c'est ça, j'suis occupé, répond-t-il sèchement toujours dos à lui.
-Je comprend, tu travail... Passe à la maison quand tu veux. Nous pourrions faire une sortie comme aujourd'hui.
-C'est à voir.
Sacha lève les yeux au ciel en pinçant ses lèvres, triste.
-Est ce que tes vacances se passe bien ma chérie, demande Anna.
-Oui. Super. J'aime bien comment tu es aujourd'hui. Tu es joli, sourit timidement la jeune fille.
Marc doit bien se l'avouer, son ex femme est comme au premier jour qu'ils se sont rencontrés, merveilleuse. Et ça, depuis qu'ils ont divorcés.
-Bon eh bien... Bon appétit, conclue l'ancien chef de famille.
-Au revoir, sourit Anna.
Un court silence s'installe entre elle et Stefan. Elle le remarque renfermé et tendu.
-Priscilla, répète amèrement Stefan.
-C'est une jolie femme.
-Comment tu peux dire ça, s'exclame Stefan, elle t'a volé ton mari !
-Ton père ne s'est pas vraiment défendu crois moi, ajoute Anna dans une pointe de rancune, c'est du passé mon chéri. Maintenant je vais rattraper le temps perdu et uniquement m'occuper de moi et mes enfants. Enfin... Si Sacha veut bien venir me voir, soupire-t-elle en se redressant sur son siège.
Stefan baisse tristement la tête.
-Vous avez choisis, revient le serveur en posant les verres devant eux.
-Que dirais-tu d'une pizza aux fromages pour nous deux, propose sa mère.
-Ça me va.
-Pizzas aux fromages, c'est noté, je vous amène ça, sourit-il en reprenant les cartes.
-On va passer un bon après-midi, sourit Anna en prenant les mains de son fils au visage morose.
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Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)
Roman pour AdolescentsTourmenté par ses parents eux-mêmes troublés par leurs maladies respectives, Mickaël ne parvient pas à grandir sainement, bien au contraire. Contraint de faire face à des situations qui n'ont pas lieu d'être en présence d'un adolescent de son âge, i...