Chapitre 1 : avant...

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    Bonjour... Je m'appelle Mary et je suis orpheline... Du moins, c'est ce que je croyais.

   J'ai été élevée par une dame du nom de Gilda, mais nous l'appelions tous "Maman". Tous, ce sont mes petits frères et soeurs. Ce n'est pas ma famille mais... voila quoi.

   Je suis rousse avec de reflets jaunes dans mes cheveux (hyper bizarre ?!), et les yeux verts. J'ai les cheveux longs, vers le bas des omoplates. Le seul problème, c'est que tous les matins, lorsque je me coiffais, j'avais ma frange qui jouais les rebelles. Ça le fait toujours d'ailleurs. Mon caractère : je suis plutôt de genre discrète et pas très sociable, solo quoi.

   Toutes les personnes vivant dans l'orphelinat ont un numéro tatoué sur le cou : le mien est F8163194. Je suis la seule personne ayant une lettre et un numéro aussi long de tout l'orphelinat, d'après ce que j'ai pu observer.

   Notre "orphelinat"se résume à une petite maison avec environ 20 personnes dedans sans compter Maman et les bébés. Lorsque une personne peut aller dans une famille d'accueil, Maman l'envoies en haut de la montagne et lui dit :

- Si tu vois une maison en haut de la montagne, n'y vas surtout pas ! Reste en bas de celle-ci, campes-y une nuit et si tu "survies", tu auras une super famille d'accueil !

- Survivre ?

   Ça, personne n'a eu la réponse. Bien sûr, tout le monde s'est demandé au moins une fois dans sa vie pourquoi on nous faisait faire ça. Maman ne nous a dis qu'une seule chose :

- C'est pour que vous soyez plus autonome.

- Qué ?

   Je ne vois pas en quoi ça nous servirait d'être autonome dans une famille d'accueil, mais bon.

   La vie était bien chez nous. Nous dormions dans deux dortoirs de dix personnes environ, et j'en surveillais un (vu que j'étais la plus grande). L'autre était surveillé par un garçon de dix ans (j'en avais onze) nommé Gordon, un peu fou, mais très drôle. Il me faisait rire et je croyais être amoureuse de lui. C'était un garçon à la peau mate claire et aux yeux bleus, le genre hyper rare.Il avait les cheveux lisses et blonds foncés, un peu dorés, de petits yeux et de grosses lunettes rondes.

   Un jour, alors qu'il faisait la lessive, je me suis mise à l'observer. Ses mains qu'il plongeait dans le panier à linge, brillantes de lessive lorsqu'il les ressortait, l'eau qui coulait le long de ces bras musclés... Je me repris. Pas la peine de fantasmer sur lui, tu n'as que 11 ans, Mary ! Mais je me remis quand même à penser à ses mains puissantes...

   Quand Maman passa à coté de lui pour le gronder (encore une fois), je rêvais, mais soudain, j'eu une révélation. La femme qui ce tenait devant Gordon lui ressemblait étrangement ! Même cheveux, mêmes lunettes, mêmes yeux... Sauf qu'il les avait un peu plus foncés. Et puis les lunettes, c'étaient des vieilles lunettes de Maman, mais quand même ! C'était comme si elle était sa... sa mère ! Un frisson me parcouru.

   Si c'était sa mère, pourquoi n'éprouvait-elle seulement de la colère face à lui ? Pour nous le cacher ? Pourquoi ? Dans quel sens ? Avait-elle un secret ? Tant de questions se bousculaient dans ma tête que j'ai fait ce que je fais souvent quand les petits viennent troubler mon humble silence : je les ai ignorer. Je n'avais pas besoin que des problèmes viennent me couper ma joie de vivre !

   Alors je les ai ignorés.J'en avais assez des petits qui m'appelaient sans cesse, qui n'arrêtaient pas de me demander de jouer avec eux. J'en avait assez du train-train quotidien. J'en avais assez de Maman qui me couvais et me calinais sans cesse, j'étais une fille solitaire, moi. Et j'en avais raz-la-casquette de toutes ces questions qui revenais sans cesse. Sans cesse, sans cesse, sans cesse. J'en avais MARRE !

   Pendant un mois je restai morose. Le seul qui pouvait me consoler, c'était Gordon. Il me serrais dans ses bras quand je pleurais, il me faisais rire avec ses mimiques quand j'avais le blues, et surtout, quand j'étais en colère, je déversais cette colère sur lui, même si je savais qu'il était mon ami. Il jouais alors la tragédie, et, selon les circonstances, il faisais soit le mort (ce qui me plaisais bien (je sais je suis sadique)), soit le triste, ou alors s'engageais une bataille de guillis, où je perdais souvent.

   Il commençait par un air menaçant. En fait, il imitait très bien ma tête. Puis, il se mettait en position et aboyait :

- En garde !

Je me mettais debout et criais :

- À l'attaaaaaaque !

   Alors s'engageait un combat sans merci : il prenait mes pieds, me faisait tomber et se jetait sur moi ; mais je roulais à terre pour l'esquiver, et il s'écrasait sur le sol. Là commençait mon fou rire.     Voyant que j'étais en train de faiblir, il jouait la comédie, faisait rougir sa figure et rentrer sa tête dans ses épaules pour faire comme si il avait la tête plate comme une crêpe. Je me tordais de rire et il se jetait sur moi pour me chatouiller.

   Après cette guerre improvisée, nous nous allongions dans l'herbe pour rire aux éclats.                   Gordon était mon seul ami. Cependant c'était bizarre de nous voir tout les deux. Une jeune fille de 11 ans rire aux éclats avec un garçon de 10 ans dans une plaine, c'était un sacré spectacle. 

   Je ne savais pas que ces rires allaient partir en éclats et disparaîtrent ... pour toujours. 

The Promised Everland [ABANDONNÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant