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Nous sommes sur la route pour aller chez Alice, j'ai la tête appuyée contre la vitre et le regard dans le vide.
Je ne parle pas depuis que nous sommes en voiture, je ne devrais sûrement pas réagir comme ça mais je suis vraiment triste pour Dimanche.
Ce n'est pas le fait qu'elle veuille passer du temps avec sa tante qui m'embête, mais c'est le fait que l'on devait rester à deux et qu'elle ai changé d'avis sans m'en parler.
Je sens plusieurs fois la main d'Alice me caresser la jambe, mais je ne me retourne pas pour autant. Je me contente juste de lui sourire légèrement lorsqu'elle me regarde.

- Qu'est-ce que tu as mon ange? Tu ne me parles pas depuis tout à l'heure et même quand j'essaie d'avoir ton attention tu es ailleurs.

- Ça va, ne t'en fais pas. Je suis juste fatiguée.

- Tu veux vraiment me faire croire que ce n'est que ça?

- Mais c'est le cas!

- Ok.! Prends moi pour une conne surtout!

Elle se ferme complètement et sa conduite devient nerveuse. Elle roule même au dessus des limitations et je n'aime pas vraiment ça.

Lorsque nous arrivons prêt d'un magasin, elle se stationne et sors de la voiture sans me parler ou me regarder. J'ouvre ma porte pour la suivre mais elle me dit qu'elle veut être seule.
Je remonte donc en voiture et attend qu'elle veuille revenir.

Mon téléphone sonne, j'ai un message.

- Quand tu arrêteras de me mentir tu me feras signe. Je ne te demande pourtant pas grand chose. Je vois que quelque chose ne va pas! Alors même si ça doit me blesser parles-moi! Je déteste les mensonges et encore plus si ça vient d'une personne censée être de confiance.

Un « Eh merde! » sort tout seul lorsque je lis la fin du message, je lui réponds sans attendre.

- Reviens s'il te plaît. Je ne veux pas m'expliquer par messages.

Après quelques secondes qui me semblent être une éternité Alice revient extrêmement fermée et visiblement énervée. Elle monte en voiture, s'installe au volant et reprend la route. Vu son silence elle ne compte pas parler et attend que je le fasse.

- Je suis désolée mon amour.

- Désolée de quoi?

Me répond-elle sèchement.

- De ne pas te parler, et de t'avoir dit qu'il n'y a rien alors que c'est faux. Il y a effectivement quelque chose qui me rend triste mais je ne voulais pas t'en parler pour ne pas me disputer avec toi.

- On dirait que c'est raté.

Ma repond elle toujours aussi sèchement.

- Je sais.

Je n'ose plus parler, elle semble trop énervée pour que l'on ai une conversation constructive.
Lorsque nous arrivons devant une maison en bois Alice se gare mais ne descends pas de voiture. Nous restons là quelques minutes puis elle décide de briser ce silence de plomb.

- Tu veux rentrer chez toi?

J'entends sa voix se casser sous l'émotion et vois une larme rouler sur sa joue. Je me redresse et m'approche d'elle pour la prendre dans mes bras.

- Pourquoi tu me demandes ça et pourquoi tu pleures?

- Je sais que ton problème c'est moi, mais je pensais que tu serais assez franche pour me dire les choses clairement. Mais j'ai compris, ne t'en fais pas. Si tu veux j'appelle un taxi.

Elle descends de voiture et décharge nos affaires rapidement puis elle se dirige vers la porte d'entrée.

PDV d'Alice:

J'ouvre la porte et me précipite dans la maison. Je pose les affaires de Jessie dans le couloir et allume la cheminée, en ignorant complètement Jessie. J'ai mal, comment j'ai pu croire que j'avais une chance avec elle, je suis vraiment trop bête.
Alors que j'ai le regard sur les flammes de la cheminée, je sens les mains de Jessie qui est derrière moi, venir se poser sur mes hanches. Je me défait de cette étreinte en enlevant ses mains et me mets de l'autre côté du feu.

-Merde Alice, ne me rejette pas. Pas encore une fois. Je ne comprends pas ta réaction! Ok j'ai menti! Je m'en suis excusée. Je veux te parler mais tu te braques complètement.
Comment veux tu que j'arrive à te dire les choses, si tu pars et si tu me repousses. Reviens s'il te plaît.

- Je t'écoute. Tu n'as pas besoin de me toucher pour parler. C'est quoi ton ou tes excuses pour me quitter? Je ne suis pas assez bien pour toi? Je ne suis pas celle que tu pensais? Tu as rencontré quelqu'un d'autre?

- Attends! Quoi?? Mais je n'ai jamais dit que je voulais te quitter.

Je la fixe les yeux remplis de larmes.

-Tu ne l'as pas dit mais je l'ai bien compris. Je vais trop vite pour toi c'est ça?

Elle s'approche de moi et me regarde longuement dans les yeux.

-Alice, je ne veux pas te quitter. Je suis désolée que tu ai interprété mon silence comme tel. Je vais te dire pourquoi je suis comme ça depuis tout à l'heure.
C'est parce que l'on avait prévu de passer le reste de la semaine à deux, mais tu as proposé à ta tante de manger avec toi Dimanche pour un repas de famille. Je ne t'en veux pas de passer du temps avec Mary, et
je sais que c'est capricieux mais, je pense que tu aurais du m'en parler avant de changer nos plans. Je voulais vraiment rester avec toi jusqu'à la dernière minute.

Elle baisse la tête et sa voix tremble sur sa dernière phrase. Comprenant que nous avons toutes les deux agit pour de mauvaises raisons, je ris nerveusement et m'approche de Jessie pour la prendre dans mes bras.

- Je pense que nous sommes dingues. Tu me fais la tête pour rien et moi je pensais que tu voulais me quitter parce que j'allais trop vite.

je lui prends le visage entre mes mains et la regarde tendrement.

- Jessie, je veux que tu sois là Dimanche, ok on ne sera pas que toutes les deux, mais je voudrais que l'on cuisine à deux et que l'on passe ce repas à trois. Si c'est parce que j'ai employé le terme repas de famille que tu pensais ne pas être conviée je suis désolée. Mais, je n'ai plus que toi et tante Mary. Vous êtes ma seule famille.

Elle m'embrasse comme si sa vie était en jeu et s'accroche à moi fermement. Nous nous séparons par manque d'air mais nous restons accrochées l'une a l'autre.

-Excuse-moi d'avoir agit comme ça. Si je t'avais parlé directement on en serait sûrement pas là.

- C'est pas grave, le principal c'est que les choses soient réglées.

-Tu me fais visiter?

- Avec plaisir.

Je lui prends la main et nous déambulons dans chaque pièces. La maison n'étant pas immense nous en avons vite fait le tour, et nous terminons par la terrasse avec vue sur le lac.

- La vue est magnifique. Je comprends pourquoi tu vis ici. C'est calme, apaisant et ça te ressemble beaucoup.

-C'est encore plus beau avec toi dans le paysage.

Je me blotti dans ses bras et mets ma tête dans son cou y déposer un bisou et profiter de son étreinte.
Je meurs d'envie de lui avouer mes sentiments, mais il est trop tôt pour le faire. Je me contente donc de gestes tendres pour lui exprimer mon amour.

Peut-être qu'un jour je lui dirais.

Nobody's Perfect !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant