Troublantes retrouvailles.

Chapitre 39

Kylie ressortit du dispensaire de Paris, aussi vite qu'elle y était entrée. L'obscurité de la ville l'accueillit. Le froid lui pénétrait jusque dans les os, malgré le manteau de fourrure qu'elle portait. Elle resserra le vêtement autour d'elle et monta dans le taxi qui ne fut pas stationné bien assez loin. À la fermeture de la portière, elle apprécia la douce chaleur qui entra en contact avec sa peau. Elle soupira de bonheur.

Ses iris se dilatèrent d'extase. Le sachet blanc qui se trouvait à ses côtés, attira son attention. Elle le reprit, et le cacha dans la poche interne de son manteau. Le chauffeur mit le contact et l'habitacle se mit en mouvement. Elle apprécia la vue qui s'offrait à elle. À une telle heure, peu de gens déambulaient dans les rues. Elle repensa à sa soirée précédente. La veille, alors qu'elle s'était évanouie après le passage de son ex-amant, elle n'avait recouvert ses esprits que quelques heures plus tard. Après une douche et une longue réflexion, elle en avait conclut que sa santé n'était peut-être pas aussi optimale qu'elle le croyait. Et demander à son garde du corps de l'emmener dans un centre de santé, n'était pas la meilleure solution. Il en informerait son fiancé qui se dépêcherait de la ramener alors qu'elle avait besoin d'intimité, pendant un petit moment encore.

Elle souffla. Malgré la douche qu'elle avait prise, elle n'avait pas totalement recouvert ses esprits, qu'elle s'était précipitée hors de l'hôtel, dans la fraîcheur de la nuit, pour voir un médecin. Elle avait espéré que le toubib comprendrait ses malaises de dernières heures et lui donnerait quelques consignes à suivre. Mais elle s'était bien vite rendue compte que le verdict était définitif. Une larme roula sur sa joue. Elle n'avait plus envie de rien. Sa mine maussade, elle allait encore la traîner pendant quelques jours au moins. Le taxi stationna et Kylie descendit du véhicule. Presque avec précipitation, elle paya le chauffeur et rejoignit sa chambre. Le jour se levait peu à peu.

Elle posa le sachet contenant les drogues, avant de filer prendre une autre douche. Elle y passa le plus de temps possible. Sa sœur allait lui rendre visite dans les heures à venir, et elle devait faire passer ses traits tirés et fatigués sous une épaisse couche de maquillage, afin qu'elle la croie heureuse dans son futur mariage. Elle avait appris sa venue un peu plus tôt, à travers un appel téléphonique de la réception. Une fois habillée d'un simple pantalon tailleur ainsi qu'un t-shirt en dentelle, elle se rendit chez le coiffeur, puis chez la maquilleuse pour se faire la plus belle possible. Une fois sortie, elle leva son poignet pour contempler sa montre. Neuf heures. Il était temps d'aller retrouver sa sœur. Bien vite, elle la repéra dans le restaurant attenant â l'hôtel et la rejoignit.

- Comment vas-tu sœurette?, demanda Kloée après les civilités. Tu es très belle.

- Merci, répondît Kylie bien trop vite à son goût.

Kloée était drôlement à l'heure. Il était clair que sa sœur ignorait tout du vacarme qui régnait dans sa vie. Il était donc normal qu'elle l'a trouve belle ou encore magnifique. Or, elle n'avait qu'une seule envie: partir.

- Qu'est-ce qui t'emmène donc à Paris?, reprit Kylie. Tu as visité cette ville bien trop de fois, non?

Kloée sourit faiblement. Elle n'eut pas le temps de répondre que le serveur se présenta à elles, patientant soigneusement pour savoir ce qu'il devrait rapporter aux deux jeunes femmes. Elle mirent un instant à choisir. Et quand le serveur s'éclipsait, elles se concentrèrent de nouveau sur leur discussion.

- Eh bien, j'aimerais bien te dire que j'en ai marre de cette ville, mais je n'en ai pas vraiment la force.

Kylie l'écoutait d'une oreille distraite. Le bruit de l'environnement l'interpellait fréquemment. Elle avait besoin d'espace, pas de nostalgie. Sa sœur serait bientôt mère et elle avait largement les moyens de voyager où elle désirait si une ville l'ennuyait. Elle n'avait donc pas à la conforter dans une telle perspective.