Hiver de débauche

Silence tombal

Bonjour tour le monde !!! Ce chapitre se fonde sur le thème Vacarme ! J'espère qu'il vous plaira !!!

Des bruits réveillèrent Dimitri en sursaut qui s'était endormi sans le vouloir. Il prit le temps d'analyser la source et la forme de cet écho qui perçait son crâne. Au bout de quelques secondes, il comprit qu'on toquait à la porte de sa chambre. D'une voix rocailleuse, il indiqua à la personne qu'elle pouvait entrer, encore caché à demi sous ses couettes pour éviter tout contact trop violent avec la lumière. La porte s'ouvrit, comme il l'avait pressenti, la personne alluma la : lumière de sa chambre, ce qui le fit grogner tel un ours. La personne se dirigea ses fenêtres et elle les ouvrit en grand pour aérer. Pour éviter davantage de faisceaux lumineux, le jeune bellâtre plongea entièrement sous ses draps tel le vampire qu'il était. Ce qui ne l'empêcha pas de savoir qui était à l'origine de ce remue-ménage. Mais que faisait-elle ici ? Et surtout, pourquoi avait-elle frappé ? D'habitude, quand elle voulait réveiller son fils, elle entrait en trombe sans se préoccuper de ce qu'il pouvait bien faire dans son antre personnel, elle allumait la lumière et elle ouvrait les fenêtres. Mais jamais, au grand jamais, elle ne toquait. Sauf lorsqu'elle avait une annonce grave à lui faire. Il se demandait s'il y avait eu un accident, mais si tel était le cas, elle n'aurait pas pris la peine de patienter autant de temps. C'était étrange et rien n'aidait le jeune homme à éclaircir cette situation atypique qui venait troubler sa routine quotidienne.

Quant à la génitrice de cet être perdu, elle se contenta de s'asseoir sur la chaise du bureau de sa descendance, muette, attendant de s'assurer qu'il était bel et bien réveillé. Elle savait pertinent qu'il n'avait pu s'assoupir de nouveau alors qu'il lui avait dit d'entrer, mais elle savait également qu'il se doutait qu'il devrait accomplir une tâche désagréable. Ce qui n'était qu'à moitié faux. Au bout d'un moment, il osa sortir de son abri improvisé, mais il ne découvrit que ses yeux pour s'assurer que tout allait bien et que le ciel n'allait pas lui tomber sur la tête. Pour se faire, il scruta le faciès de celle qui l'avait interrompu dans son repos dénué de chimères. Il observa chacun de ses traits avant de découvrir également sa bouche pour que les multiples interrogations qui se bousculaient dans son esprit franchissent enfin le seuil de ses lèvres. D'un air pressé, il lui demanda sans une once de tact :

« Qu'est-ce qu'il y a ? Est-ce que quelqu'un est en danger ? Est-ce que père est décédé pendant son sommeil ? Est-ce que....

— Dimitri !

— Quoi ?

— Calme-toi.

— Je suis calme là.

— Mais oui bien sûr, soupira-t-elle. Non, personne n'est en danger, non ton père n'est pas mort et à ton air effaré, tu as oublié quel jour nous sommes.

— Un autre matin baigné par le soleil de décembre ? tenta-t-il.

— Nous sommes le neuf et tu sais ce que ça signifie. ».

À ces simples mots, la mine de son visage s'assombrit et sa mère lui adressa presque des excuses. Elle lui avait rappelé ce qu'il avait réussi à oublier. Sa mémoire avait fait preuve d'efficacité en travaillant à réduire en cendres ce souvenir plein de désagréments et elle venait de tout gâcher. Il l'observa avec dédain, répugnance et colère l'accusant d'avoir réduit à néant tout espoir de passer une journée normale. Elle aurait pu faire semblant de ne pas se souvenir de son existence, c'était ce qu'elle avait fait pendant plusieurs années après cet accident. Elle n'aurait eu aucun problème à le refaire aujourd'hui. Mais non, cela aurait été trop simple. Il fallait forcément qu'il partageât sa souffrance pour une stupidité innommable. Il eut presque envie de s'esquiver et de prétendre des occupations envisagées depuis longtemps. Mais sa génitrice le connaissait et elle asséna la première réplique avant qu'il ne tentât quoique ce soit :