Recueil Speirton "Band of Brothers"

Déshonoré

"On oublie parfois de parler des difficultés rencontrées par les soldats après la fin de la guerre. Je ne parle pas que des hommes touchés par l'obusite ou ceux qui se retrouvent dans l'incapacité de travailler. C'est vrai, après 5 ans d'absence , qui vous dit que votre travail sera toujours disponible ? Que votre patron vous accepterez à votre retour ? Nous nous retrouvons à la porte si nous quittons l'armée c'est tout se que je dis." Ronald avait l'air sûr et certain dans son discours , il tenait son journal avec tellement d'intensité que je me serai demandé si il ne l'aurait pas transpercé par la pression sous ses doigts. Il Jeta le journal sur la table de notre salon , assis sans parcimonie.
"C'est dégueulasse ! Ils sont hypocrite , intolérant, insouciant , ingrat ! Ils sont restés ici alors que nous , nous nous battions dans la boue pendant 5 années et ils osent ... Il s'arrêta quelques instants pour reprendre son calme.
- Ronald , calme toi." Son geste m'a plus que surpris , mon ancien capitaine si calme et froid venait d'exploser de colère devant moi , levé de sa chaise , pointant son index sur le gros titre du journal , rouge de colère , peut être que le Bloody Speirs existait vraiment.
" Me calmer ? Nos soldat autrefois patriotique sont ils devenus des tueurs ... Voudrez vous toujours de votre maris ... Ne faisons pas confiance à ses hommes maintenant dépendant de la violence et des armes ... Exclus de la société , des hommes lobotomisés par l'armée ... Voilà comment nous sommes remercié ! On parle dans notre dos , on nous lance des regards déplacé. La voisine a ramené sa fille à l'intérieur quand tu es sorti prendre le courrier et même ta femme est parti parcequ'elle te disait différent! Comment peut tu être aussi indifférent ?!" C'était difficile à entendre , vraiment , parler de mon divorce comme cela. Ses mots étaient restés en travers de ma gorge.
" Comment puis je ? Je ne savais pas que les avis des autres était important pour toi Ron. Et je ne suis pas indifférent." La tasse chaude sous mes doigts semblait beaucoup trop sensible pour la force sous ma main. Ma mâchoire était serré , j'étais tout aussi en colère que lui mais j'étais tout autant apte à pardonner. Peut être que j'étais naïf.
"Ils n'ont pas connu la guerre , ils ne peuvent pas comprendre. C'est.. 
- Justement Clifford ! Ils ne peuvent pas comprendre , ils ne peuvent pas savoir et ils ne peuvent pas nous blâmer. C'est injuste et tu le sais !
- Et t'énerver aidera en quelque-chose ? Ronald. Toi , moi , et tout les autres nous savons ! Nous savons la vérité ! Alors qu'ils parlent ! C'est leurs erreurs pas la nôtre et malgré cette guerre nous aurons les mains plus propre qu'ils ne les auront jamais !" Cette aura de colère et de tension émanant de l'homme que j'aime n'était pas le bienvenu chez nous. C'était tout , et le meilleur à faire était de lui faire changer les idées et de jeter ce bout de chiffon à la poubelle. Lipton se leva de sa chaise, longeant la table pour prendre l'ancien capitaine dans ses bras. Un geste réconfortant pour les deux , front contre front. La main délicate se mit à aller dans les cheveux du brun au corps svelte , les carressant. C'était sa botte secrète , Ron ne pouvait pas résister à ça ... Lipton non plus.