Le Don Sombre

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Il était neuf heures du matin quand Diane-Tana se réveilla. Malgré la lumière solaire qui envahissait la pièce par la porte-fenêtre de la chambre grande ouverte, la jeune fille était gardée emprisonnée dans ses rêves jusqu'à maintenant. La veille, elle n'avait cessé de travailler, les papiers étalés, le globe poussiéreux, les livres de la bibliothèque de Taj, l'ordinateur portable en simple veille, étaient tous encore présents comme preuve de son labeur. Un moment, quand elle n'en put plus, elle s'effondra naturellement sur son lit double, dans les coussins moelleux et les draps tendres. Ce lit qui n'avait jamais accueilli d'autres personnes que son hôtesse. Diane-Tana, après tout, n'était pas intéressée par ces choses-ci. Elle avait plus important à s'occuper. Elle venait déjà de finir ses études à domicile. N'ayant pu aller à l'école, son tuteur lui prenait des cours privés. Il était attentionné envers elle et son éducation. En huit ans, la jeune fille avait rattrapé l'équivalent d'une scolarité entière. S'ajoutait à cela, ses obligations en dehors des études. Des obligations que sa famille adoptive lui donnait. Du haut de ses seize ans, elle pouvait être assez fière d'elle-même.

Cette jeune fille, aux cheveux noirs ébouriffés du réveil, se frottant les yeux s'appelait Diane-Tana Ordaly. Elle avait l'air de s'être mal réveillée et quelques minutes avant d'essayer de reprendre ses esprits, se calmer et frotter ses yeux, elle haletait. Elle haletait à cause d'un rêve. Un cauchemar. Un qu'elle avait refait plusieurs fois. Quelqu'un était en train de la tuer ou de vouloir la tuer. Assez perturbant de refaire plusieurs fois le même rêve, n'est-ce pas ? Ça faisait à peine une semaine que cela avait commencé. Quatres rêves de la mort en une semaine. Troublant.

Elle avait retiré ses petites mains de son visage, laissant apparaître les marques de ses pattes et les cernes sur son visage. Ses yeux étaient d'un noir de jais si profond qu'on semblerait y sombrer à trop les contempler. Elle passa une main pour dégager la mèche qui passait devant ses yeux et la rangea dans le reste de sa touffe matinale. Elle se leva, regarda autour d'elle puis s'approcha de la terrasse. Elle en avait même oublié de fermer cette baie vitrée.

À présent accoudée contre la table, Diane contemplait le paysage. Depuis toujours, elle avait aimé pratiquer cela. Admirer les beautés que le monde présentait. Voir la vue depuis de hauts endroits ne lui donnait pas de vertiges, au contraire. Elle se sentait plus libre. Elle sentait des ailes pousser sur son dos. Mais n'étant pas Colombus et ne pouvant s'envoler vers ces lieux lointains, elle se contentait de regarder Driturwal. Et de profiter de la brise matinale l'embrassant comme pour lui dire : "Bonjour, bien dormi ?".

Elle ouvrit son téléphone portable, le sortant de sa poche. Un message d'un ami lui proposant de sortir le lendemain pour une soirée. Une soirée ? Alcool ? Jeux ? S'amuser, se détendre, profiter ? se dit-elle. Elle s'empressa d'envoyer une réponse positive et l'ami du nom de Jonathan Gengar en sembla ravi. La soirée serait le lendemain soir, le samedi 25 août 2012, à 18h30, chez un certain Charl. Elle essaya de se rappeler si elle connaissait cette personne. Peut-être s'étaient-ils croisés simplement et elle ne s'en souvenait pas. Elle rentra dans sa chambre, et s'installa à son bureau. Elle tapota du bout de ses fins doigts le touchpad de son ordinateur dont l'écran de veille se changea en interface de mot de passe. Elle rentra le mot de passe, et une fous sa session ouverte, elle remarqua un mail à l'intérieur de sa boite de réception.

" envoyé il y a quatre heures.
Bonjour Diane-Tana,
Je viens de recevoir tes résultats. Tu as presque un sans-faute et cela ne me déplait pas. Je suis fier de tes progrès. Mais il te manque quelques points pour le score parfait que tu étais sensée obtenir. Pour pallier à ce déficit, tu me feras le plaisir d'effectuer une course.
J'attends ta réponse pour t'en dire plus.
Sur ce, bravo pour tes efforts malgré tout
D. Rhésus"

La jeune fille souffla, et se leva de sa chaise pour se diriger vers la salle de bain. Elle enleva ses habits de la veille avec lesquels elle avait dormi, et s'approcha de la douche. Elle resta bien une quinzaine de minute sous l'eau tiède, à repenser à tout. Diane était plutôt soulagée de savoir qu'elle avait satisfait son tuteur. Bien que ce ne fut pas suffisant, la mission qu'il lui accordait n'était qu'une simple course. Cela faisait longtemps d'ailleurs qu'elle n'avait pas eu à faire de missions dans le genre.