Parfois, comme maintenant, je me demande ce qu'il se passerait si... Si la voiture avait un accident. Soit je mourrai, soit je survivrai. Les autoroutes ne pardonnent pas vraiment... Je me souviendrai peut-être de l'odeur des clémentines que ma mère mangeait à ce moment là, de "ce rêve bleu" que la radio diffusait, mais que je couvrais avec "so bad" de Lil mosey, depuis mes écouteurs. Le soleil aveuglant qui transperce les fenêtres. Ma nuque, qui me tiraille jusqu'à l'épaule.
Puis, l'impact. Le camion qui penche trop dans un tournant, sur nous, mon regard vide, qui ne réalise pas encore l'horreur de cet instant. Le bruit, le silence atroce, horrible. Il s'écrase contre le toit, nous nous penchons tous pour tenter de ne pas se faire toucher. Le cri d'un de mes frères, de pure douleur, et mon dos, qui me brûle. J'appelle ma mère, puis mon père, sans plus de réponse. Bloquée. J'appelle les autres, mon plus petit frère me répond avec ses pleurs. Je tends la main vers lui, dans le coffre, essayant en vain de le réconforter. Le sang rend mes mains poisseuse, glissantes. D'où vient-il ? Les pleurs de mon petit frère s'arrêtent. Je suis toute seule maintenant. Je perds de plus en plus de sang, et ma conscience fuit en même temps. J'aurais aimé rester plus longtemps sur terre. Pouvoir regarder encore des films avec ma meilleure amie, manger encore une glace en nous racontant des théories stupides... Câliner mon chat, profiter le soir de sa chaleur. Apprendre plus de choses, lire plus de livres. Devenir encore plus belle, plus confiante. Explorer le monde, rencontrer des milliers de gens. Tomber une deuxième fois amoureuse de ma petite-amie, partager des moments doux et insignifiants avec elle. Si je pouvais rester un peu plus longtemps, pour lui dire que je l'aime... J'aurais voulu me faire pardonner, pour le mal que j'ai causé à certaines personnes. Les voir heureux, débarrassés de la tristesse que je leur ai causé.
Je suis désolée tout le monde.
Vivez, même si c'est atrocement douloureux.
Vous pouvez toujours vous rattraper, l'espoir ne tombe pas du ciel, il faut avoir confiance en lui.
Vous méritez de vivre, qu'importe le crime que vous faites, qu'importe qui vous êtes.
Mais soyez gentils avec les autres, bienveillants. Parfois, on ne sait pas ce qu'ils ont traversé. Apprenez à les connaître avant de poser un jugement, positif ou négatif sur eux.
Transmettez de bonnes valeurs, riez, amusez-vous, pleurez autant que vous en avez besoin.
Cette histoire est comme mille autres que mon inconscient crée, sans que je m'en rende compte. Je ressens la douleur de ces images, je ressens le traumatisme. C'est mon handicap : je suis incapable de me sortir ça de la tête. Je ne peux pas l'arrêter, alors je patiente. J'ai, pour ainsi dire, vécu 100 morts. Il fut un temps, où pour faire cesser cette douleur insupportable, j'étais prête à me tuer. Je me suis distraite avec d'autres choses, j'ai vu quelqu'un pour m'aider à aimer la vie. Ça ne m'a pas aidé, mes parents sont devenus détestables avec moi, j'ai perdu toute confiance en moi, je ne trouve plus ma place. Mais. Je refuse que des gens dont je peux me débarrasser me fassent haïr ma vie. Je vaut mieux que ça. Alors ce lien, me reliant à ma vie, est devenu encore plus précieux. Mes cicatrices montrent que j'ai réussis à m'en sortir, que je ne suis pas encore morte.
Voilà, c'était une partie de mon histoire. Partagez la vôtre avec moi, j'ai envie de vous écouter.
Ne vous haïssez pas, vous êtes trop précieux pour ça.
VOUS LISEZ
parfois
RandomJuste des pensées aléatoires, comme ta playlist, quand t'en a marre de la routine.