8h00, devant une des boulangeries de Paris:
— P'pa ? Je peux enlever ma cagoule ? C'est qu'il fait chaud là-dessous !
— Chut fiston, une fois à l'intérieur, tu pourras la fourrer dans ton sac.
— Et ça gratte en plus !
— Cesse de te plaindre ! Allez, compte jusqu'à dix, et ensuite on y va ! O.K. ? 1, 2, 3, ...
— Euh, P'pa ? Y a quoi après trois ?
— Mais c'est pas possible ! Enfin, Jimmy. Laisse tomber. À l'attaque !
Le père, bientôt suivi de son fils, entra en trombe dans la boulangerie et dégaina un pistolet. Environ huit personnes patientaient devant un étalage garni de nombreuses pâtisseries et de sandwichs.
— Haut les mains ou je tire ! lança le paternel, pistolet au niveau de la poitrine.
— C'est un hold-up ? demanda la caissière, visiblement anxieuse.
Jimmy déboula de derrière son père et dégaina un pistolet factice. Mais, pris dans son élan, il appuya sur la détente. Aussitôt, un petit drapeau décoré de l'interjection "PAN !" jaillit du canon en plastique.
— Ah, non. Vous êtes des amateurs, reprit la boulangère tout en rendant la monnaie à une cliente.
— Fermez-la ! Et baissez les volets ! répliqua le père.
— Y a pas de volets.
— Ah, non ? Il n'y a pas de volets ?
— P'pa ? C'était pas prévu dans le plan, ça ! Et tu pourrais te dépêcher ? C'est que j'ai école dans dix minutes, moi.
— Tais-toi Jimmy ! gronda son père, puis, se retournant vers la vendeuse. Vous êtes vraiment sûre qu'il n'y en a pas ? C'est que, comprenez, c'est plutôt embêtant pour la suite.
— Certaine, acquiesça-t-elle.
— On fait quoi, papa ?
— Deux minutes, je réfléchis.
— Voyons monsieur, un bon voleur a toujours un deuxième plan, sinon on ne peut pas vous prendre au sérieux, dit l'un des clients.
— Ah, bon, zut, je vais trouver quelque chose, merci.
Il pointa de l'index les personnes qui formaient une queue devant les pâtisseries.
— Vous, vous ferez les volets !
— Bien joué, papa !
— Tu vois Jimmy, règle numéro une du parfait voleur, toujours avoir un plan de secours en toutes circonstances ! Allez, devant les fenêtres, et verouillez moi ces portes !
Les clients s'éxécutèrent avec un mélange d'amusement et d'anxiété. Puis, la boulangère prit la direction de la caisse et pianota le code sur un clavier. Des liasses de billets impeccablement triées et des pièces jaunes apparurent sous les yeux des deux voleurs. La boulangère sortit alors un sac en papier orné d'un dessin représentant un croissant et fourra le butin à l'intérieur.
— Qu'est-ce que vous fichez ? s'étonna le paternel de Jimmy.
— Ben, je vous donne votre argent.
— Notre argent ? Mais réfléchissez deux minutes ! Si nous voulions de l'argent, on aurait pillé les Galeries Lafaillette ! Or, que je sache, nous sommes dans une boulangerie ! C'est donc logique que nous souhaitons vos gourmandises, pas votre fric !
— Ah, d'accord, répondit la boulangère en se tournant vers les clients. Complètement timbrés, ces deux-là !
Elle saisit une pince et une boîte à gâteaux et se tourna vers l'étalage.
VOUS LISEZ
Le braquage
Short StoryAvant de commencer cette histoire, merci de répondre d'abord à ce court questionnaire: 1)Aimez-vous lire?📚 2)Aimez-vous les histoires courtes? 3)Aimez-vous les pâtisseries?🍰 4)Si réponse positive à la question 3, quelle est votre pâtisserie favori...