➵ Chapitre 68

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— Alors, j'ai fait un bon cadavre ? demanda Ludovic, dès la seconde où j'avais rendu le micro à Marine

— Plutôt, oui, acquiesçai-je en riant

— Toi, par contre... Tu m'as fait manger tes cheveux, à la fin, grimaça-t-il

  J'éclatai de rire. Ça ne vaudrait pas la fois, où en répétition, j'avais involontairement effleuré ses lèvres avec mes doigts couverts de faux sang.

— Désolée...

   Je sortis de mon sac ma chemise blanche tachée de faux sang et mon jean noir, puis passai successivement la tête dans la salle de la chorale et celle des danseurs. Mais où était donc passée Alice ?

— Tu cherches quelque chose ? questionna Ludovic, perplexe

Il avait déboutonné sa chemise pour enfiler l'autre et s'était stoppé dans son action.

— Euh oui, Alice...

Comme il avait l'air désorienté, j'ajoutai :

— J'ai besoin d'elle pour ouvrir la tirette de ma robe, elle se coince toujours quand j'essaie de le faire moi-même.

— Ah, d'accord ! Eh bien, si ça ne te dérange pas et si tu as juste besoin d'aide pour ta fermeture éclair, je peux le faire ! Baisser une tirette, c'est dans mes cordes ! affirma-t-il en souriant

— Dans ce cas..., répondis-je en me retournant

   Je sentis son souffle dans mon cou, frissonnai, me mordis la lèvre et moins d'une seconde plus tard, c'était terminé.

— Merci ! dis-je en me retournant

Je remarquai que ses joues avaient rosi et masquai mon trouble par un sourire amical.

— Ravi d'avoir pu t'aider, déclara-t-il en se reculant, ses yeux bruns plongés dans les miens

   Sentant que le moment s'éternisait, je m'éclipsai en précisant que j'allais me changer. Empêchant mon cerveau de tourner à deux milles kilomètres heures autour de Luke et de ce qui venait de se passer, je ressortis des toilettes avec mon jean noir et ma chemise sanguinolente.

   Solange, Alice et Judickaël avaient réapparu, et toutes deux étaient en train de dessiner des blessures sur les visages de Ludovic et Judickaël. J'entrepris de retirer les épingles et les fleurs qui maintenaient mes cheveux. Une fois cela fait, je mis le chapeau noir venant conclure la tenue.

— Allez viens, Emmy ! A toi ! m'appela Alice

   J'obtempérai et laissai ma meilleure amie me balafrer le visage à coups d'eye-liner noir et blanc et de faux sang.

— Et voilà ! On dirait le capitaine Albator ! Je suis fière de moi ! se congratula ma meilleure amie en me contemplant

— Wow ! Bien joué, Alice ! s'extasia Solange

— Photo ? proposa Judickaël

— Je la prends ! répondit immédiatement Solange en sortant son téléphone de la poche

   Quelques secondes plus tard, j'étais entre Alice et Judickaël et Solange prenait un selfie de nous cinq. Puis, Lucie, Massilia, Théo et Quentin nous rejoignirent et Ludovic, Judickaël et moi les suivirent jusqu'à la scène.

Cette fois, je ne ressentais pas d'appréhension, seulement de l'excitation. Lucie prit la main de Ludovic et celle de Judickaël.

— Tiens, tiens, tu n'as pas l'air de vouloir rendre ton repas, cette fois, commenta Ludovic en me tendant son autre main

Tout pour la musique (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant