Laïra, la fille du Temps

Chapitre 27

(NDA : Bon, je pense que le personnage surprise de la dernière fois n'est plus trop un mystère au vu du média)

Après avoir traversé le portail et rejoins mes compagnons, je pu constater que le paysage avait changé du tout au tout. Les plaines d'herbes vertes avaient laissées la place à d'immenses forêts qui s'étendaient sur des kilomètres à la ronde ; le plateau sur lequel nous nous trouvions il y a quelques instants avait disparu, nous laissant admirer les nombreuses montagnes sur lesquelles nous nous trouvions ; l'écho de la mer, dont on entendait auparavant la reflux des vagues sur la falaise en contre-bas, avait été remplacée par l'écoulement de ruisseaux et de rivières plus loin. Une légère brise soufflait dans notre direction, apportant un agréable air chaud. Alors, c'était cela, Vanaheim. Une planète d'écolo, et se rapprochant le plus de la définition d'un havre de paix, si il fallait la définir d'un premier abord.

Je rejoignis Morgad et Terrence à quelques dizaines de mètres devant moi, suivant Thor qui avait déjà commencé à descendre la côte sur laquelle nous étions. Je sentis Loki faire de même derrière moi après avoir refermer le portail. Décidant de ne pas poser de questions sur la direction que nous prenions à la vue de l'air béat du Dieu du Tonnerre, je m'approchais de mes amis, mettant le bras pendant de Terrence sur mes épaules, aidant Morgad à le soutenir. Je n'y connaissais rien en matière de maladie elfique, mais il me semblait évident qu'il s'était passé quelque chose lors de notre "séjour" sur Jotunheim. Ils avaient été torturés sous mes yeux quand le "Maî...", non, quand celui que je ne pourrais jamais considérer comme mon frère m'avait forcée à lui donner mes pouvoirs. J'avais espéré qu'il ne leur arriverait rien de plus, mais il devenait évident que mes craintes se confirmaient. Sinon, comment expliquer les bandages qui le recouvraient quand j'avais pu lui reparler, lorsqu'il était sortit de son coma ?

Un profond sentiment de culpabilité m'envahit alors. Encore une chose que je n'avais pas pu éviter. Mais pourquoi avait-il subi ça ? N'avait-il as eu ce qu'il voulait, à savoir, mes pouvoirs ? Qu'aurait-il voulu de plus que Terrence pouvait lui offrir ?

La réponse vint d'elle-même. Quelle chose mon ami pouvait-il avoir qui aurait pu pousser mon... frère... à le torturer ? D'évidence, une chose qui lui permettrait d'accroître sa puissance pour nous vaincre, puis pour prendre ma place. Une information précieuse qui semblait être gardée secrète depuis longtemps, et qui menait à une chose que je devais trouver et affronter. Les Épreuves. Et, à moins qu'on ne me cachait d'autres choses de la même importance, ça ne pouvait être que cela.

Maintenant, il ne restait plus qu'à savoir si, oui ou non, Terrence avait parlé. Et, sincèrement, si la réponse était oui, je savais que jamais ne pourrais lui en vouloir. Parce que j'ai moi-même cédé. Et parce que, pour qu'il soit encore mal en point après plusieurs semaines, ce qu'il avait dû subir devait dépasser de loin ce que j'avais connu.

En lui jetant un regard, je sentis qu'il avait compris que j'avais compris, et, alors qu'il s'apprêtait à baisser les yeux, je lui lançai un sourire, ce qui fit naître dans le fond de ses pupilles une lueur d'incompréhension. Et, même si aucun de nous ne prononçait un mot, je lui fis comprendre que je ne lui en voulais pas. Notre amitié ne pourrait être entravée par ce que nous avions subi, en aucun cas.

Notre marche se poursuivit donc ainsi dans le silence, suivant simplement Thor, dont le sourire ne faisait que s'étirer au fil des minutes. Je me demandais bien ce que nous allions découvrir qui puisse le mettre dans cet état...

Alors que nous marchions toujours, je sentis une chose invisible me traverser tout le corps, comme un liquide froid et visqueux, qui me donna un haut-le-cœur. La pression que la chose me procurait était tellement forte que j'eus l'impression d'avoir été mise à nue dans de l'eau à des centaines de mètres de la surface, sous une pression atroce, comme si j'étais sans défense dans un monde hostile. Ce qui était plus ou moins le cas. Je jetai un œil à mes amis, m'apercevant que Morgad était dans la même situation que moi, et que Terrence, lui, avait perdu connaissance, puis à Loki, derrière nous, qui, à ma grande surprise, avait repris son apparence Jotun, et qui ne semblait pas à son aise lui non plus. J'ignore pourquoi, mais il me fallu quelques instants pour lui demander ce qu'il se passait après m'être rendue compte que je le fixais.