Chapitre 2

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J'avance entre les sinistres murs de cette hôpital aux carrelages de briques vertes pour le bas et blanches pour l'autre moitié en hauteur. L'endroit est si froid que je me demande comment des personnes peuvent y passer des années entières enfermés. Il n'y a pas de lumières, pas de fenêtres et pas de portes... J'ai la sensation d'être prise au piège, une terrible sensation ! Mais je ne dois pas faire marche arrière. Je ne peux pas... L'infirmière vêtu de blanc, aussi pâle que celui des murs, avances à grandes enjambées devant moi, le bruit horrible de ses talons qui claquent sur le sol me donne froid dans le dos. Celle-ci me guide vers la salle de vie, enfin la salle ou tous les patients se regardent dans le blanc des yeux en attendant la vie, attendant la liberté et attendant la mort... Je me demande vraiment si venir ici en tant que bénévole était une bonne solution. Les patients d'un hôpital psychiatrique n'ont absolument rien à voir avec les personnes présentent dans un hôpital classique. Mais je me devait de tester l'aventure, enfin si je peux qualifier une telle expérience d'être une aventure. Je ne peux plus faire marche arrière maintenant, je me trouve à présent devant les portes à double battants de la salle de vie.

La femme pousse l'une des portes devant moi, et d'un simple geste du bras me laisse ouvrir la marche... J'avance et tout à coup, tous les regards se tournent aussitôt sur moi, toutes les personnes présente viennent de cesser leurs activités pour me dévisager. Je sens leur regard jugeur et remplis de mauvaises intentions. Mes pas se dérobent sous moi, je ne parvient plus à avancer, je crois que je suis paralysée par la peur...

— Mademoiselle Johnson... M'interpelle l'infirmière.

— Oui ?! Réponds-je comme si j'étais soudainement tirée hors de mes pensées.

— Je souhaite vous laisser un moment avec nos patients, afin de voir comment vous vous débrouillez dans un cadre de désorientation. Êtes-vous donc d'accord pour que je vous laisse seule un instant ? Je reste juste au fond de la pièce je vous rassure.

— Euh... Oui il n'y a pas de problème, enfin je pense.

— Très bien, je vous laisse.

Pourquoi me laisser ainsi seule face à des individus qui ne comprennent pas la réalité de la vie, la réalité des choses, enfin de ce que je crois... Peut-être est-ce juger trop vite mes semblables, mais à les regarder, il n'ont absolument rien de similaire à moi... Tandis que tous commence à reprendre leurs activités qu'ils avaient cessé à l'instant où je suis entrée dans la pièce, mon regard se fige sur l'un des patients...

De grandes tables blanches, voici ce qui meuble la grande salle, hormis les chaises aussi blanche les unes que les autres, il n'y a rien, carrelages, murs et plafond blancs, pas étonnant qu'ils aient tous des têtes de zombies, ils ne voient aucunes couleurs, cela doit-être d'un déprimant, mais sans doute ont-ils appris à s'habituer... En tout cas, moi je ne m'y serai jamais fait.

J'ai beau ne pas voir l'infirmière adossée contre le mur derrière moi, je sens son regard jugeur me dévisager, et cela remplie mon corps d'un sentiment de malaise, un terrible sentiment qui me fait perdre tout mes moyens. Mais pourquoi je n'arrive pas à bouger, sans doute le stress... Il y a en revanche quelque chose qui me fait oublier ce sentiment de malaise, c'est un patient, un jeune homme, il ne semble pas plus âgé que moi, enfin d'environ deux ou trois ans...

Il est assis dans un fauteuil roulant, devant une fenêtre, son regard semble figé sur le paysage et sur le temps sombre qu'il y a aujourd'hui... Quand soudainement mais pensées sont stoppées par un bruit strident. Je regardes autour de moi pour trouver la provenance de ces bips incessant, et me rends compte qu'il s'agit d'une horloge dans le coin de la pièce, qui sonne 8h00...

Forbidden LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant