Conseils de lecture [Terminé]

#3 Qui es-tu, Alaska ?

3 décembre, un livre d'un auteur qui n'est trop connu que pour une seule oeuvre à mon goût...:

Titre : Qui es-tu, Alaska ?

Titre original : Looking for Alaska

Auteur : John Green

Résumé : La vie de Miles Halter n'a été jusqu'à maintenant qu'une sorte de non-événement. Décidé à vivre enfin, il quitte le cocon familial pour partir dans un pensionnat loin de chez lui. Ce sera le lieu de tous les possibles. Et de toutes les premières fois. C'est là aussi qu'il rencontre Alaska. La troublante, l'insaisissable et insoumise, drôle, intelligente et follement sexy, Alaska Young.

Statut : One-shot

Citation : « J'ai donc décidé de fumer.
Voilà ce que je me suis dit : "La fumée fera fuir les moustiques." Et, jusqu'à un certain point, ce fut vrai. Cependant, je mentirais si je prétendais que je suis devenu fumeur dans le seul but de repousser des insectes. Je le suis devenu parce que : 1) j'étais tout seul sur une balancelle, 2) j'avais des cigarettes et 3) j'ai pensé que si tous les autres arrivaient à fumer sans tousser, je le pouvais aussi. Bref, je n'avais pas de raison valable. Alors, oui, disons que 4) c'était à cause des moustiques. »

J'ai beaucoup hésité dans le choix de citation à vous proposer. Mais j'ai fini par définir celle-ci : je la trouve remplie de l'humour de John Green, dont je vous parlerai plus tard. Je pense que ça résume bien ce que j'essaie de vous exposer.

Contexte de lecture : J'ai lu ce livre cet été, donc du haut de mes 22 ans. Je l'ai lu alors que j'étais partie en vacances. Pour tout vous expliquer, je me fais toujours un stock de livre avant de partir en vacances, parce qu'en quinze jours de vacances (et j'entends par « vacances », « pas dans mon pays et sans internet »), je peux éliminer douze livres de ma pile à lire, peu importe leur taille. Donc, je pioche dans les livres qu'il me reste à lire dans ma bibliothèque, mais je m'autorise aussi à acheter des livres. Il faisait partie de ceux-ci. Je l'ai choisi grâce à l'auteur, parce que j'avais déjà lu deux de ces romans avant celui-ci, et que, ce troisième compris, il ne m'a pas encore déçue.

Ce qui est important à préciser, je pense, pour ce contexte, bien plus que mes vacances dont tout le monde se bat les cupcakes, c'est le fait que je venais de finir mes études, alors que le personnage principal, lui, les commence. Je vous en parlerai après.

Concrètement, ça raconte quoi ? C'est l'histoire d'un adolescent qui fait son entrée à la fac. C'est aussi un jeune homme qui n'a jamais voyagé et qui décide de loger sur le campus, loin de sa famille. C'est la découverte d'un nouveau mode de vie, mais aussi une découverte de soi et des autres. C'est un processus qui vise à faire comprendre qu'on ne peut pas toujours avoir des réponses, que ce soit vis-à-vis du comportement des autres ou même vis-à-vis de son propre comportement. Ça raconte la vie : on n'a pas toujours des réponses pour tout, mais il faut faire avec et avancer.

Pourquoi je vous le conseille ? Déjà, parce que c'est John Green. À ce stade-ci, vous avez tous entendu parler de Nos Étoiles Contraires, et c'est pour cette raison que ce n'est pas celui-là que je vous présente. Si vous avez lu le livre, vous avez déjà constaté la subtilité et l'authenticité avec laquelle cet auteur écrit. Il fait passer des messages forts sans insister dessus tout au long de son histoire. Il décrit les choses sans détour, sans essayer d'atténuer ou de cacher les choses moins jolies. Ils les développent telles qu'elles sont. C'est d'ailleurs la même chose avec les personnages. Il n'essaie pas d'embellir leur personnalité. Il ne cache pas leurs défauts, il insiste même dessus pour qu'ils ne paraissent pas parfaits, et ça les rend plus réels, plus accessibles. Et ça nous déculpabilise peut-être même d'avoir nous-mêmes des défauts.

Ce livre est rempli d'un humour singulier (propre à John Green, si vous voulez mon avis), et c'est ce qui le rend si spécial. Cet humour engendre des situations particulières, des personnages uniques, une histoire dans laquelle on peut se retrouver. Il n'y a d'ailleurs pas que l'humour, qui est singulier, c'est tellement un tout. Même les moments désagréables sont remplis d'un petit quelque chose qui rend la plume de cet auteur tout à fait splendide.

On peut tous s'identifier à ce nouveau mode de vie, au fait de se trouver de nouveaux amis, d'apprendre à connaître de nouvelles personnes, des bonnes et des mauvaises, les accepter tels qu'ils sont, avec leurs défauts, leurs qualités, leurs crises de nerfs et leurs crises d'hystérie. On peut aussi imaginer ce que c'est que de subir de nouvelles expériences, d'être influencé par certains – qu'ils soient nos amis ou non, d'ailleurs – et aussi à quel point il est difficile de changer, notamment au niveau de nos habitudes.

Enfin, une des choses pour lesquelles j'ai trouvé ce livre fantastique, c'est l'improbabilité de certains événements pourtant si banals. C'est aussi le fait qu'on n'a pas toujours des réponses. On ne peut pas tout expliquer, et c'est comme ça. Parfois, on ne peut rien y faire, parce que c'est la vie et qu'elle refuse de nous apporter les réponses qu'on recherche. J'ai trouvé que ce message passait particulièrement bien, et que c'était important de le rappeler. Quelques fois, on ne peut pas tout résoudre et tout comprendre.

Je vous parlais des études. Ce livre m'a beaucoup touchée parce que je venais de les terminer, alors que le personnage principal, lui, les commence. Ça m'a ramenée cinq ans en arrière, lorsque je suis entrée à l'université. Je me suis demandé si j'étais comme lui, un peu influençable, rebelle et à me chercher. J'étais définitivement un peu perdue, comme lui. En perte de repère, comme lui aussi. Je me cherchais complètement, vu que j'ai bifurqué à plusieurs reprises, dans mes études. Mais j'ai de beaux souvenirs, de cette première année à l'université, alors il m'a plongée dans une douce nostalgie.

Pourtant, j'ai aussi pu me retrouver dans ce personnage dans ma situation actuelle : moi aussi, je découvre un nouveau mode de vie – pas du début, mais bien de la fin des études. Donc, je pense que ça m'a touchée aussi à ce niveau-là.