Texte 3

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Qu'est-ce que j'aime être ici !Ces arbres qui bougent peu et que je connais depuis toujours me rassurent. Cette abondance de verdure et cette eau, juste ce qu'il en faut, m'apaisent.Je suis chez moi ici. Je suis né et j'ai grandis dans cette forêt. J'en connais chaque recoin par cœur.Je contemple ces bouleaux et ces chênes, enlacés par du lierres, qui abritent animaux et végétaux du soleil. Au loin derrière, la forêt monte et ces arbres sont alors des pins cohabitant avec des fougères. Il y en a de moins en moins au profit de l'herbe et des rayons chaud du soleil.Devant moi, le monticule d'une taupinière est entouré de feuilles mortes de mille couleurs chaudes qui vont nourrir le sol. Des ronces forment de bonnes cachettes çà et là. Quelques buissons donneront de goûteux fruits lors de la longue période de grand soleil.Ici, chaque chose, chaque être est à sa place. Le temps s'écoule lentement. Le calme n'est interrompu que par les chants gais des oiseaux vivant en ce lieu. Avec tous ceux que je connais, nous vivons dans cette plénitude commune. On ne se soucis pas du futur ; on dort, on mange, on joue.Et c'est ça être vivant !

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Qu'est-ce que j'aime être ici !Non pas que j'apprécie cet endroit. Ces foutus arbres me gâchent la vue. Ces maudites plantes m'empêchent de bouger comme je le voudrais. Sans compter mes pieds trempés à cause de toute cette flotte ! Puis les piaillements de ces bons à rien de piafs m'exaspèrent.Cette forêt est une plaie mais c'est là que se trouve mon gibier. Sauf que ces idiots se cachent dans des trous, des buissons ou des ronces qui lacèrent mes habits.Seulement ces désagréments ne sauraient gâcher le plaisir que j'éprouve à être ici. Ce sentiment de puissance que j'ai à être plus fort que ces êtres inférieurs et inutiles. J'exerce un grand art, un noble sport !Et qui règne en maître sur cette forêt ? Pas la nature, moi !Voir mon intelligence surpasser leurs bas instincts, voir leur agonie et rapporter un trophée, c'est tellement enivrant.Il y a justement un lapin en face de moi. Il ne m'a pas remarqué, comme s'il était plongé dans ses pensées. Sauf qu'il ne peut pas penser, il est bien trop bête ! Sa vie m'appartient maintenant.Je vise et tire.PAN

Cinq courts écritsWhere stories live. Discover now