Texte 5 - Fin

2 0 0
                                    


-Espèce d'ingrat ! Comment oses-tu te retourner contre moi ?


Pour mon prochain film, j'avais besoin de créer un monstre terrifiant. Je me suis donc inspiré de la plus horrible des créature que je connaissais : moi.
Tapant aisément les touches de mon ordinateur, j'ai décrit sa personnalité et so conduite. Seulement, il me manquait le plus important : son apparence.Je me levai de cette chaise inconfortable pour me glisser en face de l'unique miroir de ce studio miteux où je vivais misérablement comme le rat que j'étais.C'est tout ce que je méritais.J'y retirai le chiffon que j'y avais mis et je regardai intensément mon visage balafré. J'y analysai mes traits tirés, mes yeux cernés et ces rides de pauvre vieux frustré.« Moche et méchant », ça me décrivait si bien. Et soudain, comme dans un mauvais film que j'aurais pu écrire, le monstre qui commençait à prendre forme dans mon esprit apparut. Il était repoussant et terrifiant. De la bave coulait des dizaines de fentes lui servant de bouche et trouant tout son corps. Ce corps imposant semblait être fait de cafards grouillants noirs comme du pétrole. Cette chose avançait lentement dans ma direction. Sa posture trahissait son hostilité.


-Espèce d'ingrat ! Comment oses-tu te retourner contre moi ?
Il ne répondit pas.
-Ne m'approche pas !
-Impossible.
Sa voix était rauque et laide.
-Va-t'en !
-Impossible.
-Que me veux-tu ?
-T'engloutir.
J'atteignis mon bureau et ne pouvais plus reculer. Ma porte d'entrée était à mon opposé. J'étais coincé.-Pourquoi ?Ma voix tremblait. Je voulais pleurer. Et ce monstre qui approchait toujours !
-Qui es-tu ?
-Tu le sais.
-Non !
Il m'avala.

Tout était si noir. Il avait raison.Je sais qui il est. Il est moi. J'ai peur de moi. Je suis un horrible monstre. Ces cicatrices le prouvent. Elles se souviennent de toutes les choses horribles que j'ai faites. Mes yeux savent ce que j'ai vu. Ils connaissent les répercutions de mes actes. Ils connaissent la peur car ils l'ont vu dans le regard des autres.Je le mérite. Je mérite d'être haï et de disparaître.

Cinq courts écritsWhere stories live. Discover now