DEUX

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~ First you gonna say you ain't runnin' game, thinkin' I'm believing every word
Call me beautiful, so original, telling me I'm not like other girls ~

*Info importante en gras en fin de chapitre

Chapitre deux: "Une raison de l'aimer"


Novembre 2016

Pour la deuxième fois en moins d'une semaine, Maëva me fit entrer dans la bibliothèque universitaire. Après près de cinq mois à l'université, je n'avais pas encore vu la nécessité d'y aller. Je ne dis pas qu'elle n'était pas utile, je n'étais juste pas une étudiante modèle à mon plus grand damne. Pour ma gouverne, je pensais vraiment que j'en serais une. Je n'avais pas décidé de partir à des kilomètres de la maison pour échouer mes études. Sans parler du fait que je n'avais pas choisi la filière avec la meilleure place sur le marché du travail. Bref, un seul problème à  la fois. A cet instant, mon plus grand problème c'était les examens qui ne commençaient  pas avant trois jours et pour lesquelles j'étais loin d'être  prête.

Maëva, une fille que j'avais j'avais rencontrée dès la première semaine des cours, m'avait invitée à aller travailler à la BU avec elle. J'avais eu du mal à refuser, même si l'idée ne me tentait pas du tout.

-Il est bientôt midi. Je lui souffle dès que les deux aiguilles se trouvèrent sur le douze.

Croyez-moi, je la surveillais ma vieille montre Pokémon – cadeau de Quentin. Nous étions là depuis au moins trois heures. Au début, tout allait bien puisque nous étions avec d'autres filles de la promo. Je ne les connaissais pas  vraiment puisqu'elles étaient des amies de Maëva. Enfin, Marie-Danielle, une mauricienne aussi grande que belle à la peau foncée dont les cheveux étaient coiffés en de longues tresses bleues et noires, était une connaissance du lycée. S'étant toutes deux retrouvées dans la même promo, elles avaient commencé à se fréquenter occasionnellement. Puis il y avait Atika, une mahoraise à l'apparence plutôt calme et réservée, voilée. Elle semblait se cacher derrière ses grandes lunettes noires, mais quelques heures avec elle et j'avais découvert combien elle était loin d'être aussi calme qu'elle en avait l'air. C'était un groupe intéressant, une yab*, une mauricienneune mahoraiseet moi, la zorey*. L'aspirante militante pour la diversité raciale en moi en était ravie. Notre petit groupe hétéroclite s'était progressivement formé pendant les travaux dirigés. J'espérais que c'était le début d'une amitié.


Marie-Danielle et Atika n'étaient pas restées très longtemps. Après les deux interventions – et la machine automatique qui rappelait que la BU était un lieu de travail-  d'une documentaliste qui clamait que nous étions trop bruyantes, elles avaient décidé de partir. Marie-Danielle n'était pas d'humeur à travailler, Atika n'aimait pas beaucoup les règles.

Maëva leva la tête de ses notes, m'adressa un regard rapide pour ensuite regarder la montre à son poignet.

-Tu veux qu'on y aille ? Chuchota-t-elle à son tour.

J'hochai vivement de la tête. Je pensais avoir déjà bien bossé pour aujourd'hui. Maëva approuva et nous commençâmes à ranger nos affaires en silence. Au premier niveau, je remarquai, juste en face des escaliers, un grand tableau sur lequel une seule affiche s'y trouvait. Il n'y était pas à notre arrivée ce matin. Curieuses, nous nous arrêtâmes pour la lire.

« Préparation à la journée internationale de la femme du 8 mars 2018

Cher(e)s étudiant(e)s,
Le Pôle Egalité a besoin de vous pour la prochaine journée de la femme.  Comment ? C'est très simple ! Il vous suffit d'inscrire le prénom de femmes qui vous inspirent sur le tableau. Ceci fait, nous en choisiront trois desquelles nous ferons les portraits le jour-j !
Alors, laissez pleuvoir vos suggestions !»

Les Âmes Brûlées Où les histoires vivent. Découvrez maintenant