Tout le monde, Corneille
Je me réveil vers 8:30. Je prend des vêtements dans mon garde-robe et me dirige vers ma salle de bain. Je dépose mes vêtements sur le comptoir et barre la porte. Après quelques minutes j'entre dans la douche. Et à ce moment là je pense aux poissons de l'aquarium et je me dis qu'en ce moment je ne peux pas être plus proche de leur métaphore. Malheureusement, je ne suis pas la seule dans l'aquarium, il y a plein d'autres poissons. Ces poissons sont les autres patients de l'hôpital. Ce qui m'insupporte le plus c'est que dans ce bloc de l'hôpital, le bloc de phase terminale, je ne suis pas la plus jeune. Il y a des petits enfants qui ne méritent pas d'être ici. Ils méritent d'être en train de s'amuser à la garderie, se chamailler avec les autres enfants, faire des siestes, ou construire des routes à petites autos avec des blocs de bois. Comme tous les autres jeunes enfants. Et qui dit enfant, dit parents, à chaque fois que leurs parents viennent les voir ces petits enfants là, ils sont sur le bord de la crise de larme, mais essaient de ne pas pleurer devant leur enfant, et de profiter au maximum du peu de temps qui leur restent avec eux. L'ambiance est vraiment très lourde. Et c'est exactement pour cette raison que j'ai choisi de ne pas aller à Sainte-Justine l'ambiance aurait été trop lourde, et voir des enfants malade qui ne devraient pas être là, m'aurait fait mal.
Après m'être lavée correctement, je sors de la douche, me sèche et m'habille. Je penche ma tête par en bas, met une serviette sur ma tête et frotte très fort, pour faire partir le plus d'eau possible de me cheveux. Une fois ça fait, je retourne dans ma chambre et appuie sur un bouton sur ma table de chevet. Ce bouton sert à dire à quelqu'un de m'apporter mon repas. On est à l'hôpital, mais on est vraiment très choyés!Quelques minutes après une infirmière entre dans ma chambre avec un plateau et me le donne. Elle s'appelle Casandra. Elle a 30 ans et est une des plus jeunes ici. Elle me demande:
-Est-ce qu'on a changé d'avis Flo?
-Non. Je prends mon cabaret de ses mains et m'installe sur mon lit.
Casandra me regarde peinée. Mais elle devrait s'habituer ça fait déjà longtemps que ma réponse est la même et j'ai pas l'intention de la changer de si tôt. Elle sort de ma chambre en fermant la porte. J'ouvre les plats qui sont disposés sur mon plateau et commence à me régaler. Parce que contrairement à ce qu'on pourrait penser, quand on est en phase terminale, ils nous servent des plats assez exquis. Quand mon déjeuner est fini, je vais à la salle de bain. Je m'empare de ma brosse à dent et de la pâte à dents, et commence à me brosser les dents. J'observe mon reflet dans le miroir. Mes cheveux noirs bouclés descendent en cascade jusqu'au niveau de me fesses. Mes yeux d'un bleu éclatant me fixe et me jaugent au grand complet. J'observe mes vêtements et me rend compte que comme toujours, je porte un jean taille haute qui retiens un chandail noir qui est soit disant passant beaucoup trop grand pour moi. J'ai la peau sur les os à cause que je ne mange plus beaucoup. Mon teint est pâle mais moins qu'il ne la déjà été. Je décide de mettre mes bottes et de prendre mon manteau. Je prends mon carnet de dessin et un crayon à mine. J'ouvre ma porte à la volée et frappe quelqu'un qui passait dans le couloir. La personne est projetée au sol et je souhaite de tout coeur que ce ne soit pas un patient. Je met mes mains devant ma bouche et m'accroupis aux côtés de la personne.
-Oh mon dieux, je suis vraiment désolé, je ne voulais pas vous frapper, je m'excuse sincèrement, déballais-je d'un coup.
La personne se retourne vers moi et je vois que c'est un garçon de mon âge, cheveux blonds courts, et yeux vert forêt. Quand je vois qu'il a l'air en pleine santé, je ne sens déjà un peu mieux parce que ce n'est pas un patient de l'hôpital. Je me relève et lui tend la main pour l'aider à se relever. Il la prend et se relève.
-Est-ce que ça va?
-Un peu mal au crâne mais sinon ça va, dit il en me souriant.
Son sourire réussit à me convaincre et me soulager.
-Je suis désolé.
-Inquiète toi pas, ça va.
-Dans ce cas bonne journée.
-Toi aussi.
Je pars vers le bureau des infirmiers, et, je le sens me regarder jusqu'à ce que j'entre dans le bureau. Je vais directement voir Casandra et lui dit:
-Casandra je vais aller me promener dehors je reviens d'ici quelques heures.
-D'accord mais tu connais la règle...
-Oui, oui je sais, je reste dans le périmètre. Dis-je découragée des restrictions.
Le périmètre est d'un km de rayon autour de l'hôpital, même si je trouve ça peu, je m'y restreins. Je met mon manteau et sort du bureau. Je me rend compte que le garçon de tantôt n'est plus où il était. Je m'avance dans un dédale de couloir et fini par arriver à la sortie. Je sors dans le climat froid de décembre. C'est une belle journée, enfin selon moi. Le ciel est couvert par les nuages et de gros flocons tombent du ciel. La température est d'environ -10ºC ce qui est quand même assez confortable comme température. Je marche environ 1/2 km sur le Mont-Royal et arrive près d'un lac. Le lac n'est pas spécialement grand, mais il est assez inspirant. Je m'accote sur un arbre et commence à dessiner ce qui m'entoure.Je suis tellement absorbée par cet exercice que je me rend compte qu'il est 4:00 que quand je ne vois plus ce qui m'entoure à cause qu'il fait complètement noir. Attends, j'ai passée TOUTE LA JOURNÉE ICI?! Casandra doit s'inquiéter et je dois retourner au plus vite. Je cours en descendant la montagne et arrive à l'hôpital quelques minutes après. J'arrive en haletant et prend l'ascenseur jusqu'à mon étage. Je cours au bureau des infirmiers et voit Casandra qui est en train de paniquer.
-Elle s'est enfuit, ENFUIT, vous ne comprenez pas il faut la retrouver. MAINTENANT. Elle crie à ses collègues.
-Hey, Casandra, je suis là.
Elle se tourne vers moi et me regarde avec un regard assassin.
-On va devoir avoir une petite discussion toi et moi. Me dit-elle sur ton calme, trop calme.
Je sens que je vais me faire engeuler dans la prochaine heure...
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Heureuse malgré tout (en pause)
RomanceJ'ai le cancer et je dois rester à l'hôpital. J'ai 17 ans et mon cancer dégénère vite. Les médecins savent que je vais mourir d'ici trois mois et ils me maintiennent quand même à l'hôpital. Mais quel entêtement! Vous savez que je vais mourir, laisse...