Partie 2 - Chapitre 1

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Comme si de rien n'était le train-train reparti de plus belle.

Sans me poser ni prendre le temps d'atterrir et de repenser à cette semaine hors du temps que j'avais vécue, je finis mes projets à rendre pour la semaine de rentrée, lançais une machine à laver de mes affaires de Budapest, et préparai mon ordinateur et mon sac à main pour le retour à la fac.

Je m'installai seule dans mon grand lit et me pelotonnai sous ma grande couette toute douce. J'adorai dormir seule, mais il me manquait une présence juste à côté de moi. Je lançai une série sur mon ordinateur. L'écran de mon téléphone s'alluma. Je fronçai les sourcils et le remis en silencieux. Le nom sur l'écran me fit manquer un battement de cœur.

Federico : "Bien rentrée ?"

Antonia : "Oui, très bien. Vous sortez où ce soir ?"

Je remarquai qu'il était 22H. Ils avaient dû comater toute la journée, faire leurs petites affaires, et là les quatre mecs étaient de sortie. Leur dernière soirée de débauche avant le retour au pays. La phase de désillusion s'entamait progressivement.

Federico : "Instant je pense. Tu manques".

Il renvoya un message "Enfin, c'était sympa avec vous deux".

Antonia "C'était très sympa. Vraiment. Profite de ta soirée pour moi, demain je vais bosser à la BU toute la journée."

Federico : "Ça ne vend pas du rêve. Ne gâche pas trop ta petite tête avec tous ces cours ennuyeux. Pense à moi un peu"

Antonia : "Et toi ? Tu penseras à moi ce soir en vivant ta dernière soirée à Buda ?"

Federico : "Je fais quoi là Banane ?"

Antonia : "Amuse-toi bien et passe le salam aux gamins"

Federico : "Ça sera fait. Émilie ça va ?"

Antonia : "Une amie est venue la chercher à l'aéroport et elle dort chez elle. Elle lui a envoyé un message mais il n'a pas répondu. Elle appellera sa mère demain pour la prévenir et elle rentrera à l'appartement".

Federico : "D'accord. Elle est en sécurité en tout cas, le nécessaire a été fait."

Je ne savais pas quoi répondre.

Antonia : "Merci, bonne nuit Fed."

Federico : "Dors bien princesse"

Mon épisode se termina. Je n'avais rien suivi. Je claquai mon ordinateur et le posai par terre. Je tentai de dormir, la tête envahie d'images des rues de la capitale hongroise.

Je passai le dimanche seule dans mon appartement à errer. Je n'avais jamais été très douée pour la solitude. Non que je n'aimais pas ça, mais plutôt parce que lorsque je restai seule, ma tête se mettait en roue libre et ce n'était pas beau à voir. Je réfléchissais au sens de mes études, à mon propre bonheur, à ma famille et à leur bonheur, me remettant sans cesse en question. Je ne mangeai pas ou alors je mangeai de la merde rapide à préparer (des nuggets, des pommes de terre surgelées, de la soupe et une baguette entière, des pizzas emballées sous plastique).

Bravo Antonia, Bravo.

Pour finir la journée, j'allais courir sur les quais de Seine pour me vider la tête, rentrai me doucher et préparer mes affaires pour retourner en cours le lendemain.

L'histoire devient tout de suite moins drôle, je vous l'accorde, mais c'est aussi ça la vie.

Je retournai en cours, retrouvai mes amis, Sébastien, Léa et Yasmine, en cours de finance d'entreprises. Comment mieux démarrer une semaine qu'en établissant les cash flow d'une multinationale ?

Laisse tomber j'ai plus malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant