Chapitre 1

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A sa sortie du miroir, Ophélie sortit en fait d'un lac.

Avoir perdu son pouvoir de liseuse avait apparemment perfectionné son pouvoir de passe-miroir.

Etant toujours parfaitement sèche, elle en déduit être sortie de son futur reflet dans l'eau du lac, ce qui élargissait considérablement ses possibilités.

Le paysage était magnifique, certes inversé, mais magnifique. Le lac était au milieu d'une grande clairière, elle-même entourée de montagnes. Les couleurs étaient particulières mais étant dans l'Envers, il fallait se contenter de la vue. Ne voyant aucune trace de vie alentour, elle choisit une direction et commença à marcher.

Elle n'avait aucune idée de comment, ni où, ni quand elle allait retrouver Thorn, mais ce qui était certain c'est qu'elle le retrouverait.

Coûte que coûte.

Après de longues minutes de marche, le paysage changea instantanément.

Ophélie était à présent entourée d'immenses arbres composant une épaisse forêt. L'endroit était calme, aucun bruit ne venait perturber le silence des conifères. Pas même des bruits d'animaux.

Voilà ce qui faisait la différence avec l'Endroit ; le nouveau monde était merveilleux : des endroits paradisiaques étaient apparus. Durant sa convalescence, Ophélie avait entendu parler de plages de sable blanc et d'eau turquoise ! De « nouvelles » espèces d'animaux étaient apparues, de « nouvelles » civilisations, et avec elles de « nouvelles » façons de vivre...

Tandis qu'ici, tout était calme et vide.

Certes moins vide qu'avant, quand tout alentour était blanc, mais aucune trace de vie n'avait subsisté dans cette partie du monde.

Hormis les arbres, et les disparus : Thorn, Lazarus, Ambroise, le Chevalier et les Généalogistes.

Plongée dans ses pensées, elle ne fit pas tout de suite attention au petit bruit lointain. Il se reproduisit, plus proche cette fois. Ophélie cessa toute réflexion et tendit l'oreille. Son cœur battait de plus en plus vite et le sang, tapant dans ses oreilles, lui brouillait l'ouïe. Elle essaya de se calmer et identifia des bruits de pas lointains. Elle tourna sur elle-même, essayant d'en identifier la provenance, mais au fur et à mesure qu'elle tournait, le paysage changeait encore. Elle se retrouva au milieu de nulle part, entourée de blanc.

Elle distingua une forme sombre venir dans sa direction. Elle plissa les yeux. Plus la silhouette approchait, plus elle grandissait.

Elle était grande. Et fine.

Thorn.

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