Partie 2 - Chapitre 6

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Après une semaine à me morfondre et sauter sur mon téléphone, je reçus un message d'Émilie me proposant de venir à Paris un week-end avant mes partiels. J'acceptai avec plaisir pour me changer les idées.

J'allai la chercher Gare du Nord quand elle sortait du RER et l'emmenai dans un petit restaurant. Elle me raconta qu'elle n'avait toujours pas de nouvelles de Julian et que ça l'inquiétait.

- Pourquoi est-ce que ça t'inquiète ? Tu as peur ?

- Non. Je ne veux juste pas le laisser seul, sans ressources.

- Je pense qu'il a suffisamment abusé de tes ressources... Ne cherche pas à le retrouver s'il te plaît. Obtient ton diplôme, fait ce qui te plait, entoure-toi d'amis, vois ta famille. Retrouve ta joie de vivre et cesse de penser à lui s'il te plait.

- Oui. Oui tu as raison, mais ce n'est pas si facile...

- Je sais Émilie. Je ne peux pas imaginer ce que tu as vécu.

La serveuse coupa notre conversation pour nous demander notre commande.

Une fois le repas fini nous rentrâmes chez moi. Je préparai une petite tisane et nous nous asseyâmes sur le canapé.

- Et alors, avec Fedz ?

Je fis une petite mimique qui voulait tout dire.

- Merde. C'était bien un connard finalement ?

- Je ne sais même pas quoi penser tu vois. J'avais fait un petit dîner ici avec un copain. On avait échangé deux trois messages. Puis il est devenu laconique. Il m'a proposé un appel, et il ne m'a jamais appelé. Je n'ai rien compris. Je me sens si con.

- Zéro nouvelles ? Merde. Il doit y avoir un truc. Franchement il était tellement dingue de toi à Budapest je n'y crois pas. Tu ne veux pas lui envoyer le message de la denrière chance ?

- Ah non. Un lapin c'est mon quota. Je peux pas là. Je vais essayer de sauver un peu d'égo là et oublier.


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Émilie était une touriste par excellence. Elle me traîna aux Louvres faire une exposition, aux Tuileries manger une glace, au Palais Royal se prendre en photos, faire les magasins à Grands Boulevard - acheter contre ma volonté des chaussures aux talons bien trop hauts que je ne pourrai jamais porter - , sur les Champs Élysées prendre un café - mon portefeuille ne s'en est pas remis - , puis monter en haut de la Tour Eiffel alors que le soleil tombait comme un clip de PNL.

Après une pause dans un restaurant italien, nous partîmes vers Saint Germain pour aller de bar en bar. Je continuai avec un verre de vin rouge et m'allumai une cigarette. Émilie m'accompagna à l'extérieur.

- Merde, je n'ai pas mon briquet. Tu en as un par hasard ? Je demandai à Émilie.

Elle me lâcha un regard explicite.

- La seule raison pour laquelle j'aurai un briquet serait la pyromanie, on est d'accord là-dessus.

- Ok ! Je vais demander du coup.

Je m'approchai de deux hommes dont un avait une cigarette allumée entre les lèvres.

- Bonsoir, désolée de vous déranger, est-ce que vous auriez un feu par hasard ?

- Bien sûr, me répondit le grand blond avec la cigarette allumée.

Il fouilla dans sa poche et en sortit un zippo.

J'essayai tant bien que mal mais ma grande expérience de fumeuse et ma - faible quand même - ébriété ne me permettait pas de deviner seul le mécanisme.

- Merde.

- Attends, je vais le faire.

Il me reprit le Zippo des mains et se pencha vers moi. J'inspirai sur ma clope pendant qu'il penchait la flamme vers moi. Une fois allumée, Je le remerciai d'un sourire et alla retrouver Émilie un peu plus loin.

- Tu sais que monsieur Zippo ne t'a pas lâchée des yeux.

- C'est son problème ça.

Je bus une gorgée de vin rouge et inspirai sur ma cigarette. Un cliché de parisienne vivant.

Sauf que monsieur Zippo ne comptait pas en rester là.

- On peut se joindre à vous ?

Son ami, un grand typé asiatique aux larges épaules, souriait beaucoup à Émilie.

- Oui bien sûr ! Répondit-elle. Émilie, enchantée.

- Alexandre, se présenta le blond. Et mon meilleur pote, Olivier.

Il me lança un regarde insistant.

- Antonia. Ravie aussi.

- Vous êtes de Paris ? Vous venez souvent ici ? Demanda Émilie.

- Oui ! Répondit Olivier. C'est quand même le coin le plus sympa pour un samedi soir ici.

- Bof, je préfère le dix-huitième, dis-je, histoire de le contredire.

- Alors pourquoi être venues ici ce soir ?

- Parce que nous étions dans un de mes restaurants préférés, pas loin.

- C'est une très bonne raison. Vous habitez où ?

- Le deuxième, répondis-je.

- Zurich, dit Émilie en souriant.

- Wow, ce n'est pas la porte à côté pour prendre un verre.

Mon dieu, Olivier se prenait pour un humoriste. Je voyais qu'il n'attendait que les réponses d'Émilie alors je me reculais un petit peu pour parler avec Alexandre. Ça ne sembla en rien perturber mon amie.

Laisse tomber j'ai plus malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant