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Une fois ta visite brusquement terminée, l'homme au camion repasse te prendre. Tu es encore sous le choc quand tu montes dans son véhicule.

Ton chauffeur le remarque et décide de te laisser dans tes pensées pour ne pas te brusquer. Vous allez donc chercher El en silence.

Quand tu la vois atteindre la porte du camion en courant, l'angoisse regagne ton corps tout entier.

El : On doit trouver Kali.

Tu sursautes en entendant sa voix dans ta tête. Ça fait longtemps que vous n'avez pas communiqué de cette façon, tu en as perdu l'habitude.

Toi : Je sais.

El : Elle est à Chicago.

Toi : Chicago? C'est où?

El : Loin.

Toi : Comment on va faire pour se rendre là-bas? On n'a même pas d'argent!

El: Oh que oui, on en a.

Ta « sœur » sort une liasse de billets de sa poche droite, discrètement.

Toi: T'as volé tout cet argent?

El (en rougissant): Ça leur a fait plaisir...

Tu roules les yeux en souriant. Ton amie arrivera toujours à te surprendre.

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Rendues chez Hopper, vous vous dépêchez de remplir un sac avec le peu de linge que vous avez. En deux temps, trois mouvements, vous êtes prêtes à partir. L'homme au camion vous rend un dernier service en vous emmenant à l'arrêt d'autobus.

Une fois vos tickets achetés et votre autobus trouvé, vous apprenez que vos sièges sont séparés.

Tu angoisses en avançant dans l'allée centrale, ton billet à la main.

Siège 2, Rangée B.

Tu seras au deuxième rang, loin des toilettes. Tu t'assois lourdement à ta place, fatiguée de ta journée.

Tu te retournes et regardes El, tristement. Personne n'est assis à ses côtés. Elle tient une photo dans ses mains, les yeux fermés.

Tu te rassois vers l'avant et constates que toi non plus, tu n'as personne avec qui parler. Ça tombe plutôt bien, car tu comptes bien dormir un peu. Au pire, tu converseras avec le chauffeur...

C'est sur ces pensées que tu t'endors, avant même que le bus ait quitté Hawkins.

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Tu ne te réveilles que beaucoup plus tard, la tête appuyée sur... une épaule inconnue.

Tu te redresses en sursautant.

Toi: Je suis désolée... Tu aurais pu me repousser, tu sais...

Le garçon (en riant): Ça va, ta tête n'est pas très lourde.

Évidemment, tu rougis. Le garçon assis à tes côtés semble gentil. Ses cheveux bruns, recouverts en partie par une tuque grise, retombent sur son front. Tu vois ton reflet à travers ses yeux, qui sont aussi bleus que le ciel. Malgré ses vêtements un peu sales et déchirés, il a l'air plutôt sympa.

Le garçon: Je m'appelle Ethan.

Merde. Ton nom.

Tu ne peux quand même pas lui dire que tu t'appelles Twelve. Il te prendrait pour une cinglée. Tu lui dis donc le premier nom qui te passe par la tête.

Toi: Moi, c'est Max.

Franchement, tu aurais pu trouver mieux.

Ethan: Tu es toute seule?

Toi: Oui, eh bien, non en fait. Je voyage avec mon amie, elle est là-bas.

Tu lui pointes El.

Toi: Elle, c'est Nancy.

De mieux en mieux.

Toi: Et toi, t'es avec qui?

Ethan: Je voyage seul, je vais chez ma grand-mère.

Toi: Oh.

Malaise.

Toi: Elle vit où?

Ethan: À Chicago.

Toi: C'est là qu'on va, nous aussi.

Ethan: Cool! On fera toute la route ensemble, alors.

Tu lui souris puis, ne trouvant plus rien à dire, tu décides de la fermer pour ne pas rendre la situation encore pire qu'elle ne l'est déjà.

Le reste du trajet est plutôt silencieux, mais confortable. Tu te sens comme avec un ami.

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Le chauffeur: Dernier arrêt, Chicago! Tout le monde descend!

Vous prenez vos sacs et vous sortez du bus. El vous rejoint rapidement.

Toi: Joue le jeu, El, s'il te plaît...

Ton amie te regarde, perplexe.

Toi: Alors, Nancy, on y va?

Elle se retient visiblement pour ne pas rire.

Ethan: Alors salut! On se recroisera sûrement!

Ethan s'éloigne en vous faisant signe de la main. Dès qu'il se retourne, El éclate de rire.

El: Nancy? Sérieusement?

Tu hausses les épaules et te joins à son rire.

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Ça fait un moment que vous marchez. Peu à peu, vous quittez la partie riche de la ville et aboutissez dans des quartiers plus douteux.

Toi: Tu es sûre qu'on est au bon endroit?

El: Fais-moi confiance.

Les gens qui vous entourent ne t'inspirent pas confiance. Tu décides tout de même de suivre ton amie puisque, comme toujours, elle semble savoir ce qu'elle fait.

El: C'est ici.

Vous vous arrêtez dans une ruelle sombre et étroite. Des jeunes se tiennent ensemble près d'un bâtiment abandonné.

El s'approche et tu la suis malgré le fait que tu sois intimidée par les lieux. Tu essaies d'avoir l'air aussi confiante qu'elle.

El commence à parler avec le groupe et tu décides de rester à l'écart. Le ton monte un peu, mais tu essaies d'avoir l'air de maîtriser la situation.

Le plus grand des jeunes hommes s'approche de toi, l'air contrarié. Ses cheveux sont rasés sur les côtés et ceux du milieu, oranges, sont très longs et dressés sur sa tête.

Il s'apprête à te menacer avec un canif quand une voix s'élève au-dessus de vous.

La voix: Lâche-les, Axel.

Une fille un peu plus vieille que vous se tient dans les escaliers. Malgré le maquillage foncé qui entoure ses yeux, ses traits te semblent familiers.

La fille (en descendant les escaliers): On s'en prend aux jeunes filles, maintenant?

El s'avance vers elle, puis fait venir le canif à elle avec ses pouvoirs.

El: On t'a vue. Dans la salle arc-en-ciel.

Ça te revient alors. La fille, devant vous, c'est Kali, la fille dont ta mère t'a parlé. Quand vous étiez plus jeunes, El et toi, vous passiez beaucoup de temps avec elle lorsque vous alliez dans la salle arc-en-ciel du laboratoire.

Tu décides donc de lui montrer tes pouvoirs à ton tour, histoire qu'elle se rappelle de toi.

Toi: Nos mères nous ont envoyées te voir.

Kali: Vos mères?

Vous vous fixez un moment puis, naturellement, vous remontez votre manche pour montrer vos poignets.

Il n'y a plus de doute, c'est bien Kali.

008.

TwelveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant