Alice et Alice (préquel)

Chapitre 3 : Rebelote

Depuis ce jour, Alice avait repris une vie normale, Célia n'étant pas réapparue. Cela faisait une semaine et elle avait pu se consacrer à ses inventions. Alice se disait que c'en était fini, mais loin de là. Alors qu'elle était en train de réfléchir pour son invention alimentaire, elle entendit quelqu'un toquer à sa porte. Elle se dirigea vers celle-ci et lorsqu'elle vit deux hommes, elle leur demande qui ils étaient.

- Bonjour, je suis Thomas, et, bah lui aussi, c'est Thomas, décrit l'homme plus âgé. J'imagine que tu as reçu la visite de ta version du futur.

- Qui êtes-vous ? demanda Alice, suspicieuse.

- Moi, je suis Thomas de futur, se présenta la même personne. Je viens, je pense, de la même époque que la personne qui t'a rendu visite. Tu sais, le loto que tu as gagné, tu n'aurais pas dû le gagner, donc ce n'était pas difficile de te retrouver. Nous pouvons te parler, nous avons besoin de toi.

Alice, qui comprit que cette personne ne pouvait venir que du futur, ouvrit la porte. Les hommes s'assirent sur un des fauteuils que désigna Alice pendant qu'elle s'assit sur un autre.

- D'après toi de futur, comment est le futur ? demanda Thomas du futur.

- Bah, beau, vous devriez le savoir puisque vous venez de cette époque.

- Je sais très bien comment est le futur, et il n'est pas du tout beau. Tout comme Alice de mon époque, je suis ingénieur, et j'ai créé une invention dont l'utilité est compliquée à définir : une sorte de machine à voyager dans le temps. Elle t'a probablement dit en être la créatrice mais non, elle n'est rien de cela, elle n'a jamais créé de chose d'une telle envergure. Dans le futur, en espérant que cela va changer dans ce nouvel univers, tu es une petite voleuse, et tu m'as volé ma plus belle invention. Mais heureusement, j'avais tout en tête pour en recréer une et donc, après un bon bout de temps, je suis là.

- Et pourquoi je vous croirais ? demanda Alice.

- Tu crois ce que tu veux, je ne t'oblige à rien. Le futur est horrible, une Troisième guerre mondiale est arrivée, une nouvelle maladie a fait son entrée et les ressources commencent à manquer. J'imagine que toi du futur essayé de créer un univers meilleur et vu que j'ai l'impression que seule notre version du passé peut nous voir, bah, elle est revenue vers toi. Moi, je voulais la même chose, mais je devais vérifier que tout aille bien. Mais elle essaye de changer de choses sans en connaitre les conséquences. D'après ce que j'ai vu de mon invention, on peut remonter à n'importe quel moment de notre vie, et autant de fois qu'on le veuille. Ce que j'ai l'impression, c'est que ton univers est une sorte de test. Elle te fait changer des choses en espérant que tout aille bien, et si ça va mal, elle n'aura qu'à refaire la même chose qu'elle a déjà faite. Elle est probablement prête à sacrifier plusieurs univers pour en créer un qui sera parfait.

- J'aurais voulu qu'on m'attende avant de parler de ça, déclara Célia en apparaissant. J'ai écouté votre petite discussion depuis un peu de temps et je vais donc tout vous expliquer. Alors déjà, oui, c'est vrai, je suis une voleuse et une menteuse. Mais si je lui avais dit la vérité, elle se serait demandé pourquoi je suis là au lieu d'essayer de régler les problèmes de mon époque, lui mentir permettait de la garder heureuse, lui mentir lui donnait de l'espoir. Tu voulais que je lui dise la vérité ? Que je lui dise que quoi qu'il arrive, la guerre mondiale et la maladie arriveront ? Et oui, c'est vrai que je suis prêtre à sacrifier plusieurs univers pour avoir le meilleur possible, mais quand j'aurais créé un univers parfait et avec une technologie qui permet de voyager à travers les univers, j'aurais aidé tous les autres univers. Et tu le sais, même si je n'ai pas créé de machine autant utile que celle que tu as créée, j'aurais fini par créer une machine à voyager à travers les univers, j'en suis capable.

- Et combien de temps ça te prendra ? Le temps passe toujours à notre époque, tu n'as pas tout le temps que tu veux pour créer une invention qui même pour moi est trop ambitieuse. Tu oserais mettre des centaines d'univers en danger et risquant de ne pas pouvoir les sauver ?

- En danger ? demanda Célia en rigolant. Il l'est déjà à notre époque, si je ne fais rien, ces univers ne seront pas créés et ils feront partie de la ligne qu'est la nôtre. Tu le sais aussi bien que moi, si on ne tente rien, cet univers finira comme le nôtre.

- Oui, je le sais, mais y aller dans le tas ne va rien améliorer, tu es une ingénieuse depuis plus longtemps que moi, tu fais confiance à l'invention pour ma mémoire pour te rappeler de tout mais tu comptes te rappeler de quoi ? Nous savons aussi bien l'un que l'autre que nous sommes restés la quasi-totalité de notre temps où l'on était ingénieur dans notre chambre, sans suivre le monde qui nous entoure. S'il te plaît, arrête tout ça, tu dis n'avoir rien créé d'invention aussi énorme que la mienne mais sans ton aide, l'invention pour tout retenir n'aurait peut-être jamais vu le jour. Je pourrais créer un univers où je demanderais à mon moi du passé de se cacher et de te suivre lors du moment du vol de mon invention. Mais cela condamnerait un univers entier juste pour te retrouver, toi et mon invention.

- Fais comme tu veux, de toute façon, je comptais te le rendre au bout de deux semaines, je n'ai pas envie que tu termines comme moi. Mais tu l'as dit toi-même, créer une invention qui permettrait de voyager à travers les univers est trop difficile. Notre dernière chance était ton invention, mais changer le passé n'influence pas le futur malheureusement.

- Il y a toujours des solutions aux problèmes, suffit de les trouver, et si tu nous aides, on la trouvera plus facilement, lui dit Thomas du futur.

- Mouais, je retourne à mon époque de toute façon, arrête de faire croire que tu ne sais pas où j'habite pour me mettre la pression, fais ce que tu as à faire et puis c'est tout.

Après ces mots, Célia disparut, suivi de peu par Thomas du futur. Comprenant à présent son inutilité, Thomas se dirigea vers la sortie, suivi de près par Alice qui lui permet de sortir. Alice se retrouva seule et elle en profita pour réfléchir à tout ce que venait de dire Célia et Thomas du futur. Le futur sera horrible et Alice ne pouvait rien faire pour que ça n'arrive pas. Il devait bien y avoir une solution, mais il lui fallait plus d'informations sur la guerre mondiale, la maladie ne pouvant probablement pas être évitée. Et malheureusement, Célia ne risquait pas de revenir pour l'aider. Maintenant qu'elle était au courant du futur, Alice n'arrivait plus à se concentrer sur autre chose. Il fallait à tout prix une solution, Alice ne s'en remettrait jamais si elle ne réussissait pas à en trouver une. Mais rien, rien du tout, elle ne pouvait rien faire. Elle s'allongea dans son lit et peu après, s'endormit. Elle se réveilla le lendemain matin mais elle eut à peine le temps de penser à quelque chose qu'elle se rappela du futur.

Alice passa une année de sa vie à essayer de s'occuper, elle essayait le plus possible d'obliger le destin du monde dans lequel elle vivait. Mais elle n'en n'était pas capable, finalement, elle aurait préféré que Thomas n'intervienne pas, les mensonges de Célia lui permettant de garder espoir.

                                                                     Fin