Harold entendit la sonnette de la porte retentir. Il n'avait pas envie d'ouvrir, pas envie de marcher, pas envie de voir qui que ce soit. En ce moment il n'avait juste pas envie de vivre.
La personne continua de tambouriner à la porte de plus en plus fort cette fois. Le grand brun se leva péniblement de son grand lit qui lui paraissait maintenant vide. Il avança d'un pas lourd jusqu'à la porte d'entrée et appuya sur la poignée de celle-ci. L'épaisse et grande planche de bois s'ouvrit lentement en un grincement. Il tomba nez à nez avec un homme vêtu d'un uniforme de l'armée tenant une lettre dans ses mains. Cette lettre ne ressemblait pas à celle qu'il avait habitude de recevoir de la part de William. Une petite larme, presque invisible vint se loger au coin de ses yeux vert. Il salua l'homme puis referma la porte rapidement.
Tenant la lettre d'une main tremblante, il monta dans sa chambre et s'écroula paresseusement sur son lit, laissant des perles salées couler à flot sur son visage pâle. Il n'avait pas le courage d'ouvrir cette lettre et encore moins de la lire. Il laissa alors les souvenirs des derniers mois écoulés sans son amant s'emparer de son esprit.
William entrait dans le salon, une lettre en main. Son doux sourire avait disparu de ses lèvres et ses yeux gris clair étaient emplis de tristesse. Ça inquiétait beaucoup Harold.
__ Ça ne va pas ? demanda Harold.
__ Je... Je ne sais pas. Viens t'asseoir.
Le grand brun s'asseya sur le sofa en cuir marron en attendant que William vint le rejoindre. Il prit enfin place à côté d'Harold et planta son regard pâle dans les yeux émeraude de son compagnon.
__ Nous avons reçu une lettre, réussit à articuler William. Une lettre de l'armée.
Les yeux d'Harold s'emplirent de larmes tendis que le plus âgé essayait de garder ses émotions en lui.
__ Tous les hommes entre dix-huit et trente-cinq ans doivent se rendre à la guerre, continua-t-il. Je... Je vais devoir partir demain.
À l'entente de ces derniers mots, Harold éclata en sanglot. Le garçon de dix-huit ans le prit dans ses bras en essayant de le rassurer, ou de se rassurer. Il n'avait pas peur de la guerre, mourir ou vivre faisait partie du jeu et ça il en avait conscience, mais être séparé de son amant pour une durée indéterminée l'effrayait énormément. Il savait que, quoi qu'il puisse se passer, il ne s'en sortirait pas sans l'aide du bouclé pour se relever. Une gouttelette salée quitta le coin de son œil. Il en avait marre de contenir tout ça au fond de lui. Il laissa alors libre cours à ses larmes qui déferlaient,innombrables, sur ses joues. Il serra un peu plus le corps frêle d'Harold contre lui. Il voulait le sentir près de lui le plus longtemps possible. Ils restèrent donc ainsi, blottis l'un dans les bras de l'autre, pendant un long moment puis finirent par s'endormir sur le sofa, la tête d'Harold blottie dans le creux du cou de William.
Le lendemain, une voiture de l'armée venait chercher William qui avait les yeux rouges à force d'avoir pleuré. Ils étaient tous les deux devant la porte. Ensemble pour la dernière fois, le plus vieux le savait. Ils s'embrassèrent une dernière fois, puis Harold laissa William partir. Enfin, il n'avait pas le choix. S'il l'avait eu il serait partit à sa place quitte à mourir.
C'était la dernière fois qu'il l'avait vu, la dernière fois qu'ils s'étaient vus.
Il s'assit en tailleur sur le bord de son lit et prit la lettre en main. Il n'osait pas l'ouvrir, il ne voulait pas, il avait peur de ce qu'il y aurait à l'intérieur. La peur. C'est ce qui le dévorait depuis des mois. Il prit son courage à deux mains et déchira l'enveloppe. Il sortit la lettre de celle-ci, la boule au ventre. Il lu le début et eut le souffle coupé. Il était incapable de faire quoi que ce soit. Il avait envie de pleurer, d'hurler mais rien. Il ne pouvait rien faire.
Au bout de quelques minutes il se leva avec difficulté mais s'effondra, en larmes, se laissant glisser contre le mur jusqu'au sol. Il reprit la petite lettre et continua à lire « Nous avons l'honneur » L'honneur ? L'honneur... « de vous annoncer que le dénommé HORAN William n'a reçu qu'une balle dans la jambe puis s'est vidé de son sang. Le corps a donc pu être récupéré intacte et la cérémonie d'enterrement aura lieu le vendredi 24 décembre 1914. » Le jeune homme s'effondra de nouveau, lisant cette date. Le 24 décembre, William aurait eu dix-neuf ans. C'était la pire date qui aurait pu être choisie.
Pendant les deux jours qui séparaient l'arrivée de la lettre et l'enterrement Harold resta allongé dans son lit. Il ne mangea pas, il ne fit rien à part pleurer et essayer de trouver le sommeil. Le grand jour arriva lentement et douloureusement.
Harold se leva pour la première fois depuis des années, lui semblait-il. Il se dirigea vers la salle de bain. Il voulait être parfait pour ce dernier jour, ce dernier jour avec William. Il prit une douche ce qui le détendit légèrement puis se brossa les dents. Le grand brun rasa de près son visage beaucoup trop maigre après les mois de dépression suite au départ de son amant. Il donna un coup de peigne dans sa chevelure bouclée et mit du parfum. Il retourna dans sa chambre et enfila le plus beau costume qu'il possédait.
Après avoir fini de se préparer, il sortit et commença à marcher vers l'église. Il avait tout payé pour que ce soit un enterrement digne de cenom, ça avait été cher mais il s'en fichait car c'était pour William.
Arrivé devant l'église il entra tandis que son cœur se serrait à la vue du cercueil au bout de l'allée. Il alla au deuxième rang, le premier était destiné à la famille du défunt et il n'était pas considéré comme tel. Le prêtre commença son long discours mais Harold ne l'écoutait pas. Il était trop occupé à garder ses larmes pour lui, à rester fort malgré la situation, ce que le plus vieux avait souvent fait. Le bouclé l'aimait essentiellement pour ça, il était fort, émotionnellement. Quand il eu finit, le prêtre demanda d'abord si un membre de la famille voulait prendre parole mais personne ne leva la main ce qui brisa le cœur du brun. Il leva la main, sous les regards incrédules de l'assemblée. Sans la permission du prêtre il se mit debout et se plaça devant la foule pour faire son discours improvisé. Il parla de leurs moments ensemble et que William était toujours là pour lui. Il continua pendant quinze minutes puis finit par « Je l'aimais, je l'aime et je l'aimerais à jamais. » Cette dernière phrase coupa le souffle à toutes les personnes présente mais il se fichait d'être mal vu, c'était la réalité. Les gens avaient peur de l'entendre mais c'était la réalité.
Il retourna ensuite à sa place en attendant la fin de la cérémonie puis il se leva et s'arrêta devant le cercueil comme plusieurs personnes qui n'avaient fait que le signe de la croix. William n'avait pas changé, aucune blessure n'était apparente. Son visage était pâle et ses yeux clos. Il saisit la main du mort et fit glisser à son doigt une bague argenté qu'il avait sortie de sa poche. Harold portait exactement la même.
__ En signe de notre amour éternel, chuchota-t-il se rapprochant du visage de son amant il déposa un doux baiser sur ses lèvres.
Puis il partit sans ajouter un mot. Il marcha jusqu'à chez lui où il se fit immédiatement couler un bain chaud. En attendant que la baignoire se remplisse il saisit une feuille est une plume. Il n'écrivit qu'une simple phrase sur la page blanche à l'encre noire et ne signa pas. Il plia soigneusement la feuille et la posa sur le bord de la baignoire accompagnée d'une lame. Il alla dans l'eau ne laissant que l'anneau argenté sur lui. Harold saisit la lame et traça de longs traits sur la peau de ses bras puis il attendit. Attendit que la souffrance de perdre l'être le plus cher à ses yeux s'en alla.
Quelques jours plus tard, une nouvelle tombe trônait aux côtés de celle de William.
« BAKER Harold 1897-1914 Parti rejoindre son amour éternel. »
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Coucou mes amours !! alors c'est un imagine assez court que j'avais ecrit comme rédac pour le collègemais j'espère que ça vous plait !! OK pour la fin j'suis une grosse sadique, j'ai fait crever tout le monde mais c'est pour plus de sentiments :') Laissez un com' et votez xx
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Harold & William {Larry fiction}
FanfictionCette fanfic se passe en 1914 avec William Horan allias Louis Tomlinson et Harold Blake allias Harry Styles. Kiiiiiss !! xx