"Waiting for Christmas" calendrier de l'avant Fukumori

Jour 18 : Pluie

Et nous revoilà avec le dernier OS de rainY-daYs_ ! Merci à elle d'avoir participé malgré son boulot avec la FSA qu'on salue, d'ailleurs ! Bonne continuation à eux !

Pluie

La pluie avait toujours fasciné Fukuzawa depuis son plus tendre âge.
Petit, il s'était demandé d'où venaient ces gouttes qui s'écrasaient contre le sol.

Adolescent, il avait découvert la sensation des gouttes qui dégoulinaient sur ses cheveux, pour ensuite suivre le chemin de son menton et finir au sol.
Fukuzawa avait déjà passé des heures entières sous une averse. Au détriment de sa santé. Mais il s'en fichait.

Adulte, il n'avait plus le temps de sentir les gouttes ruisseler sur son visage. Son nouveau travail en tant que patron de l'Agence lui vampirisait tout son temps libre.
Il ne s'en plaignait pas réellement : il préférait ce poste au précédent.

La pluie avait toujours occupée une place importante dans sa vie.
L'homme aux cheveux d'argent aimait passer des heures, assit sur la chaise de son bureau faute de pouvoir aller dehors, à contempler ces petits morceaux d'eau désormais indépendants.

Fukuzawa aurait aimé être une goutte d'eau : toujours en train de voyager, et immortel d'une certaine façon.
Il se demandait souvent quels effets cela pouvait bien t-il faire.
Il n'aurait jamais de réponse, mais c'était cela qui donnait du charme à la vie de gouttelette.

Aujourd'hui était un de ses jours pluvieux où les gens s'affolent, râlent et désespèrent devant les embouteillages.
Fukuzawa prit pleinement appui sur le dossier de sa chaise. 
Toute son attention était uniquement concentrée sur sa fenêtre, au détriment de l'homme à ses côtés.

— Yukichi~ chantonna le brun. Pourquoi tu ne veux pas me regarder ?
En guise de réponse, l'argenté eut un soupir.
— Je regarde par la fenêtre. Cela ne se voit pas ?

Ce fût au tour de Mori de pousser un long soupir.
— La pluie est donc plus intéressante que moi ?
Fukuzawa lui lança un regard, le détaillant de haut en bas avant de répondre :
— J'ai très envie de te répondre oui, mais ce serait mentir.

Cela n'eut d'autres effets qu'accentuer le sourire du boss de la mafia, victorieux.
— Tu viens de te trahir !

Le regard bleu glace ennuyé du directeur de l'agence se posa sur l'autre homme. Le message était on-ne-peut plus clair, mais cela n'empêcha pas à Mori de renchérir :
— Ne fais pas cette tête là ! Tu viens de tout avouer !

Considérant que cette discussion n'en valait plus la peine, Mori étant déterminé à ne pas lâcher le morceau, Fukuzawa reporta son attention sur l'eau.
— Pourquoi tu regardes par la fenêtre avec autant d'envie ?

L'homme argenté décida qu'il ne servait à rien de cacher la vérité.
— J'irai volontiers dehors… Si cette paperasse ne m'en empêchait pas.
À ces mots, Mori éclata de rire. Son homologue eut beau chercher, il ne voyait pas ce qu'il y avait de drôle dans ses propos.

— Que cela ne tienne ! (Le brun frappa de ses deux mains.) Viens : on va dehors puisque tu y tiens tant !

Avant que le directeur ait pu protester, il se retrouva entraîné par l'autre homme. Et bientôt, ils passèrent la porte d'entrée pour venir s'exposer à la pluie.
Ce n'est qu'à ce moment que Mori accepte de lâcher sa main, bien que cela soit à contrecœur.

Presque immédiatement, Fukuzawa est frappé par la sensation des gouttes qui ruissellent sur son visage.
Il sentit un rire monter et monter dans sa gorge jusqu'à exploser.

Sous les yeux ébahis de son compagnon, il éclata de rire, tournant lentement sur lui-même.
Ce sentiment lui avait manqué. Il l'accueille comme on accueille un bon vieil ami après de longues années.

Fukuzawa remarqua ensuite le regard que Mori posait sur lui : un regard plein de tendresse non dissimulé. Et pour une énième fois de la journée, le patron de l'agence sentit ses coins de bouches se relever.

— Tu es magnifique, lui souffla à l'oreille Mori.
— Toi aussi, murmura l'argenté. Toi aussi.

Et leur deux corps s'entrechoquèrent dans une danse maladroite.
Et la pluie. La pluie qui les entoure, qui les protège comme un cocon.
Plus rien n'existe.
A part la présence de l'autre.
Et la pluie ruisselle sur eux.