Chapitre 1

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Je m'appelle Jeanne... Jeanne Forry. Je viens de me réveiller. Quatre murs blancs, un lit d'hôpital... Comment est ce possible ? Je me suis endormie hier soir... Ma mère est venue m'embrasser... Elle m'a bordé, je me suis endormie... Je me sens si étrange.

Je tente de me relever mais je pers immédiatement l'équilibre. Ce n'est pas mon corps ! Des bras immenses retiennent le haut de mon corps. Alors que je passe les mains sur mon buste en quête d'une sensation familière la peur m'envahit. Ce n'est décidément pas mon corps ! J'ai 13 ans dans deux jours ! Je baisse les yeux, une poitrine ! J'ai des seins ! Mes jambes mes semblent si longues, si loin. Quand je tente de parler ma voix se noue. Rien ne sort. Tout a coup une petite lumière bleue s'allume près de mon lit et deux infirmières arrivent en courant. Elles me rallongent de force et m'examinent avec attention. La rousse prend la parole :

-" Mademoiselle ne bougez pas... Restez calme votre mère arrive dans un instant."

Des milliers, que dis-je des milliards, de questions se bousculent dans ma tête mais je suis incapable de sortir un mot. Ma mère... Papa, où es-tu ? La deuxième infirmière continue de m'examiner un moment puis elle sort en courant, me laissant complètement seule avec ma confusion. Quelques minutes plus tard une femme entre précipitamment dans la pièce. Pas une femme, ma mère ! Elle semblait avoir pris minimum 15 ans ! De longs cheveux argentés claquent dans son dos alors qu'elle s'avance vers moi. Sa chemise rose pale tranche avec le noir de son pantalon. Elle m'attrape la main sans dire un mot et me prends dans ses bras, son parfum lui au moins n'a pas changé.

-Jeanne... Murmure t'elle après quelques minutes. Jeanne ! Ma chérie, mon enfant, ma puce, ma petite fille...

Je tente de lui répondre mais je n'y arrive pas. J'essaye de la prendre dans mes bras mais je ne comprend pas pourquoi mes bras sont si longs et je n'y suis pas habituée. Nous passons au moins vingt bonnes minutes dans les bras l'une de l'autre puis ma mère s'arrache à moi. Elle s'assoit sur le lit et me regarde avec amour et tristesse.

- Je sais que tu ne peux pas parler alors écoute moi... J'ai beaucoup de choses à te dire... Je te poserais quelques questions et tu essayeras de me répondre avec des gestes. D'accord ?

Je hoche la tête en signe d'approbation. Elle reprend.

- Te souviens-tu de notre dernière soirée toute les deux ?

Je hoche la tête a nouveau mais cette fois le doute embrume mon esprit. Des flashs, un repas, une musique, un bruit sourd, le noir.  

- Tu avais 12 ans... Ma petite belette 10 années se sont écoulés depuis... Il s'en est passé des choses...

Je pointe ma mère du doigt et forme un cœur et pointant l'espace vide a sa droite en l'interrogeant du regard.
Mon père ?

- Chérie... Ton papa est au ciel maintenant... Lorsque tu t'es endormie, tu ne t'es jamais réveillé. Lorsque ton père t'a trouvé il t'a d'abord cru morte puis en te serrant contre lui il a sentit ton petit cœur qui battait. Tu dormais d'un sommeil profond et rien ne te réveillais. Il t'a immédiatement conduis à l'hôpital et il t'a attendu très longtemps. Je l'ai rejoins une heure après votre arrivée. Il est resté a ton chevet toute la nuit puis quand les médecins nous ont parlez c'est comme si une partie de lui s'était endormie avec toi. Et c'est son cœur qui s'est endormis a son tour 5 ans plus tard... Je n'ai rien pu faire...

Mes larmes coulent alors que je prononce mon premier mot :

- ...P... Pa.... Papa

- Oui je sais ma chérie... Je sais...

Deux médecins rentrent dans la chambre et poussent doucement ma mère dehors. Elle me souffle qu'elle revient vite.

Le premier médecin pris la parole.

- Sachez mademoiselle que vous possédez une maladie plutôt rare, vous souffrez d'une forme de narcolepsie, la maladie du sommeil. Cette maladie est très handicapante puisque vous allez en subir les nombreux symptômes cependant, la forme dont vous semblez atteinte est si particulière que nous peinons à déterminer qu'elle sera l'ampleur de son impact sur votre vie. Le contrôle naturel de l'état du sommeil, normal dirons nous, et sa relation avec la narcolepsie ne nous sont que partiellement compris mais nous pensons qu'il y a un rapport entre votre coma de 10 ans et un élément violent qui serait subvenu juste avant votre endormissement. Vous risquez de tomber régulièrement dans un sommeil profond, ça peut prendre de 30 secondes à 1 minutes même si dans votre cas ce serait plus 10... Mais ne vous inquiétez pas ça ne devrait pas se reproduire. Vous risquez d'avoir des hallucinations avant, pendant ou après votre sommeil.  Vous ne pourrez jamais passer votre permis car ce serait dangereux pour vous et pour les autres automobilistes. Vous allez subir tout un programme d'éducation car ayant manqué 10 ans de votre vie votre vocabulaire et  vos connaissances sont insuffisantes pour votre âge... Vous avez été stoppée net dans votre développement mais ne vous inquiétez pas, vous n'êtes pas la première jeune femme sortant du coma que cet hôpital traite. Si vous vous souvenez de quelque chose dites le nous...Vous avez besoin de temps mais votre corps semble vous le refuser...

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 13, 2019 ⏰

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L'oiseau noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant