Sérénade

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Tu te perds dans la foule,

dans le mouvement des choses.

Les sons te ramènent les pieds sur terre.

Tu te retrouves dans cette symphonie qui auparavant n'était qu'une boîte vocale.

Les cris, les messages enregistrés, tu ne les entends plus.

Silence.

Tu ressens toujours ce mal intérieur atroce, on vient de t'éventrer. Tu tiens à ce qu'on s'accroche à toi, mais de la bonne manière; une main sur ton épaule et l'autre sur ta taille. Tu as besoin de te sentir importante, désirée. C'est toujours le même refrain avec toi, le même disque qui joue en boucle. Ton cœur se balade partout impossible de se brancher au même auxiliaire. C'est toujours la même chanson avec une harmonie différente. Tu en as assez de cette valse. Tu veux prendre des risques, sortir de ta zone de confort. Tu apprends alors de nouveaux pas, devenant vibrante, mouvementée. Certaines notes sont plus graves que d'autres. Tu n'y porte pas attention car tu viens de créer le concerto parfait. Tu atteins des notes plus hautes que l'épaule de ton père. Toi qui croyais que sa carrure était ton refuge, tu appartiens désormais à la scène. Tu l'habites et elle te donne vie.

Crescendo.

Ton corps va de l'avant il t'apporte ailleurs.

L'atmosphère est plus lourde dans cette salle et tu n'apprécies pas la mélodie à laquelle tes oreilles portent attention.

L'union n'est plus la même...

Toi qui croyais qu'il te serait bien de suivre ton instinct.

Decrescendo.

Ton corps ne suit plus la rythmique du scénario.

Tu ressens la fine pointe du poignard qui se dirige vers ton ventre.

Le concert est terminé.

Neige sur blancWhere stories live. Discover now