Le combat royal-[en écriture]-

1. Reine

Cette femme, la Reine, Cassandre ou Cass-pour les plus intimes- était extrêmement belle. Gracieuse, aussi. Et intelligente. La femme parfaite pour régner. Mais si elle avait été choisie par le Dauphin, elle n'était pas née dans la classe numéro 1, dites « la royauté ». Non, elle est né dans la classe numéro 2, « la noblesse ». Elle venait peut-être d'une famille extrêmement riche et loyale envers le Roi, mais si on enlevait ces milliers de bijoux disposés sur ses cheveux, sa robe et même ses souliers, on voyait une jeune femme normale. Et elle l'était. Son secret? Elle ne se prenait pas pour quelqu'un d'autre. Pas comme le futur Roi.

La première fois qu'elle l'avait vue, Cassandre était étonnée de rencontrer un homme aussi charmeur qu'intelligent. Mais nous savons tous que les hommes charmeurs et intelligents sont ceux qui nous blessent le plus. C'était lors d'une petite fête organisée pour la mère de celui-ci. On peut la comprendre; la majorité des hommes qui voulaient la courtiser était soit extrêmement intelligents et... vieux ou extrêmement stupide. Et ils étaient nombreux. De toute façon, la règle de la société montrait clairement qu'une jeune fille ne pouvait rien refuser à l'héritier du trône.

Cleph Cornaro lui avait délicatement pris la main et s'avait penché pour l'embrassé. Le prince héritier lui avait baissé la main! Elle en oublia son amant, Hans Stephen, qui était à côté d'elle, piquer au vif.

- Bonjour, Mademoiselle.
Elle fit une petite révérence.
- Bonjour, Monseigneur.
- M'accordez-vous cette danse?
Elle s'est mise à rougir bêtement devant la prestance de ce jeune homme -et de son culot, aussi! Ne voyait-il pas son compagnon, dressé à côté d'elle?-. Tout les regards étaient tournés vers eux. Si elle acceptait maintenant, devant tout ces gens, Hans en serait humiliée publiquement. Si elle refusait clairement, le Prince serait humiliée. Et cela signerait son arrêt de mort.
- Voyez-vous, votre Altesse, je pense que ce n'est point le moment pour une danse, bien que je vous assure que j'en aurais été très honoré. J'en suis extrêmement désolée.
Comme dit plus haut, elle était extrêmement intelligente. Elle a réussi à refuser poliment, sans toutefois que cela se fasse remarquer. Il se recula d'un pas et regarda Hans.
- De même. Pardonnez- moi, je croyais qu'il était votre frère.
- Oh! Je ne suis qu'un bon ami de Mademoiselle Alexander.
Hans se rapprocha de sa bien aimée et dit quelque chose qui surpris Cassandre encore plus.
- Je crois bien qu'elle sera ravis de faire la prochaine danse avec vous.
Elle approuva d'un hochement de tête incertain. Le futur Roi dit donc:
- J'attendrai avec impatience, ma chère.
Et il partit.

Hans avait conduit Cassandre sur la piste de danse et ils avaient commencés à valser.

- « Je ne suis qu'un bon ami »? Sérieusement?Tu viens de te faire humilier, Hans. Tout le monde te connaît et tous savent que tu es beaucoup plus qu'un ami pour moi.
Il soupira.
- J'en ai bien conscience.
- Alors pourquoi?
- C'est le futur roi. Voilà pourquoi.
- Ce n'ai pas une raison.
- Malheureusement, oui. C'est comme cela qu'est faite notre société.
- Tu renonce à moi?
- Cass... Je n'ai pas dit ça.
- Seulement, cela voulait dire ça pour moi.
- Il a plus de pouvoir que moi!
- Je n'en revient pas! Je tenais à un homme qui reste à sa place. Qui ne se défend même pas. Qui est arrêté par la « société ».
- Il faut bien que tu comprennes...
- Oh oui! Mon cher, j'ai compris tout ce qu'il fallait ou avait à comprendre.

Elle n'était pas fâché. Elle se sentait honteuse. Honteuse d'avoir aimé un homme qui ne tenait pas vraiment à elle. Du moins, selon elle.

Si chaque hommes qu'elle croisait reculait devant Cleph Cornaro, « parce que chacun n'avait pas assez de pouvoir », elle devrait épouser celui qui en avait le plus. Et cette personne était l'héritier. Même si elle ne l'aimait pas particulièrement. Et pour cause! Elle ne le connaissait pas.